Interview de Véronique Grandpierre, Inspecteur d’Académie à Paris

0

Le 23 mars 2022 – Dans le cadre du 1er cycle de la Citoyenneté de l’IHEMI, j’ai eu le plaisir de rencontrer David Touvet, intervenant au palais de Justice de Paris. Au fort de Charenton, j’ai fait connaissance de Véronique Grandpierre, auditrice de l’IHEMI, Inspecteur d’Académie à Paris. Au fil de nos discussions le souhait de partager avec vous son univers a grandi. Je lui ai proposé de réaliser une interview relative notamment à un thème majeur de l’Education nationale, celui de la laïcité. 

Bonjour Véronique,
Votre parcours est atypique. Racontez-nous …

Je suis née et j’ai grandi à Douai et Avesnes-sur-Helpe situés dans la région Nord de la France à laquelle je suis attachée parce qu’elle est belle et que j’y ai toujours ma famille.
Et puis j’adore le maroilles.

J’ai suivi des études d’histoire et d’archéologie en me spécialisant sur le Proche-Orient ancien, plus précisément la Syrie, l’Irak, le Liban du 3ème millénaire jusqu’au 1er millénaire avant Jésus-Christ. Je me suis intéressée puis passionnée pour le déchiffrage de tablettes d’argile sur lesquelles sont notamment inscrites des comptes rendus de procès.

Deux raisons à cela, la première est que j’adorais les contes et légendes petite, la seconde est que pour faire à la fois de l’histoire géo et de l’archéologie en faculté, je devais choisir une matière le samedi matin.. et c’était celle-là !

Parallèlement j’ai passé les concours du Capes (Certificat d’Aptitude au Professorat de l’Enseignement du Second degré) et d’Agrégation d’Histoire (Agrégation au sens de concours de recrutement des professeurs de l’enseignement public d’État en France).

Puis j’ai été professeur dans tous les types de collèges et de lycées, des zones d’éducation prioritaire, zones de prévention sécurité violence au lycée international…

J’ai été repérée dès la 1ère année et c’est ainsi que j’ai passé et réussi le concours d’inspecteur d’académie très jeune. A l’époque, il fallait faire le tour de France des académies (Poitiers, Aix-Marseille, Lille, Versailles … ). Je suis à Paris aujourd’hui.

Parallèlement j’ai continué mes recherches en assyriologie (Science qui traite des cultures anciennes du Proche-Orient) et obtenu un doctorat consacré à Shaduppum, une petite ville du XVIIIe siècle av. J.-C ( située actuellement dans la banlieue de Bagdad) . Et depuis je poursuis ces recherches sur les paysages, les sociétés et le fait religieux au Proche Orient ancien mettant en exergue les ruptures ou les continuités jusqu’à nos jours

Pour ce qui est du paysage je prends l’exemple de barrages, de canaux, de systèmes d’irrigation créés par les rois néo-assyriens au VIIe s. av. J-C et encore en service de nos jours, grâce il est vrai à un bel entretien.

Pour ce qui est du fait religieux j’étudie les rapports entre religion et pouvoir politique sur le temps long, plusieurs millénaires et les continuités et rupture entre le polythéisme mésopotamien et les monothéismes hébraïque, chrétien et musulman. L’exemple du déluge est significatif. On le trouve à la fois dans les tablettes d’argile mais aussi pour certains passages à l’identique dans la Bible. Une sourate lui est consacrée dans le Coran. Si l’histoire est la même, la signification qu’on lui donne est différente. C’est ce qui est intéressant.

Concernant la société vous avez un angle d’approche original

Oui, le sexe. Pourquoi ? Simplement parce que c’est une approche à la fois concrète et sérieuse, eh oui sérieuse car basée sur l’étude de textes juridiques : contrats de mariage, de ventes d’esclaves ou de location de ventres comme mères porteuses, procès et jugements pour viol, inceste, adultère…Les situations ou les crimes et délits sexuels, révèlent bien des choses sur les personnes, hommes et femmes, suivant la façon dont ils sont traités, les peines ou sanctions qui leur sont appliquées pour des faits identiques. C’est toute la société qui est ainsi décryptée.

Par exemple en ce qui concerne les jugements ?

