La nuit européenne des musées aura lieu le samedi 13 mai 2023. Ce soir-là, de nombreux musées ouvriront gratuitement leurs portes en France et en Europe, de la tombée de la nuit jusqu’à minuit. Visites éclairées, parcours ludiques, projections, animations exceptionnelles donneront à vivre au public une expérience du musée à la fois conviviale et ludique.
2° https://nuitdesmusees.culture.gouv.fr/actualites/lumiere-sur-les-metiers-de-l-ombre-des-musees
LA MISE EN LUMIÈRE SUR LES MÉTIERS DE L’OMBRE DES MUSÉES
Artisans discrets d’une exposition, gardiens du patrimoine artistique, de sa valorisation, sa conservation et sa promotion, des professionnels aux missions très diverses représentent tout un monde, agissant de concert dans les bâtiments et les institutions pour impulser la découvertes dans les meilleures conditions. Immersion dans un musée, à la rencontre de ces métiers essentiels au milieu culturel.
« Le beau perd son existence si l’on supprime les effets d’ombre ». Ces mots, empruntés à l’écrivain japonais Jun’ichirō Tanizaki, permettent de mettre en évidence l’importance de tous les métiers fondamentaux qui s’activent en coulisses des musées, pour honorer les œuvres et guider le regard des visiteurs. La Nuit des musées ne dure qu’une soirée, mais l’événement promet déjà l’accueil de milliers de visiteurs dans plus de 1 300 musées de France, 3 000 à travers l’Europe. C’est dire l’affluence qu’il faut anticiper, et la logistique spécifique à orchestrer pour promouvoir les arts, la culture et le patrimoine avec maestria.
L’accueil, la vitrine des lieux
Passé le personnel de caisse à la billetterie, lui-même piloté par un responsable des outils d’information et de la signalétique, nous emboîtons le pas de Catherine, la directrice du musée vers les agents d’accueil et de surveillance, vigies des lieux, qu’ils connaissent « comme leur poche ». « Nous sommes un peu les sentinelles du musée, postées parmi la foule comme des ambassadeurs du savoir-être et des bonnes pratiques pour le respect des œuvres et du confort de tous », confie Michel, l’œil vissé sur une grappe d’appareils photo. Du comptoir d’accueil aux rayons de la boutique, des petits salons aux longues galeries, ces gardiens de l’information et de l’orientation du public incarnent l’image-même du musée, la partie émergée d’un vaisseau où fourmillent des dizaines de savoir-faire. Plus tôt dans la matinée, les allées encore dénuées de curieux, c’était au tour de l’équipe sécurité de vérifier les installations puis de se répartir, aux côtés des techniciens de maintenance qui opéraient ce jour-là sur la partie électrique et la température des salles d’expo.
L’orchestration en coulisses
C’est avec enthousiasme que Catherine, tout en évoquant ses attributions sur la politique d’accueil, les achats d’œuvres pour enrichir les collections et la coordination des personnels du musée, nous conduit au-delà des espaces réservés au public, en marge des toiles et des statues éclairées, à la rencontre de ceux qui en ont fait leur spécialité. « Monsieur le commissaire » d’exposition, comme se plaisent à l’appeler les équipes avec espièglerie, détaille les thématiques à venir à la chargée de communication, qui ne perd pas une miette des informations qu’elle délivrera aux médias et aux professionnels du tourisme. « Nous sommes déjà en réflexion sur les prochains événements qui se tiendront bientôt sous ce grand chapiteau ! », nous explique le commissaire, qui a pensé l’actuelle scénographie de A à Z. Fin connaisseur des arts, cet auteur, chef d’orchestre anticipe toujours pour faire vivre le musée. Autour du plan de l’établissement et des photos d’œuvres disposées sur une grande table en bois, la technicienne muséographe, qui travaille au montage et au démontage des expositions, celui qui réalise la signalétique, incontournable de la communication visuelle, mais aussi l’installateur, chargé de la manipulation des œuvres, programment leur intervention. Ils sont aussitôt rejoints par le programmiste et le maître d’ouvrage, chargés de leur faisabilité et leur application.
Les protecteurs des arts
Serpentant de nouveau dans les couloirs de pierre, nous débouchons sur une vaste pièce où éclatent de toutes parts le bronze, l’azur, le carmin et les parfums de vernis. Nous sommes dans l’antre du musée, une caverne secrète aux mille trésors confiés aux mains expertes des restaurateurs. En privilégiés, nous voici au cœur des collections sommeillant dans les réserves, dans lesquelles Rosa, restauratrice et des élèves sont au chevet, parés de blouses maculées de couleurs. « Réinsuffler la beauté originelle de toutes ces œuvres est un travail passionnant et de longue haleine. Nous en sommes des sortes de « médecins », de « messagers », toujours humbles et surpris, malgré les années, par l’histoire qui se dépeint à la fois sous nos yeux et sous nos mains. » Ici, d’anciennes estampes, là, des manuscrits, des natures mortes, des bustes…, comme autant d’enchantements et de défis pour leur Pygmalion. Dans une alcôve attenante, le repaire du conservateur se fond dans le décor : un environnement de choix pour cet érudit en histoire de l’art, fonctionnaire de statut, qui étudie, classe, entretient et valorise les œuvres qui lui sont confiées.
