Bonjour Louis, je suis très heureuse de vous retrouver aujourd’hui sur le golf de la base aérienne 107 de Villacoublay situé dans les Yvelines.
Un golf de 18 trous sur une base aérienne, cela est insolite et peu de gens sont informés. Le Golf de Villacoublay ou « La Villa » pour les initiés se nomme aussi le « Golf Olivier » faisant référence à l’un des pères fondateurs du club connu dans les armées, à savoir Pierre Olivier.
Nous avions vécu le 14 juillet 2021 une expérience magique, notre première interview au sommet de l’Arc de Triomphe en fin de défilé et vous aviez partagé votre retour d’expérience de commandant en second de la défense aérienne et des opérations aériennes sur le défilé aérien, et ce que signifie pour vous l’engagement. Un grand moment d’émotion. J’invite les lecteurs à découvrir l’interview sur le lien LinkedIn ou le lien YouTube.
Nous sommes bien installés au Club House à l’entrée du golf.

Club House du Golf La Villa sur la base aérienne de Villacoublay – BA107 © Miss Konfidentielle
Pourquoi l’existence d’un parcours de golf sur une base aérienne, et en particulier sur la BA 107 ? D’abord, le golf est un sport qui a cette image assez élitiste, et qui n’est pas un sport au demeurant pour certains, qui est juste un passe-temps.
Pourquoi sur une base aérienne ? Tout d’abord, il y a beaucoup de références communes entre ce que l’on vit en jouant au golf et ce que l’on vit en pilotant un avion.
Sur un parcours de golf, un joueur moyen va jouer 90 coups. Cela veut dire que sur quatre heures de jeu, il y a 90 fois où le joueur doit être parfaitement concentré. Mais entre chacun de ses coups, il peut être complètement détendu. C’est un peu ce que l’on rencontre dans un avion de chasse. Lorsque vous faites une mission de quatre heures, et bien pendant quatre heures, vous n’êtes pas sur des chardons ardents, super tendu, super concentré, sinon vous ne tenez pas. Il est nécessaire d’avoir des moments plus relax, et des séquences plus concentrées. Cela est un des premiers points communs.
Ensuite, il y a ce côté très technique dans le golf. C’est-à-dire que quand vous jouez au golf, vous avez un sac. Dans ce sac, vous avez 14 instruments qui sont tous différents et qui ont chacun une utilité particulière. Tout l’intérêt est d’adapter les conditions atmosphériques, les conditions du terrain, le terrain lui-même, les difficultés du terrain et l’usage que vous allez faire de chacun de ces 14 instruments. Ce sont 14 clubs, 14 morceaux de fer au bout d’un morceau de graphite, dont la mission est de mettre une balle qui fait à peu près quatre centimètres dans un trou qui fait à peu près 10 centimètres. Tout cela sur un parcours qui peut faire, lui, six kilomètres. Donc, il y a cette espèce de mélange de technicité et de travail en plein air, de concentration et de moments de détente. Puis des termes que l’on retrouve dans l’aviation lorsque vous êtes devant votre balle et qu’elle décolle. La balle décolle, vous tenez compte du vent pour la faire décoller comme en avion.
Donc, le golf a un certain nombre de similitudes avec le monde de l’aéronautique même si le golf reste un sport. Lorsque vous faites quatre heures de parcours de golf, certes, vous n’avez pas couru pendant quatre heures tel un marathonien mais le soir vous dormez bien, en général. Vous êtes, mentalement et physiquement, bien dépensé.
Pourquoi sur la BA 107 ? Il faut savoir qu’il y a une autre base aérienne sur laquelle il y a un club de golf, qui est la base aérienne 701 Salon-de-Provence, sur laquelle se déroulent de nombreuses compétitions.
L’autre club est le club de la base aérienne 107, qui est aussi la base aérienne sur laquelle se trouvent les avions qui permettent à notre président de la République de voyager.
Il y a là le lien avec l’arrivée du golf sur la BA 107.
En 1976, il y avait juste un petit practice. Un practice est un endroit où on s’entraîne. Il n’y avait pas de parcours, pas de trous. On tapait des balles, et cela s’arrêtait là.
Puis en 1986, François Mitterrand, qui était président de la République, venait prendre l’avion ou l’hélicoptère ici lorsqu’il avait besoin de se déplacer. Et il se trouve qu’il était amateur de golf. Il semble qu’il se soit dit : « Cela serait bien de faire un peu plus que 9 trous. Il serait bien de développer 9 trous et d’en faire un vrai parcours. » Ce qui fait que l’on est passé de 9 trous en 1986 à un 18 trous en 1988, deux ans plus tard, grâce à l’impulsion du président.
Au départ, c’était un parcours qui était, et il l’est toujours, très plat et très peu arboré. Quand on ira sur le parcours tout à l’heure, vous verrez, il est très beau parce qu’il y a beaucoup d’essences différentes d’arbres. C’est un parcours qui est extrêmement vert et extrêmement accueillant, assez ombragé, ce qui nous permet quand même de supporter les grosses chaleurs. Puis c’est un parcours qui s’intègre parfaitement bien sur la base aérienne, mais on aura peut-être l’occasion d’en reparler.
