Interview de Bertrand Loubette, chef de l’Unité Opérationnelle Franco-Allemande (UOFA)

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19 octobre 2020 – Miss Konfidentielle tient à vous présenter Bertrand Loubette, chef de l’UOFA, l’Unité Opérationnelle Franco-Allemande. Son parcours illustre parfaitement la possibilité qu’offre la gendarmerie nationale de gravir les échelons au fil des années pour peu d’être passionné(e) et déterminé(e). Son parcours illustre aussi l’ouverture vers le monde de la gendarmerie nationale qui sait s’adapter en créant une unité historique. Direct, sincère, pédagogue, humble et sympathique, Bertrand Loubette ne compte pas son temps et l’a prouvé lors de l’interview. Merci à lui.

Bonjour Bertrand,

Quel chemin de vie avez-vous suivi avant d’intégrer l’UOFA ?

Bonjour Valérie, et merci pour votre intérêt !

Je suis né à Nancy en 1976 puis j’ai grandi dans le sud de la Moselle.
J’ai étudié l’allemand en 1ère langue vivante en classe de 6ème, c’était un choix visionnaire   de mes parents en 1987. Les temps ont bien changé… Il nous fallait à l’époque une autorisation de sortie du territoire pour aller à Europa Park où l’on payait en Deutschemark ! (sourire).

Vient la Fac de droit à Nancy pour devenir gendarme sans pour autant avoir vécu avec des gendarmes dans mes relations proches.

Pourquoi le choix de la gendarmerie ?
Le goût sans doute pour les relations humaines et sa dimension de service public. Servir la population et la multiplicité des facettes de ce métier me semblaient intéressants. Je ne cite pas la sécurité car il n’y a pas qu’elle qui m’a mené aux métiers de la sécurité. Le déclencheur a été le Major BOUCLY. C’est lui qui m’a donné envie de devenir gendarme à la fin des années 80.

J’ai suivi une année de droit à Nancy.
La matière était intéressante mais le schéma ne m’a pas plu. J’ai alors devancé l’appel pour être incorporé plus tôt au service militaire, en gendarmerie. Mes parents ont d’ailleurs compris ma démarche.

C’est ainsi que j’ai effectué le service militaire au CIGA d’Auxerre comme gendarme auxiliaire. J’ai été incorporé le 3 octobre 1995, une date anniversaire, celle de la réunification de l’Allemagne (sourire).

En tant que gendarme auxiliaire, j’ai pu préparer et passer le concours en 1996 puis intégrer l’école de gendarmerie du Mans en 1997 et obtenir le grade de gendarme en 1998.

  • En 1998, j’ai 21 ans, je suis gendarme et j’ai envie de rejoindre la gendarmerie mobile

J’ai demandé à rejoindre l’escadron de gendarmerie mobile de Baccarat en Meurthe-et-Moselle et j’y suis resté 6 années.

Mon premier déplacement en Outre-mer, en gendarmerie mobile a été marquant.
Je suis parti en Nouvelle-Calédonie, à Ouégoa, à la pointe nord de ce long territoire.

J’y ai vécu le cyclone Franck, une expérience particulière.
Le gendarme intervient pour aider les populations, dégager les routes, recenser les maisons isolées… Il répond présent, il est au service de la population, loin de l’image galvaudée du gendarme “qui sort son pistolet”. Il est important de comprendre que la sécurité revêt différentes facettes.

J’ai vécu aussi en 24 heures une pluie équivalente à celle d’une année en Lorraine. C’était le jour des élections provinciales, le 09 mai 1999 ! Nous avons dû acheminer les urnes dans des conditions compliquées, avec une saveur particulière liée à l’histoire constitutionnelle de la Nouvelle-Calédonie.

Vous évoquez vos souvenirs en Nouvelle-Calédonie avec grande émotion…
Vous avez raison. Sachant que l’histoire douloureuse de la Nouvelle-Calédonie était encore récente, j’ai marché sur des oeufs en arrivant. Je m’étais documenté. Et j’ai été ébloui par l’accueil très généreux de la population, surtout des kanaks qui vivaient sur le secteur où je travaillais, à l’image d’un chef coutumier qui était très attaché au dialogue. Les liens se sont créés facilement malgré mon âge, puisque je n’avais alors que 22 ans.

