A J-1 de la 29ème édition du Salon de l’Association des Maires d’Ile-de-France (AMIF) qui se tiendra les mardi 3 et mercredi 4 juin 2025 au Parc des expositions de la Porte de Versailles, Hall 6 à Paris, je mets un coup de projecteur sur Thierry COLOMAR, Président de la Fédération nationale des policiers municipaux de France, FNPMF, en pleine actualité de la réforme des polices municipales.
A noter que le Salon de l’association des maires d’Ile-de-France est l’événement de référence pour les élus locaux franciliens et nationaux, les institutions publiques et privées, les entreprises et acteurs économiques qui souhaitent se retrouver dans un lieu favorisant les échanges et la convivialité.
Bonjour Thierry, la FNPMF : c’est quoi ?
La Fédération nationale des policiers municipaux de France (FNPMF) est née d’une envie partagée, celle de donner une vraie voix aux femmes et aux hommes qui composent la police municipale.
Face à un manque de représentation unifiée et indépendante, il est rapidement apparu essentiel de créer une structure apolitique, non syndicale, qui porterait les valeurs, les attentes et les réalités du terrain à l’échelle nationale.
- Comment la FNPMF a-t-elle commencé ?
Tout a commencé par des échanges entre collègues, issus de différentes régions, fonctions et grades.
Ces rencontres ont révélé un constat clair : malgré leur rôle crucial dans la sécurité de proximité, les policiers municipaux manquaient d’une fédération qui leur soit propre. C’est ainsi qu’est née l’idée de rassembler les agents autour d’un projet fédérateur, construit sur des valeurs de reconnaissance, de solidarité et de respect.
Officiellement créée en mars 2023, la FNPMF est une association loi 1901, sans attache politique ni orientation syndicale. Elle repose sur des principes simples : neutralité, engagement, ouverture. Son conseil d’administration est composé exclusivement de policiers municipaux en activité, représentant toutes les catégories (A, B et C).
La FNPMF s’est donné pour missions de :
- Promouvoir la police municipale et faire reconnaître ses compétences spécifiques.
- Créer un véritable réseau solidaire entre tous les policiers municipaux de France.
- Défendre les intérêts collectifs de la profession auprès des institutions.
- Être un interlocuteur crédible et constructif auprès des pouvoirs publics, en proposant des solutions concrètes pour faire évoluer la profession.
Pour y parvenir, la fédération s’appuie sur un maillage territorial d’associations départementales, qui viennent renforcer sa présence et son efficacité partout en France.
Depuis son lancement, la FNPMF suscite un réel enthousiasme. Pour beaucoup, elle représente ce qui manquait à la profession : un espace indépendant, inclusif et tourné vers l’avenir. Son objectif est clair : fédérer un maximum d’agents pour peser dans les débats, faire entendre la voix du terrain, et participer activement à la reconnaissance du métier.
- Quelle est la différence entre la FNPMF et un syndicat ?
La FNPMF est une structure associative axée sur la représentation, la solidarité et la valorisation de la profession, tandis qu’un syndicat de police municipale est une organisation de défense des droits et intérêts professionnels, dotée de moyens d’action juridiques et revendicatifs.
La FNPMF ne revendique pas, elle rassemble. Elle agit pour renforcer les liens humains, soutenir les collègues en difficulté, accompagner les familles, et favoriser les échanges entre professionnels.
Quelles sont les actualités de la FNPMF au regard du projet de loi sur la police municipale ?
Le futur projet de loi sur les prérogatives des polices municipales, élaboré à la suite des différentes rencontres du Beauvau de la sécurité, a pour ambition de moderniser et de consolider le rôle de ces forces sur le terrain.

Victor Marques, le ministre François-Noël Buffet et Thierry COLOMAR lors d’une réunion au Beauvau des PM à Metz © FNPMF
Dans un contexte où la sécurité de proximité est devenue une attente forte des élus locaux comme des citoyens, cette réforme se doit d’être pragmatique et respectueuse des spécificités locales.
L’idée principale est d’adapter le cadre juridique des polices municipales – pratiquement inchangé depuis 1999 – aux réalités d’aujourd’hui. Le texte vise à :
- Moderniser l’action des polices municipales en leur donnant des outils juridiques mieux adaptés à l’évolution de l’insécurité.
- Donner plus de latitude aux maires, en leur proposant une véritable « boîte à outils » de compétences, qu’ils pourront activer en fonction des besoins spécifiques de leur commune.
- Renforcer la logique de proximité, en maintenant les polices municipales sous l’autorité du maire, cependant, un éventuel statut d’officier de police judiciaire (OPJ) supposerait une supervision accrue du procureur de la république.
Pour information la FNPMF s’oppose au statut d’OPJ et propose le statut d’OJPM (Officier judiciaire de police municipale).
Bien que les avancées statutaires et judiciaires soient accueillies favorablement, il subsiste une frustration importante parmi les policiers municipaux. En effet, leur principale revendication n’est toujours pas prise en compte : la question du volet social, et plus particulièrement celle de la retraite, reste absente des mesures envisagées. Or, l’ensemble de la profession considère qu’une véritable reconnaissance de la part de l’État passerait précisément par des avancées concrètes sur ce sujet. Pour beaucoup, la remise d’une médaille ou d’une carte de retraité ne saurait suffire à répondre aux attentes profondes des policiers municipaux. Sur ce sujet, la FNPMF a saisi, par courrier, monsieur le ministre de la Fonction publique.