Il est assez contraint aussi, et vous le verrez quand on ira sur le parcours. C’est un peu différent à Salon-de-Provence. Le Golf de Villa est proche des zones de parking, avions… et cela a de vraies contraintes. Le côté très sportif ? Le parcours est technique.
Est-ce qu’il y a de grands noms qui ont pu jouer sur le parcours ? Je sais que le président François Mitterrand pratiquait, mais je n’ai pas en tête de grands noms.
En revanche, il y a un grand nom qui est attaché au club du Golf de Villacoublay, qui est celui de son architecte. Il est l’homme le plus fondamental dans tout ce que je vais vous montrer aujourd’hui. Il s’agit de Hubert Chesneau, qui est aussi l’architecte du Golf National.
C’est le golf emblématique en France, ne serait-ce que parce que c’est là où a eu lieu, en 2018, la Ryder Cup. On a ce privilège d’avoir le même père que le Golf National. Au demeurant, quand l’Open de France se déroule sur le Golf National, c’est le Golf de Villacoublay qui s’occupe du trou n°1. Quand l’Open de France reviendra sur le plan national, sachez que tous les commissaires que vous allez voir sur le trou numéro n°1 sont tous des membres du club de golf de la base aérienne 107 de Villacoublay.
C’est toujours un joli moment parce que le trou n°1 est le trou le plus chargé d’émotions. Avec le trou n°18, en général. En tout cas, c’est là où on sent bien que les joueurs et les joueuses sont tendus, et ont envie de bien démarrer. Donc, c’est toujours un moment intense.
Et sans faire offense aux membres fondateurs dont les noms sont affichés au club House, on peut citer le nom du général Pierre Olivier, dont une compétition du club porte le nom, et qui fut un des grands artisans du développement de ce club.
Aujourd’hui, vous êtes le président du Golf de La Villa. Quelles sont vos missions en tant que président ? Le président est élu. Et autour de moi, pour m’aider dans ma tâche, il y a un CODIR. Nous sommes 14.
Mon rôle est de donner des orientations en fonction des décisions du CODIR et éventuellement de trancher lorsqu’il y a des discussions qui s’éternisent sur certains sujets, veiller à un bon équilibre entre les demandes des uns et des autres, entre les membres Défense et les membres non Défense.
Il faut bien savoir que même si le Golf de Villacoublay est installé sur une base aérienne militaire, on peut, en étant issu du monde civil, y avoir accès. Il faut, malgré tout, être parrainé par un membre Défense.
Je vous montrerai, tout à l’heure, le tableau des membres fondateurs. C’était vraiment un moyen de réunir les amateurs de golf militaires et rapidement le golf s’est ouvert au monde civil. Aujourd’hui, cela me semble indispensable.
Pourquoi vous semble-t-il indispensable d’ouvrir le Golf de La Villa au monde civil ? Cette ouverture est vraiment quelque chose auquel je suis très attaché en tant que président et en tant qu’ancien inspecteur de l’armée de l’Air. Elle incarne le lien armée-nation.
C’est-à-dire que l’on a l’occasion de pratiquer un sport de valeurs avec des règles de savoir-vivre que l’on nomme « l’étiquette ». C’est de la belle éducation.
« J’abîme le parcours, je répare le parcours ».
« Devant moi, il y a une partie de quatre et je suis seul. La partie de quatre doit me laisser passer ».
C’est être poli quelque part. Quand on joue au golf, on se doit d’être quelqu’un de poli et de respectueux de l’environnement. Donc, « je répare ce que j’ai abîmé » parce qu’une balle qui tombe sur un sol un peu humide fait un impact. Donc, chaque fois que l’on peut, on répare cet impact. Puis on vit ensemble, on partage la même passion. Il est normal que l’on s’aide les uns les autres à bien pratiquer.
Ce lien armée-nation, je disais, me semble indispensable. C’est pour cela que l’on est très attachés à ouvrir ce club, en respectant quand même fondamentalement les valeurs militaires parce qu’il y a un certain nombre de choses qui nous importent : respect, gout de l’effort, recherche de l’excellence, don de soi.
Là, typiquement, pour le 14 juillet 2025, nous organisons une compétition, qui s’appelle « La compétition Bleu Blanc Rouge ». Je ne rentre pas trop dans les détails, mais il faut savoir, pour nos amis auditeurs, que quand on joue au golf, en fonction de votre niveau de jeu, vous avez des départs qui sont plus ou moins proches du trou. Les meilleurs joueurs partent au plus loin du trou, et les moins bons, ceux qui débutent en tout cas, partent au plus près. Chacun de ces départs est matérialisé par une boule de couleur. Il y a plusieurs types de couleurs. Il y a des jaunes, des bleus, des blancs, des rouges. Sur certains parcours réservés aux pros, il y a même des noirs. Pour le 14 juillet, nous avons inventé la compétition Bleu Blanc Rouge. Il y a 18 trous. On va faire six trous en partant des bleus, tous, quel que soit votre niveau, six trous en partant des blancs et six trous en partant des rouges. Comme cela, on respecte nos couleurs nationales.