Un souvenir qui m’a touché ?

Lors d’une patrouille, j’ai attrapé une anguille à la main dans un cours d’eau juste après le cyclone Franck afin de l’offrir pour contribuer aux ressources alimentaires de femmes d’un hameau où je venais de passer. Celles-ci ont absolument tenu à m’offrir des crabes en retour alors que je ne souhaitais rien. Je ne suis pas certain qu’elles aient gagné au change…

Je retire de ce premier déplacement une ouverture d’esprit et, d’ailleurs, après avoir été coupé du monde lors d’un cyclone, on prend de la hauteur.

Puis, je rentre en métropole.

Je continue à vivre au rythme de la gendarmerie mobile et vis d’autres déplacements en  Outre-mer en Polynésie, en Guyane ou encore en Corse pour les plus marquants.

En Polynésie, j’étais situé à côté de l’aéroport de Papeete. C’était en 2000, face au tourisme de masse, c’était très différent du calme naturel du Nord calédonien.
En Corse, j’étais à Porto-Vecchio. Une expérience rythmée par deux attentats au pain de plastic. Dès l’arrivée sur l’île, l’aspect sécuritaire prévaut. A cette époque, en 2000, l’équilibre m’y paraît fragile, en pleine cavale d’Yvan Colonna. Il faut être vigilant et toujours avoir une attitude mesurée afin d’éviter une crise rapide. Même en pleine montagne. J’ai le souvenir de la découverte de chiens dits “d’attaque” type Pit Bull dans un chenil illégal très bien caché dans les montagnes, lors d’une reconnaissance de caches potentielles.

En Guyane, j’ai apprécié bénéficier d’un stage de survie en forêt équatoriale. Cela plantait un décor insolite qui était réellement le terrain de prédilection de nombreux étrangers en situation irrégulière que l’on interpellait et étaient renvoyés chez eux, avant de revenir et d’être à nouveau interpellés dès les jours suivants parfois. Pour le coup, le rapport à la population était bien différent de ce que j’avais déjà vécu dans le Pacifique.

  • Puis en 2004 je souhaite découvrir la vie en brigade

Après le temps passé en peloton d’intervention, j’ai eu envie de découvrir la vie en brigade et ainsi avoir un ancrage plus marqué. Avoir des partenaires avec lesquels je pourrais travailler dans la durée. En gendarmerie mobile, les relations sont de courtes durées au gré du rythme des déplacements.

C’est ainsi que j’ai fait mes premiers pas en gendarmerie départementale, toujours en Lorraine. Je me suis rendu compte que le travail en brigade est très varié avec des nouvelles façons de travailler. J’ai vite compris l’enjeu d’être plus qualifié. J’étais agent de police judiciaire et je me suis rapidement présenté à l’examen d’officier de police judiciaire qui m’a permis de devenir commandant de brigade plusieurs années plus tard.

En parallèle à ce métier de gendarme, j’intègre la chaîne du dialogue interne.
Ce sont des gendarmes identifiés et choisis par leurs pairs afin de faciliter les échanges, de faire remonter et redescendre des informations. Chaque échelon de commandement dispose de « conseillers concertation » pour faciliter le dialogue au sein de sa circonscription. C’est un lien social qui contribue à mettre de l’huile dans les rouages et surtout pas d’huile sur le feu. Et, si le conseiller concertation représente le personnel militaire de la gendarmerie, le schéma se distingue nettement de la représentation syndicale.
J’ai commencé à Saint-Dié-des-Vosges puis le conseiller du commandant de région arrivant à la fin de son second mandat en 2017, je présente ma candidature et suis désigné par mes camarades. Après une première partie de carrière « sur le terrain », j’intègre l’état-major régional auprès du commandant de région, à Metz.

Accessoirement, le fait d’être à Metz m’a permis de bénéficier d’une formation en allemand, ouverte aux gendarmes et aux policiers. Je me suis ainsi remis à niveau.

En parallèle, afin de parfaire mes compétences, je me suis inscrit au concours d’officier rang à l’EOGN (Melun) que j’ai eu la chance de réussir.

Vient le temps de l’UOFA. Racontez-nous …

 En mars 2019, j’alterne entre mon travail de conseiller concertation et des phases de formations à l’EOGN ainsi que des formations franco-allemandes.