Thierry Colomar, le ministre Laurent Marcangeli, Victor Marques, vice-président de la FNPMF lors d’une réunion au ministère de la fonction publique © FNPMF
Depuis octobre 2024, la FNPMF a été sollicitée à plusieurs reprises par les différents ministères concernés pour exposer ses propositions sur l’évolution des polices municipales, qu’il s’agisse des aspects statutaires, judiciaires ou, bien entendu, sociaux.
La FNPMF a pris part aux diverses réunions du Beauvau des polices municipales, où elle a pu relayer et défendre les attentes des agents.
En attendant qu’une loi soit votée, la FNPMF continue d’avancer en représentant la profession dans les médiats. Elle sera présente au salon des Maires d’Ile-de-France les 3 et 4 juin 2025 et une délégation sera reçue au Sénat le 26 juin prochain afin d’exposer ses propositions et faire part de ses inquiétudes concernant les avancées sociales des 28000 policiers municipaux.
La FNPMF était déjà présente au salons des Maires d’Ile-de-France en 2024.

Thierry Colomar en compagnie de membres de la FNPMF motards de la ville d’Evry-Courcouronnes lors du salon de l’AMIF 2024 © FNPMF
La FNPMF est également venue en aide aux policiers municipaux de Mayotte en collectant plusieurs tonnes d’uniformes et de matériel à la suite du cyclone dévastateur de décembre 2024.
Quels sont les marqueurs de votre vie professionnelle pour mieux comprendre qui vous êtes ?
J’ai débuté ma carrière en 1983 en tant que sous-officier dans l’armée, où j’ai servi pendant 20 ans, dont 10 années au sein d’un régiment parachutiste des troupes de marine. Cette expérience militaire, qui m’a conduit sur plusieurs théâtres opérationnels, m’a permis d’acquérir des compétences solides en gestion et en sécurité.
Par la suite, j’ai eu l’opportunité de diriger un important service de sécurité au Parlement européen de Strasbourg.
Un événement familial m’a amené à réorienter ma carrière : j’ai alors passé le concours de gardien de police municipale et j’ai intégré la profession en avril 2003. Dès 2005, j’ai rejoint la Police municipale de Strasbourg, où j’ai rapidement intégré la brigade motocycliste.
Pendant 18 ans, j’ai exercé dans différentes unités motocyclistes, successivement à Strasbourg, Évry-Courcouronnes, puis à Cagnes-sur-Mer. En 2021, j’ai quitté la brigade motocycliste pour rejoindre la Police municipale de Puget-sur-Argens.
En parallèle de mes missions sur le terrain, j’intervenais au Centre National de la Fonction Publique Territoriale (CNFPT) en tant que formateur spécialisé dans la police de la circulation routière. J’ai également rédigé plusieurs documents professionnels sur ce thème, qui sont aujourd’hui largement utilisés par mes collègues policiers municipaux, mais aussi par les forces nationales et la gendarmerie.
En 2017, je suis devenu le premier policier municipal diplômé référent en fraude documentaire, ouvrant ainsi la voie à cette spécialité pour tous les policiers municipaux désireux de se former dans ce domaine passionnant.
Proche de la retraite, je reste animé par l’altruisme et l’engagement bénévole. Avec mon équipe, je m’efforce de faire progresser la profession et je rêve d’une Police municipale unie et solidaire, où la majorité des agents auraient rejoint la FNPMF.
- Avant de nous quitter, un mantra vous guide t-il ?
Tous unis, rien ne pourra nous résister !
Un excellent mantra qui fédère autour de l’idée d’une police municipale plus efficace pour ses agents et la population.

Le mantra de Thierry Colomar, président de la FNPMF : Tous unis, rien ne pourra nous résister © Thierry Colomar
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