Pour le 14 juillet, le Golf La Villa organise la compétition Bleu Blanc Rouge © Golf de Villacoublay
Je suis très attaché à ces valeurs parce que je pense que, pour plein de raisons, on a besoin d’avoir un ancrage sur des choses simples, et qui sont éternelles pour un pays. Je comprends qu’il est important pour vous de fédérer les membres autour des valeurs militaires. C’est pour cela que normalement, lorsque vous demandez à avoir accès au Club Pierre Olivier, quelqu’un de la Défense, en activité ou retraité, se porte garant de vous. Même si le prétendant n’a jamais été militaire, jamais membre du ministère de la Défense, s’il a un état d’esprit qui est jugé compatible avec les valeurs qui sont véhiculées par le club, alors il peut devenir membre. Ne vous trompez pas. Il ne s’agit pas de convertir qui que ce soit à la chose militaire, mais c’est juste de faire vivre ensemble des gens qui vont découvrir certains codes, certaines facettes de la vie militaires.
C’est ainsi que le colonel Pierre Cornetto que vous avez interviewé a présenté la base aérienne aux membres de manière à ce qu’ils comprennent bien dans quel environnement ils évoluent.
Il est vrai que cela n’est pas toujours naturel de se dire « J’évolue dans un environnement militaire. Pour rentrer dans la base et aller jusqu’au club, il y a un cheminement bien précis. C’est le cheminement que je dois respecter parce que je n’ai pas besoin d’aller voir ailleurs. » Ça fait partie de mes principales missions de faire respecter cet esprit Défense.
Cela a des contraintes, vous l’avez vu vous-même, il faut un laissez-passer pour rentrer. C’est une base aérienne. Qui plus est, c’est la base aérienne sur laquelle sont stationnés les avions et les hélicoptères qui vont véhiculer notre président. Le commandant de base a de vraies responsabilités. Je trouve que c’est valorisant, et cela fait partie des choses qui sont à mettre au crédit de ce club.
Le Golf est-il affilié ? Le club de golf est affilié à la Fédération française de golf. On est tous licenciés, on a tous un suivi médical. Et la particularité du club de golf est d’être membre de la Fédération des clubs de la Défense, la FCD. C’est à peu près 430 clubs en France, 150 000 licenciés. Précisément, la FCD, une de ses grandes valeurs est de véhiculer et de renforcer le lien armée-nation avec un axe très fort, autant que faire se peut, sur la jeunesse. Aussi, dans la mesure du possible, on essaie de miser sur la jeunesse. Ce n’est pas toujours évident, non pas parce qu’on ne veut pas le faire, mais de fait, les contraintes militaires font que si un enfant veut venir jouer, en général, il faut qu’il soit accompagné par ses parents. Donc, il y a des laissez-passer à faire. Enfin, ce n’est pas aussi trivial que cela et on a une petite trentaine d’enfants qui s’épanouissent sur notre parcours tous les week-ends, tous les mercredis.
Avez-vous un professeur de golf dédié aux enfants et aux adultes ? Tout à fait. On va le voir tout à l’heure. Il y a notre pro, David, qui fait des ateliers avec les enfants le week-end et le mercredi et qui leur inculque les valeurs de l’étiquette, le respect des autres.
Excellent Louis. Quittons le Club House et l’équipe bien sympathique qui y travaille et partons à la découverte du Golf La Villa ou Golf Olivier et ses membres. Le temps est superbe et j’entends les oiseaux. Nous partons en voiturette puis nous irons au practice à la rencontre de David pour taper des balles.
Des photos souvenirs de cet excellent après-midi au Club Pierre Olivier (nom du père fondateur du golf). Je remercie tout le monde pour l’accueil sympathique !
Avant les photos, l’interview filmée de Louis Péna sur le green du 14 pour se mettre dans l’ambiance.

