Le 5 juillet 2024 – La Gendarmerie nationale est faite de femmes et d’hommes aux parcours inspirants. Cela fait sa force avec une valeur commune à ses effectifs : l’engagement.
Aujourd’hui je vous invite à partager un moment informel avec 5 personnalités attachantes de la gendarmerie sur le format du regard croisé. Une manière de comprendre l’institution autrement.
Parole à … La brigadière cheffe de réserve Yasmine BELBEY
J’ai appris l’existence de la réserve de la Gendarmerie nationale en sortant de classe préparatoire militaire. A ce moment, j’ambitionnais une reconversion de mes études dans l’optique d’intégrer un jour l’Ecole des officiers de la Gendarmerie nationale (EOGN).
Après un an d’étude dans le civil, qui m’a permis de valider une licence de droit, j’ai donc candidaté pour la réserve. J’y voyais une opportunité de commencer à servir par le corps que j’aspirais à intégrer à long terme, mais aussi le moyen de le découvrir plus profondément et de préciser ainsi mon projet professionnel.
Cela fait bientôt un an que je suis réserviste, et ces quelques mois m’ont apporté une expérience unique qui s’enrichit après chaque renfort. Nous sommes au contact de la population, et nous sommes aussi à son service. Chacune de nos actions concourt à l’établissement d’un cadre de vie sécurisé pour les citoyens français, au soutien des forces de sécurité intérieure.
Il s’agit donc d’un engagement fort, et il est primordial d’en saisir le sens pour l’accomplir avec le dévouement qui lui est nécessaire. J’ai par ailleurs eu la chance de suivre plusieurs formations et stages qui ont étoffé le panel de mes compétences, me permettant de compléter avec le temps la qualité de mon service. J’apprends encore chaque jour, grâce aux actives que nous soutenons et grâce aux réservistes avec lesquels j’ai eu l’occasion de travailler.
Et cet apprentissage constant a été le terreau d’une réflexion toujours actuelle, laquelle m’a amenée à élargir mes aspirations. En effet, j’envisage désormais également de présenter le concours des sous-officiers de la Gendarmerie nationale.
Parole au … Colonel Laurent VANDECAPELLE
Muté au premier août 2023 en qualité d’adjoint, chargé de mission, à la mission sûreté de la Gendarmerie (MSG) au sein de l’inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN), j’ai poursuivi le travail consistant à améliorer la protection des casernes de gendarmerie pour garantir une meilleure sécurité aux militaires ainsi qu’à leurs familles et aux personnels civils.
Le positionnement atypique de la gendarmerie (la volumétrie (plus de 3500 unités) et la répartition territoriale (maillage) mais aussi la présence des logements avec les familles) sur le territoire et dans l’administration française est une vraie force mais aussi une particularité qui nécessite de s’adapter pour répondre aux missions de l’Institution.
Les évènements de fin juin 2023 et plus récemment ceux en Outre Mer (Nouvelle Calédonie notamment) ont encore une fois éprouvé et démontré la force et la résilience de la Gendarmerie ainsi que des femmes et des hommes qui la composent.
Ces exemples montrent le besoin d’adapter et de positionner au juste niveau les mesures de protection pour nos personnels, leurs familles et les emprises de l’Arme. C’est une des missions de la MSG.
Tout ce travail s’inscrit dans une volonté globale de développer en interne une meilleure culture de la protection et de la sûreté au travers de plusieurs dossiers dont un programme capacitaire à moyen et long terme. La MSG travaille également sur des outils de référence (guide), de formations et d’aide sur les sujets de sûreté à destination des unités et des commandements. Cela nécessitera des investissements mais répond à un besoin et des attentes de l’ensemble de la « maison » Gendarmerie nationale.
Ce travail prospectif et de conception se réalise avec la collaboration et le soutien de nombreux services de la DGGN, des échanges avec des acteurs étatiques partenaires (plusieurs services des Armées, autres ministères…) et des entreprises privées spécialisées. Rattaché à l’IGGN, la MSG apporte son concours dans les missions d’audit et de conseil de l’Inspection sur les sujets de sûreté mais aussi pour le tir et certains cas d’usage des armes.