  • Quand l’unité se crée, je suis ravi. Je me sens prêt à y postuler.

A l’époque, je suis conseiller du Général de Corps d’Armée Bruno JOCKERS qui était alors le commandant de la région. Je lui demande l’autorisation de postuler, et première bonne nouvelle, il m’y autorise.
Mieux encore, je suis sélectionné comme chef de détachement. J’ai été surpris ! Et heureux. Avec la conscience que la responsabilité était grande. Pendant ce temps, les allemands font les mêmes démarches.

Français et Allemands étant alors prêts à se lancer dans l’aventure, nous nous retrouvons dans un bus de la Polizei en direction de Rochefort en Charente-Maritime. Inutile de vous préciser que notre arrivée dans un bus allemand n’a pas été discrète (sourire) et d’autant plus lorsque dès le premier jour de ce stage, nous avons pris part à la cérémonie des couleurs durant laquelle ont été hissés sur la place d’arme, les drapeaux français et allemand!

A Rochefort, nous avons pu nous mettre à niveau (vocabulaire professionnel…) et surtout apprendre à nous connaître. Nous, les gendarmes, étions issus d’unités différentes, avec  une grande variété de parcours en gendarmerie (nous comptons des gendarmes mobiles, des motocyclistes, un enquêteur d’unité de recherche, etc…). Les Allemands, eux, venaient tous des forces mobiles, et du même lieu. Sur ce premier recrutement, nous étions 15 Français et 10 Allemands. Un moment inoubliable. Une cohésion vitale s’est immédiatement créée, facilitée par l’inquiétude que nous a inspiré notre premier blessé, dès le deuxième jour ! En fin de journée, un camarade allemand est allé faire un entraînement avec son vélo qu’il avait emporté, et au second rond-point il a été renversé par une voiture avant d’être transporté à l’hôpital. Ceci a tenu toute l’équipe en haleine. Heureusement, il était indemne, mais son vélo en carbone n’a pas résisté et aujourd’hui, on en plaisante encore !

Suit la seconde phase de formation à Baccarat, là même où j’ai commencé ma carrière (sourire), avec l’apprentissage des techniques d’intervention et de maintien de l’ordre et de leur réglementation.

Puis le Centre National d’Entraînement des Forces Gendarmeries à Saint-Astier, centre d’excellence en Europe, afin d’approfondir notamment l’apprentissage de la gestion de foules.

Enfin match retour en Allemagne pour bénéficier de leur formation réglementaire et juridique, ainsi que de leurs techniques d’intervention.

Dès lors nous sommes prêts ! En juin 2019, nous avons acquis une culture commune permettant d’être efficaces dès notre 1ère mission.

  • 1ère mission : le Tour de France (juillet 2019)

La gendarmerie nationale est un partenaire historique du Tour de France.
Cette année-là, le Grand Est compte plusieurs villes étapes dont Saint-Dié-des-Vosges, Colmar et Mulhouse, et un tracé où l’on attend une forte population allemande, ce qui a grandement favorisé notre présence au sein du dispositif de sécurisation.

Pour une 1ère mission, être engagés sur le Tour de France avec l’engouement mondial qu’il suscite est une réelle chance.

Bertrand Loubette (UOFA) et Bernard Thévenet au Tour de France 2019 © Bertrand Loubette

Les français associent le Tour de France aux gendarmes mais ils ne s’attendent pas à y voir des policiers allemands, et ce, pour une vraie plus-value : les très nombreux spectateurs allemands présents sur le Tour de France dans le massif des Vosges se sentaient à l’aise pour échanger avec les policiers allemands ou des gendarmes germanophones, preuve d’une bonne coopération (il est d’usage de ne pas utiliser le terme collaboration associé à l’adjectif franco-allemand) franco-allemande à travers notre unité. Nous avons reçu de nombreux messages de remerciements des français et des allemands. Cette expérience a été très encourageante pour notre unité. J’avais déjà mené plusieurs actions sur des Tours de France, celle-là a eu une saveur spéciale.

