Excellente nouvelle. Provins. La cité médiévale inscrite au Patrimoine mondial de l’UNESCO célébrera les 14 et 15 juin 2025 les 40e Médiévales de Provins ! Vous me suivez ?
Des nouveautés seront au programme des célébrations pour faire de cette 40ème édition un week-end inoubliable. Une certitude pour avoir déjà vécu l’expérience !
Un voyage dans le temps où petits et grands revivront les Foires de Champagne telles qu’elles étaient célébrées aux XIIe et XIIIe siècles à Provins. Vous retrouverez des artisans, marchands et férus de l’époque médiévale dans un cadre historique et architectural authentique et préservé.
Tournois, danses, musiques, jeux, joutes et spectacles de rue émerveilleront toute la famille ! Sans oublier les grands classiques de la fête : le traditionnel bal médiéval sur la place du Châtel, le grand concert médiéval et l’incontournable parade costumée du dimanche.
Pendant deux jours, troubadours, ménestrels, saltimbanques, amuseurs de foule et artisans, vous feront vivre une expérience hors du temps !
Provins, ville médiévale inscrite sur la liste du Patrimoine Mondial de l’Humanité par l’Unesco
Sur les anciennes terres des Comtes de Champagne, Provins se trouve, dès l’An 1000, au carrefour des routes du commerce européen. La ville devient peu à peu une place commerciale de premier ordre. Aux XIIe et XIIIe siècles, Provins atteint son apogée avec les célèbres Foires de Champagne.
Le plan urbain est conçu pour accueillir les nombreux marchands : des rues larges pour le passage des convois et pour l’emplacement des étals, les maisons de marchands à 3 étages avec de somptueuses salles voûtées…
La présence de l’eau (le Durteint, la Voulzie) favorise également l’activité économique et le développement des métiers tels que les drapiers, parcheminiers, bouchers, etc. Les imposants remparts, véritables florilèges de formes, sont construits au cours du XIIIe siècle dans le but de protéger les hommes et les richesses, mais aussi démontrer la puissance des comtes. Cette enceinte faisait alors 5 km !
Huit siècles plus tard, l’ensemble urbain de Provins reste le témoin le plus authentique de l’histoire médiévale des XIe au XIIIe siècle. Son patrimoine architectural bâti illustre une période fondatrice de l’histoire occidentale liée à l’essor des échanges économiques et culturels en Europe. La ville possède 58 monuments historiques classés ou inscrits, véritable conservatoire de l’architecture militaire, civile et religieuse. Ainsi, Provins est inscrit sur la liste du Patrimoine Mondial de l’UNESCO depuis décembre 2001.
Provins la médiévale… Un peu d’histoire
Dès les premiers siècles de notre ère, Provins semble déjà exister. Elle est composée d’une Ville Haute et d’une Ville Basse respectivement appelées le Châtel et le Val.
Mais ce n’est qu’en 802 que les textes nous confirment que Provins est un lieu important puisque Charlemagne y envoyait ses “missi dominici”. C’est ainsi qu’Étienne, Comte de Paris, et Fardufle, abbé de Saint-Denis, vinrent à Provins. Cette époque marque les débuts d’une première architecture militaire.
En 996, sous le règne de Hugues Capet, une découverte miraculeuse dans le Val met à jour les reliques de Saint Ayoul. Les constructions religieuses se multiplient alors sur le site, et le marais est entièrement asséché. Cette période marque la naissance des Comtes de Vermandois, d’où est issue la branche des Comtes de Champagne. Provins, cité marchande dont l’opulence est convoitée, cité des trouvères, protégée par des remparts, brille de mille feux tout au long des XIIe et XIIIe siècles, époque des célèbres Foires de Champagne. On y échange des produits de toutes natures venus de tous les pays européens : laines, draps, vins, fourrures, teintures, orfèvrerie… Provins frappe alors sa propre monnaie : le denier provinois (reconnu pour sa valeur dans toute l’Europe médiévale). La cité est alors à son apogée sous le règne de Thibaud IV de Champagne (1201-1253), vassal des rois de France Philippe Auguste (1165-1223) et Saint-Louis (1214- 1270). Homme de guerre et poète, le comte Thibaud de Champagne prend part à de nombreux sièges.
En 1226, au moment du couronnement de Louis IX, il quitte l’armée pour rejoindre son amour légendaire, Blanche de Castille (légende qu’aucun texte ne confirme malgré les rumeurs persistantes de l’époque).
Ses relations avec la régente ne sont qu’une succession de querelles et de complicités.
En 1234, Thibaud, Comte de Champagne, est couronné roi de Navarre.
