Bien installée sur une péniche au pied de Notre-Dame de Paris, je retrouve Didier COTTIN.
J’apporte une nouvelle pierre à l’édifice de Police Action Solidaire, association que je mets en lumière depuis plusieurs années et qui a pour vocation première de soutenir les policiers victimes du devoir.
J’ai le souvenir touchant de concerts hommage en l’église de la Madeleine à Paris en soutien aux policiers victimes du devoir et d’échanges avec les familles en présence, reconnaissantes d’être prises en considération, écoutées, entourées avec respect et soutien.
Le souvenir aussi d’un tournage avec Gérald DUPUY, policier à Bordeaux et passionné de cinéma qui a produit pour Police Action Solidaire la série TV642 de valorisation des primo-intervenants. Gérald m’avait attribué le rôle inoubliable de commissaire de police (teaser – Acte 1 – Genèse). Une manière d’acter mon soutien aux primo-intervenants à l’écran. Merci Gérald.
Bonjour Didier,
Quelle est la grande nouveauté de l’association Police Action Solidaire ?
La nouveauté est que je suis aujourd’hui président de l’association et que je me suis entouré d’une belle équipe.
On est aujourd’hui 20 administrateurs au sein du conseil d’administration qui viennent de tous les univers. Donc il y a des gens qui viennent du civil, et des gens qui viennent de la police -dont des hauts gradés. Cela nous permet d’avoir un regard plus ouvert.
Pourquoi ce besoin d’ouverture ?
Vous savez, nous policiers, on a un peu la tête dans le guidon et notre métier n’est pas celui de la communication. On peut avoir des idées mais ne pas savoir comment les mettre en musique.
Donc on a besoin de gens qui connaissent les milieux de la communication et qui ont un réseau.
Les exemples sont simples.
On voulait proposer des séjours de vacances à nos retraités. Donc on a fait rentrer quelqu’un qui est spécialisé sur ces prestations.
Et puis j’ai fait rentrer le patron d’une boîte de communication pour que l’on puisse changer la charte graphique, et notre manière de présenter l’association. Pourquoi ? parce qu’il n’y a pas que la police qui peut adhérer à notre association. Tout le monde peut être soutien donateur et bienfaiteur.
On a rentré une jeune policière qui sort d’école et un commissaire général qui vient de prendre sa retraite. Donc on touche la jeunesse et les anciens qui ont de l’expérience.
Votre stratégie est intéressante parcequ’elle fédère les expertises. Les jeunes apprennent aux anciens et les anciens partagent leurs expériences auprès des jeunes. Il y a la valeur de la transmission. L’équipe est transgénérationnelle, et ouverte aux forces de proposition. C’est excellent.
En dehors de cela, j’ai proposé plusieurs sujets qui me tenaient à cœur et qui vont dans la continuité de ce que j’avais mis en place avant.
C’est-à-dire que l’on a un mémorial qui est bien nourri par des administrateurs que je remercie pour leur énorme travail de fond et qui permet aussi de mettre en avant l’association.
On a le concert hommage que vous avez évoqué en introduction dont on prépare la cinquième édition et qui se tiendra le dimanche 16 novembre 2025 en l’église de la Madeleine à Paris. Nous retrouverons des artistes qui ont déjà pris le soin de venir et puis d’autres artistes. Il est encore un peu tôt pour en dire plus.
Vous ne pouvez rien dévoiler de plus sur la préparation du prochain concert hommage à la Madeleine ?
Ce que je peux dévoiler est que nous avons eu l’idée de proposer au ministre de l’Intérieur, notre ministre de tutelle, d’être le parrain de notre concert et puis surtout de souhaiter sa présence pour les familles, parce que les familles en ont besoin. On ne se rend pas compte en réalité de la souffrance des familles des années après, elles se sentent seules.
Tout cela est très bien.
Pourtant il restait quelque chose qui me manquait. C’était de pouvoir avoir des rues dans les villes et les villages de France au nom de policiers victimes du devoir.
C’est quelque chose que l’on n’a pas, nous, en France et que l’on a oublié. Peut-être que cela s’est fait il y a des décennies. Toujours est-il qu’aujourd’hui je n’en trouve pas.
Donc dans le cadre du conseil d’administration, je me suis entouré d’une personne qui est spécialisée dans le devoir de mémoire et qui va nous permettre de bien developper le projet. On a commencé à ouvrir des dossiers et on a déjà des retours de maires qui ont répondu positivement. On va mettre cela en place.
Contactez-vous les maires de la France hexagonale et outre-mer ?
Absolument. L’idée est de faire des événements sur les villes intéressées par notre demande.
Et l’objectif est d’aller encore plus loin en impliquant l’Éducation nationale dans notre projet.
Qu’attendez-vous de l’Éducation nationale ?
Cela serait formidable que l’Éducation Nationale puisse travailler avec les écoles locales sur le sujet des policiers victimes du devoir. Expliquer simplement pourquoi une rue de la ville ou du village porte le nom d’un policier. Raconter son histoire pour sensibiliser les jeunes au métier et ses valeurs.
Quelles sont les étapes de ce projet que les lecteurs comprennent bien ?
Dans un premier temps, il s’agit de contacter les maires et aussi de prendre attache avec l’Association des Maires de France (AMF).
Sachant bien sûr que nous contactons les familles concernées en amont pour obtenir leur autorisation et la transmettre au maire qui accepte d’étudier le dossier.
Dans le cas où le maire accepte le projet, je lui propose de contacter les écoles de sa ville pour que les écoles acceptent localement l’idée.
Après, oui, mon souhait est de couvrir un programme avec l’Éducation nationale au niveau national sachant que les villes prioritaires sont d’abord celles qui ont vu mourir ou naître des policiers victimes du devoir. Je pense à un dossier en particulier qui avance bien et qui est celui de la ville de Cannes sachant que son maire David LISNARD est le président de l’Association des Maires de France.
La stratégie est-elle aussi de se rapprocher d’associations autres ?
Une autre bonne nouvelle.
On va signer le 2 juillet une convention avec l’association Le Souvenir français très intéressé par notre démarche. On a beaucoup de choses à faire en commun.
Chaque année, on aura désormais sur le territoire le soutien de l’association Le Souvenir français ce qui est formidable. La notoriété, l’expérience, le personnel, le maillage de l’association seront très utiles pour le développement des projets de devoir de mémoire.
Il s’agit du premier partenariat de Police Action Solidaire avec une autre association de cette envergure. C’est donc un vrai changement.
L’objectif est de monter un maximum de partenariats entre les associations pour que l’on puisse tous s’entraider, arriver à proposer le meilleur service possible pour nos collègues policiers, leurs familles et les collègues.
Et si ce projet se concrétise et se développe, je serai très heureux !
Didier, je vous souhaite une pleine réussite et ce que j’apprécie beaucoup depuis mon premier soutien est l’intégrité, la sincérité, la persévérance, la joie communicative dont vous faites preuve pour soutenir la maison police avec des actions concrètes empreintes d’humanité.
Note importante : il est strictement interdit de copier tout ou partie de l’article sur un autre support.