  • 2de mission : le Sommet du G7 à Biarritz (août 2019)
Sécurisation du sommet du G7 2019 à Biarritz avec l’UOFA © Gnd Florian Garcia-SIRPA

L’unité constituée en « format organique » de 10 Français et de 10 Allemands est arrivée plusieurs jours à l’avance sur place afin d’anticiper et de pouvoir se concentrer sur les Allemands, les Autrichiens, les Suisses, les Néerlandais… Grâce à la connaissance des cultures, des langues et des fichiers français et allemands, nous avons pu mener des contrôles pointus et efficaces.
C’est ainsi que lors d’un contrôle d’une voiture allemande avec trois personnes à son bord, nous avons identifié trois membres de l’ultra gauche connus pour s’être illustrés en marge du G20 de Hambourg en 2017. Le contrôle approfondi de la voiture a ensuite permis de déterminer qu’il s’agissait de trois black blocs avec leurs équipements. Les médias, les réseaux sociaux se sont emparés rapidement de l’information… preuve de l’efficacité du dispositif qui a peut-être contribué à la sécurité de ce G7.

Sur un événement comme le G7, on a accès à de nombreux chefs opérationnels. L’unité a pu être identifiée et leur a prouvé qu’elle avait sa place, si petite soit-elle en terme d’effectifs.
Nous avons également eu la chance d’y rencontrer le ministre de l’intérieur, Monsieur Castaner. Il savait très bien qui nous étions, ce qui a constitué un moment fort pour nous. Nous n’étions pas un accessoire. Cela nous a donné envie de redoubler d’énergie (sourire).

  • Une formation – Les Nations Unies et l’Union européenne

Dans la foulée de ce G7, nous avons suivi une formation certifiante en Allemagne en vue de pouvoir travailler sous mandats des Nations Unies et de l’Union Européenne.

  • Notre existence officielle arrive le 16 octobre 2019

Elle fait suite au traité sur la coopération et l’intégration franco-allemande, connu sous le nom de traité d’Aix-la-Chapelle, qui est un traité bilatéral entre la République française et la République fédérale d’Allemagne, signé le 22 janvier 2019 à Aix-la-Chapelle par le président Emmanuel Macron et la chancelière Angela Merkel.
Il intervient exactement 56 ans après le traité de l’Élysée, qu’il vise à compléter.
Il prévoit notamment un rapprochement des politiques économiques, diplomatiques et de défense des deux pays.

C’est là que l’on se rend compte, gendarmes français et policiers allemands, que depuis la signature de ce traité, tout va très vite. Tout cela contribue à amplifier la motivation de l’unité.

  • 3ème mission : la fête de la bière (septembre, octobre 2019)
L’UOFA à la fête de la bière Oktoberfest de Munich 2019 © Bertrand Loubette

Nous voici en phase d’intervention lors de la fête de la bière. L’Oktoberfest de Munich qui est la plus grande fête de la bière au monde et qui s’est déroulée en 2019 du 21 septembre au 6 octobre.

Nous étions engagés à Munich, très internationale, ainsi qu’à Stuttgart.
Beaucoup de français se rendent à ces fêtes. Notre rôle est celui de la prévention, parfois de l’interpellation ou malheureusement auprès de victimes francophones ou en cas d’accidents comme lors de celui, dramatique, d’un Français happé par un train en gare de Munich. Cet accident a aussi validé l’utilité de notre présence en franchissant notamment la barrière de la langue auprès des services d’enquête.

J’ajoute que si ces événements d’ampleur sont intéressants, être présent au quotidien l’est tout autant.

Nous avons ainsi commencé une série de contrôles à la frontière de novembre 2019 à mars 2020 en binômes français-allemands. Une aide positive, étant dans la capacité d’accéder aux fichiers des deux Etats et de communiquer indifféremment en français ou en allemand.

A cette période, nous avons aussi encadré le match de football Dortmund-Paris, en Allemagne où nous avons grandement facilité le dialogue entre supporters français et autorités allemandes, notamment lors de la phase délicate du déplacement en cortège entre la gare et le stade.

  • Arrive la période du « confinement »

L’unité a été présente en permanence à la frontière franco-allemande.
Du 29 mars au 5 mai 2020, notre contribution a grandement aidé, notamment à la gestion des contrôles des populations de l’Est. Une aide à la sécurité et aussi à la salubrité publique. La frontière n’était pas complètement fermée pendant cette période où des points de passage obligés avaient été ouverts par l’Allemagne et où se concentraient les contrôles.