Les promoteurs du savoir
Sur le départ, les yeux pleins de toiles, nous saluons une dernière fois la directrice et la responsable de médiation présentes à la sortie du musée. Cette professionnelle clé de l’attractivité des expositions a dans ses dossiers des projets de conférences, d’ateliers et d’outils pour créer la passerelle entre les collections et les différents publics, scolaires, institutionnels publics et privés, entreprises… à renfort de nouveaux outils numériques et de supports multimédias. Elle est, à l’instar des guides conférenciers, des artistes plasticiens, ou des chargés d’éducation artistique et culturelle, un maillon essentiel de la vie du musée, de la transmission, de la promotion et de la mise en lumière des savoirs.
Pour en savoir plus sur l’ensemble des métiers qui composent la toile muséale
3° https://nuitdesmusees.culture.gouv.fr/actualites/nuit-europeenne-des-musees-susciter-l-eveil-culturel-des-jeunes-publics
LE SOUHAIT DE SUSCITER L’ÉVEIL CULTUREL DES JEUNES PUBLICS
L’amusement, l’enseignement ou la créativité, sont de bons moyens de rendre la culture accessible à tous, et notamment aux plus jeunes. C’est dans cet état d’esprit que de nombreuses manifestations se tiendront à l’occasion de la 19e édition de la Nuit européenne des musées. Le programme ? Des jeux grandeur nature, des ateliers pratiques et des technologies immersives…
La culture, un jeu d’enfants !
En Île-de-France, au musée des Années Trente situé à Boulogne-Billancourt, petits et grands plongeront dans l’univers de Paul Landowski, sculpteur incontournable de l’entre-deux-guerres. Armés du journal de l’artiste, les jeunes enquêteurs en herbe auront pour mission de partir à la recherche d’un « symbole perdu ». Tout un mystère !
Les jeunes visiteurs d’Auvergne-Rhône-Alpes, quant à eux, investiront le musée de l’Ancien Évêché, situé à Grenoble, pour une enquête exceptionnelle qui prendra la forme d’un escape game. L’objectif ? Percer à jour l’un des mystèresde ce lieu emblématique de la chrétienté, en sillonnant chaque recoin à la recherche d’indices, tout en contemplant le patrimoine chargé d’histoire que renferme cette bâtisse.
À Lyon, le Musée des Moulages (MuMo) invite les jeunes à se familiariser avec le moulage – cet art aux multiples facettes pour lequel il faut faire preuve de minutie – au travers de deux parcours ludiques. Un « Qui est-ce ? » en taille réelle et une enquête intitulée « Qui a volé ta tête de la méduse ? » rythmeront ainsi cette édition 2023 de la Nuit européenne des musées. Au hasard de la nuit et des jeux, les visiteurs auront par ailleurs tout le loisir d’admirer les pièces d’exception de cette institution.
S’initier à l’art par la pratique
Le MAC VAL, lieu clé de la scène artistique contemporaine française situé à Vitry-sur-Scène, conjugue patrimoine et créativité. Enfants et parents participeront ainsi à un atelier conçu par l’illustratrice Fanny Pageaud, durant lequel elle présentera Alice racontée aux petits, son livre tactile haut en relief et en couleur, qui revisite le conte de Lewis Carroll. Place ensuite à la pratique : munis de papiers, tissus et autres matériaux, les visiteurs s’essaieront à la création de leurs propres images tactiles, sous la direction de l’artiste.
En Normandie, le musée de Giverny entend aussi éveiller la créativité des jeunes publics lors d’un atelier largement inspiré de la toute nouvelle exposition temporaire « Les Enfants de l’impressionnisme », qui met en lumière le monde de l’enfance dans les œuvres d’impressionnistes de renom tels que Camille Pissarro, Pierre-Auguste Renoir ou Berthe Morisot. Entre les toiles de maîtres et le somptueux jardin de Claude Monet, les visiteurs bénéficieront d’un cadre propice à l’imagination…
En Pays de la Loire, le musée de Tessé Le Mans initiera les jeunes au dessin. Dans le cadre d’un atelier animé par un artiste plasticien, ils apprendront l’art du croquis et de l’esquisse. De l’Égypte ancienne à l’École caravagesque en passant par le courant des peintres primitifs italiens, ils puiseront leur inspiration parmi les nombreux chefs-d’œuvre du musée.
Aller au musée, voyager d’un monde à l’autre
Le projet Micro-Folie, une plateforme culturelle itinérante cofondée par douze établissements culturels nationaux en partenariat avec le ministère de la Culture, porte l’ambition de démocratiser l’accès à l’art par les nouvelles technologies. Pour ce faire, ce « Musée numérique » posera ses valises dans la ville de Pont-l’Évêque en Normandie, à l’occasion de la 19e Nuit européenne des musées et permettra aux jeunes publics d’arpenter les plus grands joyaux du patrimoine équipés de casques de réalité virtuelle, comme s’ils y étaient !
En Centre-Val de Loire, c’est une immersion dans le monde animal qui attend les visiteurs du muséum d’histoire naturelle de Blois. L’institution nichée en bord de Loire a en effet imaginé une animation durant laquelle les publics se mettront dans la peau des différentes espèces ou plutôt dans leurs… pas. Plus jeunes – et moins jeunes aussi – apprendront ici les techniques de marche des animaux à sabots. Ils découvriront également que les félins et autres oiseaux marcheurs avancent sur la pointe des pieds : de quoi stimuler les curiosités !
En Occitanie, le musée de l’Éphèbe et d’archéologie sous-marine de la ville d’Agde offrira aux jeunes publics une immersion dans le monde fascinant des pirates et des corsaires. Dans les méandres du département moderne, les visiteurs partiront à la découverte de la vie trépidante de Claude Terrisse, marin et prestigieux corsaire agathois. Une remontée dans le temps à l’époque où activité maritime était synonyme de commerce foisonnant et de pirateries en tout genre.