Par exemple ce que nous appelons aujourd’hui les « crimes d’honneur ». A l’époque si une jeune fille est violée, elle est donnée en mariage à son violeur s’il est célibataire. S’il est marié, il doit livrer en pâture au père de la jeune victime sa propre fille ou sa propre femme, considérée comme prolongement de sa personnalité juridique. C’est une loi du talion, une des lois les plus anciennes, qui consiste en la réciprocité du crime et de la peine. Bien évidemment, concrètement, il peut arriver que le violeur dédommage largement la famille déshonorée et que l’on en reste là. Quoi qu’il en soit c’est toujours l’homme (qu’il soit le père, le fiancé) que l’on dédommage car c’est lui qui est réputé avoir été lésé et non pas la femme qui a été la victime. Quant à celle qui est livrée en pâture….

Parfois les situations sont cocasses. J’ai l’exemple d’un procès jugement qui fait suite à un constat d’adultère. Un homme rentrant de voyage à l’improviste, surprend en flagrant délit son épouse en plein ébats avec son amant dans le lit conjugal. Arrêtés, les deux amants sont traduits en justice. La femme qui risque la mort, pour sa défense, déclare que certes, elle était dans le lit avec un autre homme, mais que c’était uniquement par amour son mari. Son mari étant parti de longs mois durant, elle avait peur de ne plus savoir comment faire à son retour, de ne plus être suffisamment performante pour lui plaire. La tablette est cassée. C’est dommage… On n’a pas la suite. On ne connait pas la sentence.

Sait-on des choses de la vie plus courante, comme les vêtements, les femmes portaient elles un voile ?

La plus ancienne attestation du voile remonte au XIXè siècle avant Jésus-Christ. Une tablette découverte en Turquie nous révèle l’histoire d’une jeune orpheline un peu volage, que son oncle finit par marier (l’expression utilisée est « placer un voile sur la tête de la jeune fille ») pour qu’elle se range. Mais on ne sait pas si elle porte le voile uniquement le jour de son mariage (comme cela peut se faire encore de nos jours) ou si elle continue à le porter après.

En revanche, quelques siècles plus tard, le voile est porté par les femmes (filles et épouses) respectables. Ce n’est pas une obligation pour elles. En revanche les lois sont claires : une esclave (donc une femme qui n’est pas libre) ou une prostituée (une femme qui est libre mais d’un métier non convenable) n’a pas le droit de porter un voile. Et les peines sont lourdes pour celles, qui, portant le voile, se feraient ainsi passer pour ce qu’elles ne sont pas.

Et ces lois viennent d’où, de Dieu ?

Un texte de la fin du IIIe millénaire avant Jésus-Christ relate comment Gilgamesh, le légendaire roi d’Uruk s’est opposé à la déesse Inanna à ce propos. On est chez les polythéistes. La royauté descend du ciel et pour l’exercer le roi est choisi par Inanna, déesse de l’amour et de la guerre. Il est ensuite nommé par le roi des dieux pour qu’il s’occupe des hommes comme le berger le fait de son troupeau. Un jour, Gilgamesh débarque dans le temple de la déesse et y installe un dais (estrade avec un drap comme à l’époque médiévale) pour y rendre la justice. Inanna s’y oppose. La justice c’est elle, pas Gilgamesh. Le roi n’en a que faire. La déesse envoie alors un taureau monstrueux dévaster la ville. Gilgamesh se campe devant lui et l’empoignant par les cornes, le retourne et le tue. Depuis, la loi est humaine et pour une bonne raison : les dieux étant supérieurs en tout aux hommes, si la justice était divine, elle serait disproportionnée par rapport à la faute commise par l’être humain. La loi est élaborée et appliquée par le roi en toute sagesse. Avec les cornes du taureau le roi fait des gobelets qu’il offre à la déesse qu’il invite à un grand banquet organisé en son honneur et où toute la ville est conviée.

C’est quoi un roi sage, un bon gouvernement à l’époque ?

Un roi sage est un roi qui fait passer le collectif avant son propre intérêt. Il est pieux car il respecte et vénère les dieux. Il est un bâtisseur car il construit des temples, des palais et aussi des murailles autour de la ville, des systèmes d’irrigation pour l’alimenter. C’est un roi de guerre qui défend son royaume et même l’agrandit. C’est un roi de justice qui protège la veuve et l’orphelin. C’est celui qui assure la paix et la prospérité.

Concrètement, est-ce que ces rois sont sages ?