  • Depuis le « confinement »

Il était prévu que nous soyons présents lors du Tour de France en juillet 2020 à la Planche des Belles Filles, un sommet du massif des Vosges, comme en 2019. Cela s’est fait en septembre 2020, une période qui nous a ouvert d’autres perspectives !

Sachant que beaucoup de camping-caristes allemands sont présents chaque année au mois de septembre en France (période des séniors), en Charente-Maritime où le Tour de France y séjournait durant 3 jours cette année, j’ai proposé nos services que le Colonel Bruno MAKARY, commandant de la gendarmerie de la Charente-Maritime a acceptés. Ravi, il nous a même demandé de rester un jour de plus afin de renforcer une unité nautique au contact de plaisanciers allemands.

C’est d’ailleurs une très bonne illustration des gros atouts de cette unité : polyvalence et adaptabilité.

L’UOFA a t-il des projets à partager avec les lecteurs ?

Absolument, nous en avons de nombreux autour notamment deux grands projets :

  • UEFA Euro 2020

Le championnat d’Europe des Nations de football était programmé du 12 juin au 12 juillet 2020, mais, en raison de la pandémie de Covid-19, l’UEFA a décidé de le reporter d’un an, du 11 juin au 11 juillet 2021.

L’unité encadrera quatre matchs à Munich, dont un match entre l’Allemagne et la France.

  • 2024 – L’Euro 2024 et les Jeux Olympiques et Paralympiques

En 2024, l’Allemagne n’accueillera plus seulement 4 matchs de cette compétition européenne de football, mais l’ensemble de la compétition, avec forcément de nombreux spectateurs français.

Ensuite, on a évidemment en tête l’événement planétaire que constituent les Jeux olympiques et paralympiques d’été de 2024 en France.

 Pour préparer cet événement d’envergure, nous avons déjà recruté afin de pouvoir élargir notre action.
Les cycles de formation sont en cours. Il n’est pas impossible d’ailleurs que nous lancions à nouveau d’autres recrutements, le Général de Corps d’Armée Stéphane OTTAVI, commandant la région de gendarmerie du Grand Est souhaitant faire monter en puissance l’unité. Aujourd’hui, l’unité compte 21 français et 17 allemands.
L’idée est que tous puissent très vite être pleinement opérationnels.

Avez-vous pour projet de développer la présence de l’UOFA en Suisse, au Luxembourg, en Espagne… autres pays frontaliers?

 Dans le Grand Est, outre l’Allemagne, nous avons aussi de bons rapports avec la Belgique, la Suisse et le Luxembourg. Pour avancer, il est nécessaire que les rapprochements se fassent dans les deux sens. Il faut du lien, du liant.

Lors du G7, nous avons pu présenter l’unité et son concept innovant aux autorités de la Guardia Civil qui étaient présentes, car nous avons dans nos rangs des hispanophones, comme d’ailleurs des membres qui maîtrisent également l’anglais, l’italien, le croate, le serbe et le bosnien. Il semble que depuis, gendarmerie et guardia civil étudient la création d’une unité semblable, franco-espagnole. Et comme ces deux forces disposent déjà d’un partenariat lors de formations initiales communes, j’ai déjà évoqué l’idée d’être missionnés conjointement en Espagne. Beaucoup d’allemands et de français passent leurs vacances en Espagne, notamment à Majorque où l’on pourrait envisager un détachement trinational. En tous cas, j’en suis convaincu.

Miss Konfidentielle apprécie votre campagne de communication destinée aux soignants pendant le COVID-19. Pouvez-vous nous en parler ?

Nous avons constitué une cellule communication au sein de l’UOFA qui avait déjà réalisé notre insigne officiel qu’elle a décliné et avons ainsi mis en vente 500 rondaches (terme officiel des écussons ronds en gendarmerie) au prix de 8 euros pièce à destination de soignants franco-allemands.

J’ai eu le plaisir de remettre cette rondache au Major Général Bruno JOCKERS et bien sûr à notre Directeur Général, le Général d’Armée Christian RODRIGUEZ.

