Sommet de la Communauté politique européenne, suivi d’un Conseil européen les 7-8 novembre 2024, Budapest

Le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche et la rupture de la coalition au pouvoir en Allemagne seront au cœur des discussions à Budapest ce jeudi 7 novembre pour le sommet de la Communauté politique européenne, suivi d’un Conseil européen en cercle plus restreint vendredi.

La Hongrie accueille ce jeudi plus de 50 délégations étrangères, “marquant ainsi le plus grand événement diplomatique de l’histoire hongroise”, souligne le Budapest Times. Le sommet de la Communauté politique européenne, forum de rencontres informelles entre dirigeants européens, sera suivi du Conseil européen réunissant les 27 pays de l’Union européenne vendredi 8 novembre.

La capitale “ne manque pas de somptueux palais, mais c’est dans un stade, le Ferenc Puskas, que Viktor Orbán accueille ses homologues européens”, constate RFI. “Le Premier ministre hongrois, fan de football, a l’habitude de dire : ‘La question n’est pas de savoir où se trouve le ballon, mais où il va se diriger’Et c’est tout l’enjeu pour le Vieux Continent, à l’heure de la victoire de Donald Trump”, poursuit la radio.

En effet, bien que l’ordre du jour officiel soit consacré à la sécurité économique, à l’escalade des tensions au Moyen-Orient et à l’Ukraine, “le retour à la Maison blanche de Donald Trump et l’éclatement de la coalition au pouvoir en Allemagne seront les principaux sujets de discussion de la réunion de la CPE”, préviennent Les Echos.

Le président américain réélu “veut instaurer des droits de douane, se désengager de l’Otan et a promis de mettre fin au conflit en Ukraine en 24h, ce qui supposerait une paix selon les termes de la Russie”, rappelle RFI. Contrairement à la première élection du milliardaire en 2016 qui avait pris les Européens par surprise, “nous sommes plus confiants et plus alignés sur notre programme et sur ce à quoi nous devons nous attendre [sans] paniquer”, estime le président du Conseil européen Charles Michel dans sa lettre d’invitation aux dirigeants [Euractiv].

Toutefois, étant donné que c’est Viktor Orbán – proche allié politique de Donald Trump – qui accueille le sommet dans le cadre de la présidence tournante de l’UE, les diplomates européens ont exprimé leurs inquiétudes quant à la possibilité qu’il tente de détourner les pourparlers”, nuance Euractiv. Le leader du Fidesz est un fervent soutien du républicain depuis 2016, au point de reprendre le slogan de Donald Trump pour les six mois de la présidence hongroise de l’UE.

Avec la victoire revendiquée par son ‘ami’ Donald Trump, le Premier ministre hongrois apparaît en position de force au moment où il reçoit [les] dirigeants européens, après des mois de tacles et ‘provocations’ “, estime TV5 Monde. Depuis qu’il a pris la présidence tournante de l’UE en juillet, le responsable nationaliste n’a cessé d’irriter ses pairs, poursuit la chaîne de télévision. “D’abord avec sa ‘mission de paix’ à Moscou, décidée sans concertation, et plus récemment avec son voyage en Géorgie où il a salué des élections ‘libres et démocratiques’ malgré les ‘irrégularités’ signalées par Bruxelles et Washington”.

Pour ajouter à l’incertitude qui plane sur les réunions de Budapest, la coalition au pouvoir en Allemagne a éclaté mercredi, le chancelier Olaf Scholz ayant décidé de limoger son ministre des Finances, Christian Lindner, et d’ouvrir la voie à des élections anticipées” [Challenges]. “La décision acte la fin de la majorité dite des ‘feux tricolores’, composée des sociaux-démocrates du SPD, des Verts et du FDP, puisqu’elle place, de facto, le chancelier et son gouvernement en minorité au Bundestag”, explique Le Monde. “Selon toute probabilité, des élections législatives anticipées auront lieu début 2025, au plus tard fin mars, Olaf Scholz ayant annoncé qu’il se soumettrait à un vote de confiance des députés le 15 janvier”, précise le quotidien.

Le couple franco-allemand, moteur de la machine européenne, “est en mauvaise posture”, alors qu’en France “Emmanuel Macron est affaibli après la défaite de son camp lors des élections législatives”, analyse L’Opinion. “Le président français a certes pris l’initiative de parler avec le chancelier allemand dès la victoire de Donald Trump acquise, pour affirmer ensemble la nécessité d’une ‘Europe plus unie, plus forte, plus souveraine dans ce nouveau contexte’. Mais, au-delà de cette volonté affichée, le risque de désunion au sein des 27 est réel”, prévient le quotidien.

Néanmoins, “loin des discours virulents de son dirigeant, la Hongrie ‘s’en tient en général au programme et à l’agenda’ quand elle est chargée de l’organisation”, avance une source européenne pour TV5 Monde, “qui s’attend donc à un sommet classique. Si ce n’est pour son lieu”.

Source : touteleurope.eu

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