Culture générale – Le Palais de la Bourse de Marseille
Un séjour à l’automne me mène au Vieux-Port puis au Palais de la Bourse de Marseille. Vous me suivez ?
Le Palais de la Bourse est le premier édifice élevé sous le Second Empire. Il a été conçu par l’architecte Pascal Coste. C’est le point de départ de la grande vague de construction des édifices publics, à Marseille, au milieu du XIXe. Le bâtiment abrite le siège de la Chambre de Commerce et d’Industrie Marseille-Provence.
En 1834, la Chambre de commerce, devenue trop exigüe, décide de la construction d’une nouvelle bourse plus vaste et plus conforme au rayonnement du commerce marseillais. Ce n’est pourtant qu’en 1848 que le projet prend forme, après qu’on eut tranché pour son implantation sur la Canebière.
Pascal Coste, architecte en chef de la ville, fut chargé, par Fabricius Paranque, savonnier, président de la chambre, d’établir le projet. L’opération nécessita l’expropriation de 65 immeubles, dont la destruction commença en 1852. L’inauguration se tint, en septembre 1860, en présence de Napoléon III et de l’Impératrice Eugénie. Les finitions se poursuivront encore pendant vingt ans.
Aujourd’hui, le bâtiment abrite donc la plus ancienne chambre de commerce de France mais également le Musée de la Marine et de l’Économie (au rez-de-chaussée à droite). En 2010, pour ses 150 ans d’existence, l’édifice a bénéficié de la rénovation de ses 6 600 m² de façades.
Durant la seconde guerre mondiale, le Palais de la Bourse fut le seul de tous les édifices publics à subir des dégâts, au cours des combats pour la libération de la ville. Outre les bombardements, un incendie se déclara également en août 1944 et détruisit des archives. Le mécanisme de l’horloge de la façade fut détruit et ne fut remis en marche que le 6 février 1946.
Le Palais de la Bourse est considéré comme l’un des plus parfaits exemples du style Second Empire en France
Avec ses 47 mètres de long , 30 mètres de hauteur et 68 de profondeur, l’édifice dépasse, en tous points, les dimensions du Palais Brongniart, la bourse de commerce parisienne. Bénéficiant d’un budget colossal pour l’époque, Pascal Coste s’entoura des plus grands peintres et sculpteurs de son temps, notamment les trois “Grand Prix de Rome” : Auguste Ottin, Armand Toussaint et Eugène Guillaume.
Sur la façade principale, l’avant-corps central de 4,5 mètres est percé de 5 portes monumentales surmontées de 10 colonnes, d’ordre corinthien, de 12 mètres de haut. Au-dessus, un attique, aux petits pilastres cannelés, est orné de 8 cartouches circulaires sur lesquelles sont inscrits les noms de grands explorateurs : D’Urville, Cook, Magellan, Vespuci, Colomb, Tasman, De Gama et La Pérouse.
Au centre, se trouve l’horloge construite par Henry Lepaute, horloger de l’Empereur et de la ville de Paris. La partie supérieure de la façade accueille les armes de la ville, flanquées de figures à demi-allongées, représentant l’Océan et la Méditerranée. Aux angles de l’avant-corps, sont placées deux antéfixes, symbolisant la Force et la Paix.
De chaque côté de l’avant-corps, sur les ailes aveugles, Auguste Ottin sculpta, dans des niches encadrées de pilastres que surmonte un fronton triangulaire, les deux navigateurs phocéens, Euthymènes et Pythéas. Ces sculptures dominent respectivement les allégories de la navigation et du commerce sculptées par Eugène Guillaume.
À l’intérieur, un grand hall d’exposition de 1 120 m², richement pavé de marbre noir et blanc, est bordé de 18 arcades : 3 au nord et au sud, 6 à l’est et à l’ouest.
Dans la galerie du 1er étage on trouve :
- au Nord, un baromètre qui remplace la statue de Napoléon III (détruite lors de l’émeute du 4 septembre 1870)
- au Sud, la pendule
Les voussures du plafond sont l’oeuvre de François Gilbert et se déclinent en 10 panneaux en relief figurant :
- au Nord, la justice consulaire
- au Sud, la Chambre de Commerce recevant les plans de la bourse
- à l’Est, les capitulations de la France avec le Levant, la chambre de commerce saluant les consuls et les expéditions scientifiques, la conquête de l’Algérie, la France recevant les trophées conquis en Crimée et en Italie
- à l’ouest, la fondation de Marseille, Marseille devenant chrétienne, le départ pour la croisade, la réunion de la Provence à la France.
Un splendide bâtiment à visiter !
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