Persévérance, transversalité et décloisonnement sont les marqueurs de notre action
→ La sûreté c’est l’affaire de chacun pour une meilleure protection de tous.
Dans cette période particulière, je suis également détaché au sein de l’état-major pour les JOP2024 auprès de la Région de Gendarmerie d’Île-de-France (RGIF) concernant les aspects de sûreté et protection des sites.
Pour en savoir plus :
Lien vers l’interview du colonel Laurent Vandecapelle, Chef DOE du CoSSeN, Commandement Spécialisé pour la Sécurité Nucléaire publiée le 20 avril 2023.
Parole au … Major de gendarmerie en retraite Gérard VALLE
Qui suis-je ? Je suis un citoyen français, normal, comme près de 60 millions d’entre nous. Un français d’origine étrangère (par faits de guerres ayant provoqué la migration forcée de mon père). Je suis un français du XXème siècle, l’un de ceux qui ont eu à accomplir leurs obligations militaires, lesquelles m’ont conduit à connaître une carrière de gendarme très riche et particulièrement intéressante.
Je suis, aussi, sexagénaire et grand-père (« normal », un « sujet » normal, conventionnel ; pour changer de verbe, je suis… je suis, jour après jour, le cours de ma vie, de notre vie, normal !).
Que faisais-je lorsque de Miss K. est venue m’extirper de mon « repaire besogneux » sans crier gare ? J’étais Major, j’occupais un poste de directeur d’enquêtes puis d’assistant juridique, renseignant, aidant, conseillant, magistrats de tous ordres, Administrations, gendarmes, policiers, etc. Je livrais une « bataille personnelle » tendant à instaurer une synergie entre tous les services et moyens existants pour lutter efficiemment contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique. J’étais aussi un enquêteur « financier », un « homme de chiffres », tentant de saisir les profits illicites et leurs investissements, pour que le crime ne paie plus ! J’ai accepté des interviews (des entretiens filmés et enregistrés, je préfère… je suis français, normal !) pour exposer certains problématiques dans lesquelles je m’investissais (trafics internationaux de déchets, notamment).
Que suis-je devenu ? Un retraité très occupé (comme beaucoup, tous…). J’ai intégré la « réserve opérationnelle » de la gendarmerie (normal !). Je n’effectue que peu de missions conventionnelles car je me sens peu à même de « porter l’uniforme » en raison de mes années de service en Police Judiciaire, durant lesquelles j’ai inéluctablement perdu réflexes, process d’intervention, etc. Je ne veux pas risquer d’entraver mes camarades beaucoup plus aptes que moi dans leurs missions de terrain dont je les félicite. Je reste en « deuxième rideau », prêt à aider, assister.
Je suis aussi délégué de procureurs de la République (normal, sollicité à cet effet, comment refuser ? Un poste de collaborateur a pro bono, très riche en rencontres et me donnant le plaisir de servir encore, d’être « utile », normal !). Je reçois des justiciables qui font l’objet de mesures alternatives aux poursuites judiciaires, j’organise des stages, je représente les magistrats dans diverses instances (normal !). J’ai intégré le conseil d’administration de l’association nationale des délégués des procureurs de la République (normal !).
Je crée et dispense des formations, ponctuellement ; je suis ingénieur pédagogique (j’ai, encore, étudié, normal !…). Pourquoi ? Parce que quand on a « reçu » (de la vraie richesse, du savoir, des connaissances…), quand on a développé des compétences, il faut absolument transmettre, partager, donner. Merci à la République Française de m’avoir permis d’étudier, d’apprendre, d’accumuler des savoirs et de vivre en la servant. Merci de ma part, moi, qui suis fils d’un guérillero espagnol, réfugié politique, condamné à mort dans son pays natal qu’il quittait à l’âge de 25 ans sans jamais le revoir. Sans cette Patrie, sans cette terre d’accueil et de Droits, sans notre France (à nous tous, qui la peuplons…) je ne serais pas !
Quels sont mes projets, mes souhaits ? Vivre longtemps pour donner encore, partager avec nos jeunes générations et avec nos aînés.
