Une joie sincère de partager ma rencontre avec Agathe Foucault, commissaire de police et porte-parole de la Police nationale.
Agathe est une de mes plus belles rencontres en police : sincère dans son engagement, professionnelle, ouverte sur le monde, l’envie d’apprendre et d’aller plus loin au service des citoyens et des policiers, avec une touche de spontanéité rafraîchissante pleine d’humilité.
Un coup de cœur de Miss Konfidentielle.
Agathe et moi avons pris le temps de nous rencontrer à quatre reprises : la première fois dans le cadre de la mission Tours de France, j’avais publié une interview en 2022 qui avait beaucoup plus, puis la 2ère fois dans le cadre de la 1ère édition du Court Polar organisé par Maud Fée et dont j’étais membre du jury à Beauvau en 2024/2025. La 3ème fois autour d’un café informel en face de Beauvau prolongé avec plaisir dans le jardin de Beauvau à l’automne 2025.
Nous avons pris le temps et cela est très appréciable.

Commissaire Agathe FOUCAULT, porte-parole de la Police nationale et Miss K, journaliste, à Beauvau © Miss Konfidentielle
Bonjour Agathe, nous sommes à Beauvau. Quel parcours vous a mené au poste de porte-parole de la Police nationale ?
Bonjour Miss Konfidentielle.
Tout d’abord, je suis commissaire de police depuis 2018 et porte-parole de la Police nationale depuis le 2 mai 2025.
Je suis issue de la 68ème promotion (2016-2018) baptisée « Emmanuel Grout » de l’ENSP de Saint-Cyr-au-Mont-d’Or (69).
A ma sortie de formation, j’ai pris mon premier poste à Amiens (80) en région Hauts-de-France sur le service de la voie publique, période où nous nous sommes rencontrées la première fois.
Je me souviens très bien de notre échange fort sympathique. Vous étiez alors cheffe de la Mission police sur le Tour de France. J’avais publié une interview pour partager votre expérience sur la « Grande Boucle ».
Une excellente expérience au contact de la population. C’était vraiment enrichissant.
Puis, j’ai poursuivi ma carrière dans les Yvelines (78) avec les unités spécialisées de sécurité publique. Comme la brigade équestre, la brigade canine, la brigade motocycliste, l’unité du tribunal et la compagnie départementale d’intervention.
Ensuite, je suis allée servir une année à la direction de l’ordre public et de la circulation à la Préfecture de police de Paris.
Pour quelle raison le choix de la préfecture de police de Paris ?
Je recherchais vraiment un poste où j’allais apprendre le maintien de l’ordre difficile et exigeant.
Ce que j’ai connu lors des Jeux olympiques (JOP2024) en particulier au sein de la DOPC, une très belle direction qui a un vrai savoir-faire en matière d’ordre public.
Comment s’est organisé votre changement de poste ensuite ?
Le 1ᵉʳ mai 2025, je faisais les manifestations à Paris.
Et puis le 2 mai, je changeais de tenue, je quittais la tenue de maintien de l’ordre pour rejoindre la direction générale de la police nationale (DGPN) à Beauvau.
Comment vivez-vous l’expérience depuis le 2 mai 2025 de porte-parole de la Police nationale ?
J’apprends, j’apprends beaucoup et je peux dire que c’est une aventure !
C’est la joie de la police : on peut faire plein de choses en même temps.
Dans mon cas, je prends les choses comme elles viennent, au fur et à mesure des années qui avancent.
Une des forces de la police est qu’elle permet de vivre des missions extrêmement différentes.
Le policier peut être en missions en judiciaire, en voie publique, en renseignement ou sur des missions particulières comme la communication. C’est une mission qui est devenue essentielle aujourd’hui. Je pense vraiment qu’il faut que l’on soit encore davantage présents dans les médias pour expliquer notre action.
Pour quelle raison cette volonté de développer encore davantage la communication de la Police nationale dans les medias ?
La nature a horreur du vide.
Donc si l’Institution ne communique pas, d’autres le feront pour elle et pas forcément très bien. Soit de manière négative, soit en se permettant d’analyser notre action sans vraiment la connaître et sans la comprendre.
Donc il est important que la police fasse de la pédagogie dans les medias. Aujourd’hui 75% des Français ont confiance dans la police. Pour qu’il y en ait plus demain, il faut que l’on explique encore davantage ce que l’on fait.
Avez-vous des exemples d’actions menées depuis votre prise de poste qui permettent de vous découvrir au regard des actualités dans le monde des medias, et autres lieux ?
– Séminaire international Francopol avec la DCIS. Intervention
– Reportage 20h au JT de TF1 sur le swatting
– Interventions sur la communication de la police nationale dans les écoles de police
(gardiens de la paix, officiers et commissaires)
– Reportage LCI, manifestation 18 septembre
– Reportage BFM, manifestation 10 septembre
– Live sur les Champs-Élysées lors du 14 juillet
Que pensez-vous de votre travail en évoquant ensemble vos actions menées ?
Je pense que l’on ne peut que se satisfaire aujourd’hui d’être plus présents dans les médias.
Il est important que la population nous connaisse mieux, et il est aussi important que nos policiers se sentent soutenus par l’Institution.
La population doit savoir que le policier est présent en uniforme pour incarner une police nationale qui est fière d’elle, qui est fière du travail qui est fait, qui ne rougit pas de son bilan.
Les collègues travaillent très bien sur le terrain et vraiment avec beaucoup d’engagement.
C’est une manière de soutenir les policiers ce que vous faites.
C’est le rôle du chef. Il n’est pas là pour être servi, mais il est là pour servir.
Le commissaire de police est présent pour donner aux effectifs les moyens de travailler et pour mettre en avant leur travail. Ma mission est de mettre en avant leur travail. C’est du collectif.
Excellent. Passons aux temps forts de la Police nationale à retenir en cette fin d’année 2025…
L’événement majeur pour nous a été les commémorations du 13 novembre 2015.
Rendre hommage aux victimes et au travail des policiers il y a dix ans est essentiel, tant cette date a marqué la mémoire collective.
… Et des perspectives à nous partager pour l’année prochaine ?
2026 sera la deuxième année où nous nous engagerons dans Court Polar, un concours d’écriture à l’adresse des lycéens.
A travers la rédaction de nouvelles, nous accompagnons les jeunes à mieux connaitre l’institution. Cela participe du renforcement du lien entre la jeunesse et la police.
La dernière question Agathe : comment gérez-vous l’équilibre vie professionnelle et vie personnelle ?
L’équilibre vie professionnelle et vie personnelle n’est pas évident à trouver. Pourtant je pense qu’il est essentiel.
Quand j’étais plus jeune, on me disait souvent « l’essentiel avant l’urgent ».
La police nationale, c’est vraiment une belle maison. Je suis très heureuse d’y servir, mais j’ai vraiment à l’esprit que c’est aussi important de garder du temps pour les autres choses, parce que sinon on peut faire moins bien son travail.
J’accorde du temps à mes amis parce que l’amitié est essentielle, et puis cela me permet de. de rester en phase avec la société et de ne pas avoir que le prisme policier.
En communication, notre mission est de mettre en avant les succès de l’Institution, ce qui permet d’échanger sur des sujets entre collègues.
Partager des moments avec des proches dont des amis fidèles qui ne sont pas policiers permet de se ressourcer, d’avoir des regards extérieurs, de s’enrichir au quotidien. C’est important.
Tout est question d’équilibre.
Un remerciement Agathe pour ces moments sympathiques et constructifs.