A chaque fois qu’un coup d’Etat a lieu, le nouveau roi justifie d’avoir renversé le précédent parce qu’il n’a pas été sage. Il fait composer des textes littéraires établissant ses péchés, expliquant pourquoi les dieux l’ont abandonné et ont préféré en choisir un autre. Idéologiquement ce sont toujours les dieux qui font et défont les rois.

Quelles sont vos fonctions aujourd’hui ?

Je suis Inspecteur d’académie, inspecteur pédagogique régional à Paris en Histoire Géographie et coordonne les inspecteurs de cette discipline
Je suis Référente Laïcité Faits Religieux Valeurs de la République  à ce titre je fais partie des conseillers du Recteur de Paris.

Quelles sont vos responsabilités relatives aux professeurs d’Histoire Géo à Paris ?

J’évalue leur travail, m’assure de leur respect des objectifs et des programmes d’enseignement, leur apporte des conseils, élabore parfois pour eux des formations, fait le lien avec les chefs d’établissement en ce qui concerne la façon d’enseigner, suit le déroulement des examens et le bon fonctionnement des jurys… Je peux également être consultée en cas de candidature sur des postes particuliers et sur leur rythme d’avancement au cours de leur carrière…

Intervenez-vous sur le choix des programmes au collège et au lycée ?

Non car les programmes sont nationaux. En revanche je peux intervenir en aidant les professeurs à mettre en œuvre ces programmes notamment dans les dossiers particuliers que je pilote directement comme l’enseignement de l’histoire géographie en langues étrangères où les attendus sont parfois différents et où le professeur, sans aucun manuel pour l’aider, doit concevoir intégralement le cours en cherchant des documents en langues étrangères (allemand, anglais, italien, espagnol, russe, chinois, japonais etc…) ou comme l’enseignement de l’histoire géographie adapté à certains handicaps : comment faire appréhender la géographie, la cartographie, la répartition spatiale à des élèves mal voyants ?

Qu’entendez-vous par éducation morale et civique ?

C’est enseigner aux élèves le respect de chacun, l’importance de la dignité et de l’intégrité de la personne humaine qu’il s’agisse de soi ou de celle des autres, de leur faire acquérir et partager les valeurs de la république et le refus de toutes les discriminations. Il s’agit aussi de leur donner une culture civique leur permettant à terme d’exercer pleinement leurs devoirs et leurs droits de citoyens. L’élève apprend donc à respecter les règles communes et à en comprendre les raisons, à connaître les institutions, à développer ses aptitudes au discernement et à l’esprit critique, à confronter ses jugements à ceux d’autrui, à avoir le sens de l’intérêt général, à être responsable de ses propres engagements.

Vous êtes Référente Laïcité-Faits religieux Valeurs de la République. C’est quoi ?

C’est diriger une équipe qui intervient en cas d’atteinte à ces valeurs mais aussi pour former les personnels, impulser des initiatives et mettre en lumière les actions des écoles et établissements scolaires.

Une équipe ?

Cette équipe est composée de personnels tels que des professeurs des 1er et 2d degrés, de conseillers principaux d’éducation, de tout type de personnels…. qui ont la particularité de continuer à exercer sur le terrain. Nous apportons des solutions aux problèmes en intervenant notamment auprès des personnels, et des élèves le cas échéant. C’est une aide à tous les personnels de l’Education Nationale dans les formations sur-mesure co-construites avec les membres de la communauté éducative.

Nous nous occupons de la simple atteinte à la laïcité aux dérives sectaires et repli communautaire en passant par le racisme et l’antisémitisme.

Pourquoi cette différence entre atteinte à la laïcité d’une part et lutte contre l’antisémitisme de l’autre ?

C’est une distinction d’ordre juridique et administratif. En cas de suite judiciaire, le racisme et l’antisémitisme relèvent du pénal, pas les atteintes à la laïcité. Mais nous, lorsque nous intervenons à l’intérieur d’une l’école ou d’un établissement, nous ne venons pas pour cela. Ce n’est pas notre fonction. Il nous faut veiller à ce que la sanction soit juste et équitable pour chacun. La sanction peut être de la formulation d’excuses, du travail collectif, des heures de colle avec travail individuel jusqu’à l’exclusion temporaire. Tout cela est fonction de la gravité des faits.

Quels types de problèmes se posent ? Avez-vous un exemple ? Comment vous faites ?