Je souhaite que notre monde retrouve la Paix, que les conflits guerriers, fratricides, parfois génocidaires, toujours meurtriers, cessent. Je veux que la délinquance diminue, ne soit plus qu’un mauvais souvenir, que les violences intrafamiliales, les agressions sexuelles, les féminicides, les usages de drogues, d’alcool, de substances psycho-actives ou addictives disparaissent, je veux que nos jeunes vivent du seul plaisir de vivre, le vrai bonheur n’est pas dans les « substituts » mortifères ou délétères qui ne durent que le temps d’un instant pour mieux projeter leurs victimes dans le trouble voire l’au-delà (c’est normal de ma part ! Non ?).
Enfin, (et cela me semble tout à fait normal…), je souhaite que nous sachions, tous de par le monde, conserver notre Terre et ses ressources afin de les transmettre à nos enfants, petits-enfants et à leurs descendances, et ainsi permettre que l’Humanité ne soit pas victime d’elle-même par manque de modestie, de retenue, de sagesse, envers sa terre nourricière.
Pour en savoir plus :
Lien vers l’interview du Major Gérard VALLE, en charge à l’OCLAESP de la protection de l’environnement et de la santé publique publiée le 26 juillet 2019.
Parole au … Capitaine de gendarmerie en retraite Daniel KONIECZKO
Voila un bon résumé en quelques mots après ces deux années passées et cette conclusion que je vous faisais « Mon avenir n’est pas encore fixé et je me donne encore quelques temps pour trouver ou une nouvelle activité ou figer ma retraite paisiblement » …
Mais lorsqu’on a connu la Gendarmerie pour l’avoir servie 35 années, on garde en soi cette envie de toujours avancer et découvrir de nouveaux horizons.
Cette année deux opportunités se sont présentées à moi et je n’ai pas hésité.
La première est venue de la justice, le président du tribunal Judiciaire de Béthune, ville ou j’habite toujours, recherchait un assesseur non magistrat, pour incorporer la CIVI (Commission d’indemnisation des victimes d’infractions). Cette commission a pour but de statuer sur les demandes d’indemnisations présentées par les victimes ou leurs ayants droit. Après une rencontre et l’entretien avec ce magistrat, j’ai incorporé cette commission qui se réunit une fois par mois.
Et dernièrement, une de mes connaissances, journaliste d’un quotidien bien connu dans les Hauts-de-France « la Voix du Nord » m’a contacté car à la recherche d’un correspondant de presse local chargé de suivre les décisions de justice lors des jugements en comparution immédiate auprès du T.J. de BETHUNE. J’ai déjà rédigé plusieurs articles sous la signature Daniel K.
De nouvelles pages à écrire dans mon parcours professionnel, différentes de mon passé, quoiqu’avec un lien évident par le judiciaire.
Bien évidemment, j’ai toujours un regard sur la Gendarmerie et l’activité de mes anciens camarades. J’ai suivi avec attention les derniers événements de Nouvelle Calédonie. Le décès de deux gendarmes m’a touché et m’a fait rappeler qu’en janvier 1983, deux gendarmes étaient déjà assassinés à Koindé ainsi que d’autres événements et s’en était suivi l’assaut de la grotte d’Ouvéa par le GIGN …
Je pense également aux prochains Jeux Olympiques, durant lesquels toutes les forces de sécurité et de secours seront activées. Un moment que chacun voudrait sans incident et tourné vers la convivialité, amitié et joie du sport.
Ayant également travaillé 6 années après la Gendarmerie comme contrôleur territorial au CNAPS (Conseil National des activités privées de sécurité), je sais que les J.O. seront pour le régulateur de la sécurité privée une priorité dans le contrôle de l’activité des agents de sécurité prestant sur les sites. Toutefois, Je tiens à souligner que sans eux rien ne serait possible, ils sont bien devenus une entité complémentaire aux forces régaliennes.
Mon regard ne peut s’empêcher de se tourner également vers les pays de l’Est, ayant des origines polonaises. Le conflit actuel opposant la Russie à l’Ukraine, chaque jour prend une dimension inquiétante avec certains discours. L’implication de nos forces militaires se fait de plus en plus pressante.