Nous avons d’ores et déjà initié un projet similaire, cette fois en vue d’aider les populations des Alpes-Maritimes qui ont besoin en urgence d’affaires pour le quotidien, de matériel scolaire… Ces rondaches collector sont déjà disponibles en précommande sur notre compte Facebook

Plus de deux heures se sont déjà écoulées en plein week-end. Merci à vous ! Place à la note personnelle.

C’est un plaisir, et je n’ai pas vu le temps passer !

J’aime la randonnée et le massif des Vosges que trop peu de gens connaissent. Ainsi que le canoë, l’idéal pour moi étant de faire du canoë en montagne.

Attaché à l’histoire et implanté dans le secteur de Saint-Dié-des-Vosges libérée par la 103ème division de l’infanterie américaine (Cactus Division) en 1944, j’aime régulièrement y accueillir et guider les familles américaines qui viennent découvrir le parcours de leurs aïeux. J’ai eu la chance d’accueillir dans ce cadre 3 vétérans américains, dont un à deux reprises que j’ai amené à rencontrer les élèves d’un village qu’il avait libéré, pour un témoignage vivant très émouvant.

Je suis actif également au sein de l’Association pour la Mémoire de René Fonck, pilote et pionnier de l’aviation de guerre pendant le premier conflit mondial, le véritable « As des As » que trop peu connaissent.

Enfin, j’aime les voyages et d’ailleurs, un rêve me suit, celui de partir en Nouvelle-Calédonie avec ma famille afin de lui faire découvrir l’île et ses habitants (sourire).

Miss Konfidentielle est heureuse de vous avoir fait découvrir plus avant l’UOFA et son chef, le Lieutenant Bertrand Loubette. Un appel est lancé, celui de débuter ou bien de compléter votre collection de rondaches de la gendarmerie nationale ! Miss Konfidentielle a commencé sa collection.


Il est obligatoire de respecter les légendes et copyrights des visuels présents dans ce portrait :

Les visuels qui défilent en haut de page
1er Visuel : Bertrand Loubette (UOFA) et Javier Gonzales (Guardia Civil) lors du G7 en 2019 © Gnd Florian Garcia-SIRPA
2d visuel : Bertrand Loubette (UOFA) au Tour de France 2019 © Bertrand Loubette
3ème visuel : Accueil de John Shirley vétéran américain de la seconde guerre mondiale à Saint-Dié-des-Vosges devant le mémorial de la 103 ème division d’infanterie US La division Cactus © Bertrand Loubette

Les visuels intégrés dans le texte (haut en bas)
Visuel 1 : Anguille pêchée par Bertrand Loubette en Nouvelle-Calédonie © Bertrand Loubette
Visuel 2 : Bertrand Loubette (UOFA) et Bernard Thévenet au Tour de France 2019 © Bertrand Loubette
Visuel 3 : Sécurisation du sommet du G7 2019 à Biarritz avec l’UOFA © Gnd Florian Garcia-SIRPA
Visuel 4 : L’UOFA à la fête de la bière Oktoberfest de Munich 2019 © Bertrand Loubette
Visuel 5 : Rondache UOFA “série limitée Covid-19” © UOFA

2 commentaires
  1. DESSERT Adien dit

    Trés interessant de voir les innonbrables facettes du métier de gendarme et surtout de pouvoir mesurer la complexité d´un pays comme la France avec ses départements et territoires d´Outre-Mer.
    Par ailleurs ,le partenariat avec la Police Allemande est une nécessité sachant que nous avons beaucoup de problématiques communes ; rien de mieux à tout niveau, d´avoir des gendarmes et policiers maitrisant les 2 langues des 2 côtés du Rhin sans avoir à utiliser l´anglais comme langue de communication!

  2. France A. dit

    Bonjour

    Je viens de signer la pétition “M. le Président de la République et M. Blanquer: Pour la diversité des langues de l’école à l’université.

    Soutenir l’allemand” et je souhaitais savoir si vous voudriez nous aider en ajoutant votre signature.

    Notre objectif est d’atteindre 5 000 signatures et nous avons besoin de plus de soutiens. Pour en savoir plus et pour signer, c’est ici:

    https://www.change.org/Soutenir-l-allemand-pour-la-Rentrée-c-est-MAINTENANT

    Merci de transférer autour de vous si l’action vous tient à coeur ! Une pétition vit par le partage.

    France A.

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