Un élève refuse de chanter au nom de sa religion, toute la classe le suit et refuse à son tour de chanter. Le chef d’établissement, d’autant plus surpris que c’est une classe sans histoire, nous contacte. Nous n’avons pas débarqué comme des pompiers ou des justiciers mais, connaissant par ailleurs l’établissement et son personnel, sachant sur qui s’appuyer, nous avons discuté dans un premier temps à distance avec différents acteurs de la communauté éducative pour déterminer ce qui s’était passé, évaluer la situation et voir avec eux comment faire. Il s’est révélé que le professeur, un professeur débutant, avait choisi de faire chanter à ses élèves, sans aucune présentation, un gospel dont les paroles anglaises signifiaient « Oh jour heureux, oh jour heureux lorsque Jésus a lavé, a lavé mes péchés, oh jour heureux ». En ce premier jour de ramadan, l’élève s’était senti provoqué ; l’enseignant quant à lui ne comprenant pas, s’était braqué. Sur place le personnel chevronné, en lien avec nous, a apaisé et rétabli la situation. Nous sommes passés plusieurs semaines plus tard dans toutes les classes du même niveau (de manière à ne pas stigmatiser l’élève, le professeur ou la classe ) avec un module de formation co-construit avec les professeurs pour, plus généralement faire comprendre ce qu’est la laïcité, rappeler avec des exemples plus généraux que l’on ne peut se dispenser d’un type d’œuvre au programme qu’il s’agisse de l’étude d’un monument ou d’un tableau à motif religieux ou d’un morceau de musique. Quant au professeur il a été aidé à recontextualiser les morceaux qu’il aborde de manière à ce qu’il ne soit plus mis en difficultés. Depuis, tous les élèves de cette classe chantent.

La compréhension et l’évaluation de chaque situation me renvoie à la responsabilité que j’ai eu au moment des attentats subis par Charlie Hebdo du suivi des atteintes à la minute de silence dans les classes. Il a fallu constater, analyser les refus, différencier ce qui est relevait de l’opposition caractérisée à la non-compréhension, sachant que l’attitude à laquelle on peut se heurter est celle de l’élève qui excuse l’inexcusable voire le défend. On peut aussi prendre l’exemple plus récent des atteintes à la minute de silence concernant Samuel Paty avec des réflexions comme « Il l’a bien cherché un peu quand même ». Là encore on intervient en accompagnement des personnels auprès d’eux ou/et des autres élèves des classes. Parallèlement les mesures qui s’imposent sont bien évidemment prises.

Mais attention on peut aussi intervenir à la demande de la communauté éducative sans qu’il se soit passé quelque chose, juste pour aider les personnels à aborder ces questions délicates avec les élèves ou simplement pour déployer, au niveau académique, le plan de formation national assurant à chaque personnel un apport de connaissances lui permettant de savoir ce qu’est la laïcité et la transmettre.

Et des problèmes avec les parents ?

Il faut là encore distinguer ce qui relève de la non-compréhension ou d’une volonté de ne pas respecter les valeurs de la République. Je pense notamment aux refus de certains enseignements pour leur enfant comme la piscine, l’enseignement relatif au début de l’humanité, le refus de visiter dans le cadre d’un cours d’histoire une église, une mosquée ou une synagogue. J’ai eu le cas d’un parent d’élève se revendiquant évangéliste et refusant au nom de sa religion que son fils suive un cours de yoga à l’école primaire. En discutant avec lui, en présentant concrètement ce qui se faisait dans ce cours, il a finalement compris qu’il ne s’agissait pas de méditation profonde ou de conversion au bouddhisme mais simplement de techniques de respiration inspirées du yoga permettant aux élèves de se concentrer.

Vous parliez d’actions sur la laïcité que vous valorisiez

Depuis 2018, dans l’académie de Paris on organise chaque année une fête la laïcité le 9 décembre. C’est un événement à l’échelle de l’académie où la parole est donnée exclusivement aux élèves. Tour à tour, en 10 minutes, ils se succèdent et présentent aux autres élèves leurs réalisations. Celles-ci sont en l’état, qu’elles soient terminées ou pas, car nous sommes au début de l’année scolaire. Elles sont souvent déjà magnifiques et toujours émouvantes. Je pense à une pièce de théâtre écrite, jouée et filmée par les élèves du collège Octave Gréard sur le thème « la laïcitéface au tribunal de l’obscurantisme », à l’enseigne “Parle-moi laïcité” , titre de la fête de cette année réalisée par des élèves du CAP 1re année du lycée Dorian, mais aussi aux scénettes des élèves des lycées Colbert et Diderot, au défilé de mode aux couleurs de la République du lycée Marie Laurencin, à la musique des élèves de La Fontaine ou Couperin…. Il y en a tant. D’à peine 1h30 à ses débuts, la fête est maintenant passée à plus de 3 heures ! Et certains élèves cette année ont déjà demandé à revenir l’année prochaine. Ce jour-là ce n’est pas un jour de travail. Les élèves ne sont pas notés. Il s’agit seulement d’échanger dans la joie et la bonne humeur en musique et en chansons. Cela est une fête et doit le rester.

