35ème Festival International de Géographie (FIG) de Saint-Dié-des-Vosges les 4,5 et 6 octobre 2024
A l’occasion de la publication de l’interview de Madame Sylvie LE CLECH, Directrice adjointe des Archives diplomatiques au ministère des Affaires étrangères et de Michaël GEORGES, dont le métier est cartographe à la Direction des Archives au ministère de l’Europe, je vous invite à prendre connaissance du 35ème Festival International de Géographie.
Le FIG se tiendra les 4,5 et 6 octobre 2024 à Saint-Dié-des-Vosges, charmante commune située dans la région historique et culturelle de Lorraine et qui fait partie aujourd’hui de la région administrative Grand Est.
Le Festival International de Géographie, c’est quoi ?
Fondé en 1990 par Christian PIERRET, le Festival International de Géographie est l’un des festivals les plus importants du Grand Est.
Ce rendez-vous fête chaque année la géographie au début de l’automne, accueillant plus de 40 000 personnes. Il se donne pour mission la promotion de la géographie auprès du grand public. Pari osé et pari gagné : faire connaître la géographie, moins considérée que l’histoire, et aussi partager avec le public et les curieux avides de connaissances et de savoir. Mais si Saint-Dié-des-Vosges devient le rendez-vous de la communauté géographique, la ville se transforme, avant tout, une fois par an en un lieu d’ouverture sur le monde et d’échanges entre géographes, chercheurs, universitaires, enseignants, écrivains, illustrateurs et le grand public.
Pendant trois jours, les débats se font autour d’une thématique et d’un pays invité, entre scientifiques, écrivains et artistes. Ce rendez-vous des savoirs, devenu incontournable, a fidélisé le public mais aussi les intervenants. Il a aussi prouvé que la géographie concernait le plus grand monde : science qui décrit la Terre et ses particularités, elle est aussi au cœur de la relation entre l’homme et son milieu. La géographie est donc l’affaire de tous.
Plus d’une centaine d’invités, géographes, écrivains, philosophes, artistes, dessinateurs qui investissent les lieux chaque année, car ce festival hors norme a l’ambition de tisser des liens entre les hommes pour mieux partager la connaissance.
Le Festival International de Géographie, qui en responsabilité ?
Gaspard KOENIG est le président de la 35ème édition du FIG
Philosophe et romancier, en amoureux de la nature, il arpente les chemins pour mieux penser le monde. Il est l’auteur d’une douzaine d’essais et de romans. Son dernier livre « Humus » aux Éditions de l’Observatoire est un roman sur l’agriculture, une histoire de terre et d’hommes… qui a reçu le Prix Interallié et le Prix Jean-Giono 2023.
Christian GRATALOUP est le grand témoin
Le plus « historien des géographes », reconnu pour ses travaux sur la cartographie et l’histoire de la mondialisation, il apportera son regard éclairé sur cette 35e édition. Grand géohistorien français, il dirige la collection des Atlas historiques aux Éditions Les Arènes : l’Atlas historique mondial, l’Atlas historique de la France, l’Atlas historique de la Terre…
Une direction scientifique pour assurer le caractère informatif et éducatif
Chaque édition du Festival est menée par une direction scientifique qui définit et met en œuvre la programmation scientifique et en garantit son sérieux. Ces rendez-vous scientifiques jouent un rôle central pour assurer le caractère informatif et éducatif de l’événement, en créant un pont entre la recherche académique et le grand public. Elle permet de démontrer l’importance de la géographie dans la compréhension des enjeux globaux et locaux, tout en inspirant de nouvelles générations à s’engager dans cette discipline fascinante.
L’Association pour le développement du FIG – ADFIG
Le Festival International de Géographie est porté par l’ADFIG, l’Association pour le Développement du FIG, association sans but lucratif et reconnue d’intérêt général. Elle a pour objectifs la promotion de la connaissance, de la géographie et des sciences humaines ainsi que l’organisation du Festival International de Géographie.
Agrégé de Géographie et ancien enseignant d’Histoire-Géographie en lycée, Thibaut SARDIER est journaliste aux pages « Idées » du quotidien Libération, après avoir notamment été chroniqueur sur France Culture et Arte. Il est président de l’ADFIG depuis février 2020. Il est accompagné d’un bureau formé par Gilles FUMEY, vice-président, Catherine VIRY, 2e vice-présidente, Patrice FÈVE, trésorier et Jacqueline FRESSE, secrétaire.
Directrice du Festival depuis 2018 et passionnée de spectacle vivant et de culture en général, Victoria KAPPS a essentiellement travaillé dans l’événementiel, au sein de plusieurs compagnies et structures de spectacles. Son service est constitué d’Aurélie ANNEHEIM, adjointe de direction et chargée de développement des publics et de la communication, Carole BLUNTZER, coordinatrice du Salon du Livre et assistante administrative et Frédérique ETIENNE, coordinatrice de la programmation scientifique.
Chaque année de plus en plus nombreux, ils sont aujourd’hui une soixantaine de bénévoles à assurer diverses missions avant et pendant le Festival. Aide technique, accueil du public, vente à la boutique, distribution de supports de communication… leur investissement est essentiel au bon déroulement de la manifestation !