Je voudrais conclure par cette citation de Périclès « Il n’est point de bonheur sans liberté, ni de liberté sans courage ».
Pour en savoir plus :
Lien vers l’interview de Daniel Konieczko, de la Gendarmerie nationale au CNAPS publiée le 26 avril 2021.
Parole à … L’officier de réserve citoyenne Défense et Sécurité Philippe GERARD
J’ai rejoint la réserve citoyenne de la Gendarmerie nationale le 03/11/2020. Je suis aujourd’hui rattaché à l’Unité Nationale Cyber UNCyber (ex ComCyberGEND) de la gendarmerie depuis le 02/11/2023.
Depuis mon service militaire, j’ai conservé et cultivé un lien avec le monde de la défense et de la sécurité. Rattachée au ministère de l’Intérieur et des Outre-mer, la gendarmerie conserve son statut militaire.
Devenir réserviste de la gendarmerie m’offrait la possibilité d’être à la fois au plus près de l’Institution et au service de la population, en partageant mon expérience professionnelle sur des sujets de cybersécurité.
En tout début d’année 2021, le groupement départemental des Yvelines m’a sollicité pour participer à la réalisation d’une demi-journée de prévention en matière de sécurité économique au profit d’une cinquantaine de chefs d’entreprise. Cette rencontre a eu lieu à la fin de l’été, après plusieurs mois de préparation.
Une expérience très enrichissante qui répondait parfaitement à ce que je souhaitais apporter à l’Institution, aller directement au contact de nos concitoyens. Petite fierté ici, j’ai eu la surprise et le plaisir de recevoir une lettre de félicitations des mains du Commandant du groupement présent à l’époque !
Le même groupement m’a sollicité à nouveau en 2022 afin d’organiser un « Séminaire Sécurité » au cours duquel 4 thèmes ont été présentés à de nombreux chefs d’entreprise : protection bâtimentaire, sécurité économique, Cyber-protection : Enquêteurs en Technologies, et un atelier présentant les métiers et spécialités du GIGN.
En binôme avec un enquêteur Nouvelles Technologie, j’ai eu plaisir à écouter les chefs d’entreprises et à leur apporter des conseils concrets ainsi que des solutions d’accompagnements. Ma propre expérience en entreprise a – pour partie – facilité cet échange, nous avons parlé le même langage et évoqué des situations métiers bien connues. Ce lien privé-public, entreprises-Gendarmerie, est essentiel. Ce type de mission est idéal pour l’entretenir, et la gendarmerie a besoin de ces relais.
En décembre 2022, je suis intervenu aux 1ères Assises de la réserve cyber à la DGGN – Direction Générale de la Gendarmerie nationale.
A la demande du Commandement de la Gendarmerie dans le cyber espace (aujourd’hui l’UNCyber), j’ai rejoint un groupe de travail dont le thème était la dimension RH (Identification/formation/fidélisation des talents au sein de la gendarmerie). Nos recherches ont été exposés à la hiérarchie, aux services et personnels présents ou à distance.
Cet événement et en particulier sa préparation avec des personnels d’active et réservistes opérationnels m’ont conforté dans le besoin d’accompagner la gendarmerie sur des sujets métiers, formation, pilotage et sécuritaires. Un très bon exercice !
Je partage régulièrement autour de moi l’actualité, les réalisations de la gendarmerie, ou bien encore les modalités pour rejoindre la réserve, je me sens ambassadeur. Je suis fier à chaque fois, de dire ce que nous sommes, à des étudiants, chefs d’entreprises, universitaires, élus locaux, élus du Parlement. Je les encourage à en parler à leur tour !
Être réserviste, c’est être pour les autres. C’est un engagement pour notre pays, c’est donner un peu de soi pour ce que je considère être une cause nationale : servir, partager et entretenir l’esprit défense.
Je remplis cette mission avec humilité mais toujours avec sincérité.
Un remerciement à chacun d’avoir pris le soin de participer à l’exercice pour le bon rayonnement de l’institution.
Pour les curieux, je vous adresse le lien vers mes interviews en gendarmerie nationale
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