Cette journée est un point d’aboutissement et aussi un point de départ. Et cela encore est une spécificité de l’académie de Paris. Je pense par exemple à une chanson écrite et chantée par des élèves de l’école Olivier Métra dont le refrain est maintenant inscrit sur la fresque qui décore le mur de l’école, à un vitrail réalisé par une élève du lycée du verre Lucas de Nehou pour la fête de 2020 dont le socle en fer forgé a été réalisé par élèves du lycée Chennevières en 2021 et qui décore aujourd’hui l’entrée du rectorat. On fait vivre les réalisations dans le temps et l’espace. Et puis d’autres manifestations ou concours viennent aussi rythmer l’année scolaire.

Quelle est selon vous la définition de la laïcité ?

La laïcité est un principe qui permet à chacun d’être libre et libre de croire ou de ne pas croire, qui permet de respecter autrui, homme ou femme, pas en lui concédant une petite place mais en le plaçant sur pied d’égalité. Cette liberté et cette égalité font des êtres humains, mettant en leur for intérieur leurs croyances, des frères et des soeurs. Bref la laïcité c’est ce qui donne toute leur force et fait vivre les 3 termes de notre devise nationale « Liberté, Egalité, Fraternité ».

Vous êtes passionnée par l’assyriologie.
Quels sont vos autres moments de détente ?

Être assyriologue n’est pas seulement une passion. Je fais partie d’un laboratoire de recherche et je continue à publier à la fois des ouvrages grand public et scientifiques. Dans mes fonctions c’est aussi important d’être reconnue au niveau universitaire.

Dormant peu, il me reste cependant du temps pour des loisirs. J’ai pratiqué le rock acrobatique pendant une dizaine d’années. J’aurais voulu faire de la voltige ou du trapèze mais c’était plus facile et convivial de faire du rock acrobatique.

Aujourd’hui, je fais de la randonnée et de la raquette l’hiver.

De la randonnée à Madère, à Oman par exemple. De la raquette en Chartreuse et sur mes terres d’origine.

Sinon j’adore faire la cuisine et surtout les desserts : les glaces à la fraise, les sorbets aux figues de Barbarie, les tartes au citron avec des framboises, le gâteau au chocolat noisettes, la tarte aux pommes au sirop d’orgeat ..

Un remerciement Véronique pour ce moment de partage privilégié qui sort des sentiers battus. Le ministère et le rectorat de l’académie de Paris savent bien s’entourer afin d’accompagner nos jeunes sur le sujet notamment de la laïcité. J’en profite pour saluer le Recteur de l’académie de Paris, Christophe Kerrero.


Ci-dessous une tablette d’argile en écriture cunéiforme à Ras Shamra (ancienne Ugarit ) en Syrie.
Le prologue de l’épopée de Gilgamesh.

La traduction des premières lignes est la suivante:
« Celui qui a tout vu jusqu’au le fond de l’abysse
Celui qui a connu toute chose, il est sage en tout
Gilgamesh  qui a tout vu jusqu’au le fond de l’abysse
Celui qui a connu toute chose, il est sage en tout.
Il explora l’un après l’autre tous les sanctuaires.
Il s’appropria l’ensemble du savoir.
Il vit les mystère, découvrit les secrets,
Rapporta la connaissance d’avant le déluge.
Il rentra d’un long voyage, épuisé, à bout de forces.
Il grava dans la pierre tous ses exploits »

 

La tablette vient du musée de Damas

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Note importante

Il est strictement interdit de copier tout ou partie du contenu de l’interview et/ou d’utiliser les photos de l’interview sans autorisation préalable écrite de Valérie Desforges (excepté la tablette et sa traduction).

Photo en Une : © Valérie Desforges
Photos en conclusion : © Véronique Grandpierre

 

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.