Le 35ème Festival International de Géographie – pas de géographie sans terres
Les géographes sont des scientifiques de terrain : on les voit souvent sac au dos et chaussures de marche aux pieds. Ils et elles observent ce qui les entoure, échangent avec les gens, pour analyser le fonctionnement d’un espace à partir de toutes les traces matérielles qui s’y trouvent. Pour son édition 2024, le FIG est donc heureux de placer les géographes dans leur élément : les deux pieds dans les terres ! Pour le plaisir de les entendre raconter leurs histoires de baroudage. Mais aussi parce que la façon dont nous décidons – individuellement et collectivement – de l’usage de nos terres est au cœur de mille sujets d’actualité… surtout si l’on tient compte de tous les mots qui se cachent derrière ces « terres » : territoire, terroir, mais aussi sol, foncier, cadastre, et même immobilier.
Là où les terres ne sont pas artificialisées, les questions sont nombreuses. Comment mieux connaître et préserver la biodiversité des sols ? Comment choisir entre les différents usages que l’on peut faire d’une parcelle, qu’il s’agisse de protéger un espace naturel, de choisir un mode de culture ou d’aménagement, ou de décider que l’on va y construire un bâtiment ou une infrastructure ? Il y a matière à débats (et même à conflits), comme le montrent en France la mise en place du dispositif « zéro artificialisation nette », l’installation de « ZAD » contre des projets contestés, ou les questionnements sur l’avenir des modèles agricoles face au réchauffement climatique alors qu’un exploitant agricole sur deux va partir à la retraite dans les 10 prochaines années. Dans le reste du monde, les projecteurs seront notamment braqués sur les conflits liés à l’appropriation des terres, ainsi qu’aux nombreux cas où les terres font l’objet d’une gestion collective ou communautaire.
Si les « terres » évoquent souvent d’abord la campagne dans nos imaginaires, le thème
du FIG ne laisse pas l’urbain de côté. Loin de là ! D’abord parce qu’il existe dans toutes les villes du monde des terrains non bâtis ou de friches à réaménager. Ils sont souvent très prisés, ce qui rend les décisions sur leur avenir d’autant plus difficiles à prendre. La volonté de préserver des espaces verts ou de développer l’agriculture urbaine peut aussi laisser place à de nouveaux projets d’aménagement, infrastructures diverses ou logements dans les zones en tension. Justement, on s’intéressera aussi aux marchés immobiliers : tendus dans bien des métropoles du monde entier, ils entraînent des formes diverses de « crise du logement ». Et inversement, des espaces en déclin démographique connaissent un effondrement du marché : qu’implique cette perte d’attractivité pour les habitants qui restent sur place ?
De Saint-Dié-des-Vosges au reste du monde, ce sont des terres bien différentes que nous arpenterons durant trois jours. Une fois de plus, le FIG ouvrira des horizons nouveaux, et ne restera pas… terre à terre !
Le 35ème Festival International de Géographie – Le territoire invité : les Alpes
Pour la première fois dans son histoire, le FIG invite… une chaîne de montagnes ! Et pas n’importe laquelle : celle qui abrite le Mont Blanc, toit de l’Europe. Ce territoire a beau être bien connu en France, méfions-nous des idées reçues, et laissons- nous porter par la curiosité et le dépaysement face à ce vaste espace qui nous conduira vers plus d’un de nos voisins européens, vers toutes ces personnes qui arpentent et traversent ce massif – par choix ou par contrainte – mais aussi vers toute la faune et la flore qui peuple la montagne. Et le territoire alpin évolue, parfois rapidement : construction européenne, mondialisation de l’économie ou encore réchauffement climatique entraînent une modification des paysages, la fonte de certains glaciers, l’évolution des modèles agricoles ou encore la réorganisation des espaces de production industrielle. Ce sont tous ces changements qui seront passés à la loupe, avec toujours une grande question en tête : qu’est-ce qui, au-delà des frontières nationales, unit le territoire alpin ?
Le Prix Vautrin-Lud
Le Prix Vautrin-Lud récompense pour son œuvre et ses recherches un géographe dans le monde. Il est remis chaque année pendant le Festival.
Le 35ème Festival International de Géographie – PNF et FIG Junior
A noter le programme national de formation (PNF) qui permet aux enseignants de participer à des rencontres pédagogiques en partenariat avec le ministère de l’Éducation nationale et de la jeunesse. La programmation est élaborée par un Comité présidé par l’Inspection Générale et s’inscrit, sous l’égide de la DGESCO, dans les dispositifs de formation continue du PNF. Il est ouvert en priorité aux enseignants, mais accessible au public dans la limite des places disponibles. Parallèlement, les enseignants peuvent assister à des conférences et échanger avec des géographes universitaires, inspecteurs, formateurs…
A noter que le FIG accueille le FIG Junior pour les géographes en herbe. Près de 2 000 enfants, à partir de 3 ans, se retrouvent au FIG Junior autour de jeux et d’activités spécifiquement sélectionnés poureux. L’objectif : les initier à la géographie en s’amusant grâce à des ateliers ludiques et créatifs, et les éveiller au monde qui les entoure. Le FIG Junior a également vocation à sensibiliser les enfants au développement durable et aux enjeux environnementaux. Puzzles géographiques, découvertes philatéliques, atelier de céramique, création en matériaux recyclables, planétarium… une dizaine d’activités rien que pour eux !
Le programme complet est disponible sur le site internet du FIG
Conclusion : Le FIG investit durant trois jours la ville de Saint-Dié-des-Vosges sur plus d’une vingtaine de sites. Chapiteaux, lycées, équipements culturels, et aussi bars et cafés du centre-ville, accueillent les festivaliers pour des salons, conférences, débats, spectacles, expositions. Tous les sites, ainsi que la Gare SNCF, se trouvent dans un rayon de 15 minutes de marche maximum !