Alain et François sur le green du trou n°1 du Golf la Villa sur la base aérienne 107 Villacoublay © Miss Konfidentielle

A l’attaque du green du trou n°1 du Golf la Villa sur la base aérienne 107 Villacoublay © Miss Konfidentielle

LCL Michaël de l’armée de l’Air et de l’Espace, affecté à la Direction de la sécurité aéronautique d’Etat (DSAÉ) au départ du 1 (par 4) du golf La Villa © Miss Konfidentielle

Le major Denis dans le bunker du trou n°11- SD SIRH DGGN au Golf La Villa ou Olivier sur la base aérienne de Villacoublay – BA107 © Miss Konfidentielle

Le plan d’eau devant le green du trou n°1 du Club Pierre Olivier avec son nid de poules d’eau – des foulques – sur la base aérienne de Villacoublay – BA107 © Miss Konfidentielle

Le Président et Jean-Paul au départ du trou n°1 du Golf La Villa ou Olivier sur la base aérienne de Villacoublay – BA107 © Miss Konfidentielle

Annie et Pierrette – Membres du golf Pierre Olivier sur la base aérienne 107 Villacoublay © Miss Konfidentielle

Le Club House et le « practice » du Golf La Villa sur la base aérienne de Villacoublay – BA107 © Miss Konfidentielle

Miss Konfidentielle au practice avec David, enseignant pro au Golf de Villacoublay (BA107), Yvelines © Miss Konfidentielle
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