En 1239, il part en croisade. A son retour, il rapporte la fameuse rose de Damas, qui, par croisement, permet la création de nombreuses roses en France et en Europe. Dans la deuxième moitié du XIIIe siècle, les foires des Flandres et de la Vallée du Rhin, en plein essor, font concurrence aux foires de Champagne et le déclin économique annonce le déclin du pouvoir comtal.
En 1281, le maire, Guillaume Pentecôte se trouve dans l’obligation d’allonger d’une heure la journée de travail. Cette mesure entraîne une révolte au cours de laquelle il trouve la mort. La ville est frappée et perd la plupart des biens qui constituent sa richesse.
De plus, l’unique héritière du comté – Jeanne de Navarre – épouse Philippe IV Le Bel, et à la mort de celle-ci la Champagne est rattachée au domaine royal.
Au XIIe siècle, un passage du Roman de Renart est composé non loin de Provins. Un siècle plus tard, Thibaud IV de Champagne, dit “le chansonnier”, s’affirmait comme l’un des plus grands poètes de son temps.
De nombreux écrivains de passage à Provins évoquent cette cité à l’ombre de ses ruines : Victor Hugo, Honoré de Balzac, Prosper Mérimée, Jules Cousin, Marcel Proust, Paul Fort, Umberto Eco.
Provins, témoin exceptionnel des Foires de Champagne
Les comtes de Champagne qui gouvernent la région comprennent dès l’An 1000 l’importance économique du commerce à longue distance, et savent tirer parti de la situation géographique des villes de Champagne.
Sur la route vers l’Est de l’Europe, elles sont en effet le passage obligé entre les ports de la mer du Nord et ceux de la Méditerranée, entre les plaques tournantes du commerce que constituent la Flandre et l’Italie, tournées l’une vers l’Europe du Nord et de l’Est, l’autre vers Byzance, l’Afrique et l’Orient. Provins est alors un carrefour de routes, où convergent 9 chemins principaux et 11 secondaires.
Ce site permet à la foire, deux fois par an, de devenir un des hauts lieux du commerce en Europe, particulièrement aux XIIe et XIIIe siècles.
Les foires sont des lieux de commerce de gros. On ne vend pas au détail, cela est réservé aux marchés. On achète par ballots, ou tonneaux.
Le succès des Foires de Champagne est dû en partie à la protection que les comtes accordent aux marchands. Ils le font d’autant plus de bonne grâce que les foires les enrichissent. Ainsi les comtes ont organisé sur leur territoire les “conduits des foires”. Ils font escorter à leurs frais tout convoi de marchands désireux de se rendre à la foire. Dans les chemins difficiles et peu sûrs du Moyen Âge, où l’on met six semaines pour arriver de Navarre, cela constitue un sérieux avantage.
Sur place, les comtes organisent la sécurité grâce aux gardes de foire et à leurs lieutenants. Ils jugent en procès, exigent le paiement des droits de vente, président aux contrats, règlent les litiges. Ils peuvent poursuivre un contrevenant dans toute l’Europe. Les privilèges accordés par le comte aux marchands établissent vite la réputation de la foire, mue par une bonne coutume commerciale. Les artisans de Provins sont dopés par ces échanges et l’industrie du drap prend un essor important, jusqu’à devenir une spécialité connue dans toute l’Europe.
La foire est aussi l’occasion de fêtes avec des spectacles de musique et de jonglerie. Il faut imaginer une extraordinaire cohue d’hommes venant de tous pays qui échangent non seulement des marchandises mais aussi des idées. Ces foyers de rencontre sont essentiels pour l’évolution des sociétés.
Chaque pays y va de son influence et la Champagne joue un rôle prépondérant dans le domaine de la littérature, de l’art et du goût.
Toute la richesse de l’Occident naîtra de cette période faste, qui s’accompagne d’une demande culturelle de plus en plus raffinée. De même, l’église importe d’Afrique de l’ivoire et des bois précieux, et de l’Orient des pierres qui décorent les objets religieux. Cette période du commerce florissant s’achève progressivement au cours du XIVe siècle, lorsque les routes du commerce européen évoluent avec le passage des Alpes par les cols, et l’utilisation accrue du détroit de Gibraltar. Les guerres de religion, les épidémies et l’abolition des privilèges aux marchands portent le coup de grâce aux Foires de Champagne, celle de Provins, mais aussi celle de Troyes, de Lagny et de Bar-sur-Aube.
Un conseil de Miss K : La visite audioguidée de la Grange aux dîmes est une expérience unique, pour bien comprendre l’histoire de Provins. Pour les grands et les petits ! Pour les amateurs et initiés de confitures à la rose, vous serez heureux ! Demandez en boulangerie.

La visite audioguidée de la Grange aux dîmes est une expérience unique, pour bien comprendre l’histoire de Provins © Provins Tourisme
Vous trouverez toutes les informations sur le site internet
de l’Office du Tourisme de Provins. Bon séjour !