Lubrizol : le point du Gouvernement sur la situation
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Miss Konfidentielle suit de près l’affaire Lubrizol, très inquiète pour les rouennais et les habitants de la région. Ainsi que pour l’environnement. Voici le point officiel le 8 octobre 2019 du Gouvernement :
Dans la nuit du 25 au 26 septembre 2019, un incendie s’est déclaré au sein de l’entreprise Lubrizol (SEVESO), quai de France à Rouen. Celui-ci est désormais totalement maîtrisé. Cette entreprise est classée Seveso seuil haut. Cette classification concerne les sites industriels présentant des risques d’accidents. Grâce à la mobilisation des secours et des services de l’État, l’incendie a été contenu puis maîtrisé jeudi à la mi-journée de manière à limiter le développement de la pollution. Sur place, le 30 septembre 2019, le Premier ministre a déclaré « comprendre parfaitement l’inquiétude » des Rouennais, et indiqué que le Gouvernement souhaite « faire sur cet événement, sur ses causes et sur ses conséquences, l’absolue transparence ».
LES INFORMATIONS CLEFS
Une campagne de surveillance approfondie de l’ensemble des impacts environnementaux (dans l’eau, dans l’air, dans les sols), avec des prélèvements, a débuté dès vendredi dernier. Les résultats sont rendus publics, au fur et à mesure de leur arrivée sur le site de l’Agence régionale de santé (ARS) et sur le site de la préfecture :
LES ACTIONS DU GOUVERNEMENT
L’État agit depuis le début avec 2 principes :
- avoir le plus haut niveau d’exigence : toutes les mesures de précaution et de contrôle nécessaires sont prises depuis le début ;
- faire la transparence totale : toutes les analyses sont rendues publiques pour que chacun puisse en disposer.
LES NUMÉROS D’INFORMATION
Un numéro vert est à votre disposition de 08h00 à 20h00 7j/7 pour répondre à toutes vos questions : 0 800 009 785. Ce numéro est prioritairement destiné aux habitants concernés par l’accident.
LES QUESTIONS FRÉQUENTES
La qualité de l’air est-elle bonne ?
Si une odeur persistante demeure, les premiers résultats d’analyse, réalisés par l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (INERIS) sont rassurants. Ils concernent les principaux polluants dangereux émis lors de ce type d’incendie. À l’exception du site de l’usine pour ce qui concerne le benzène, tous les autres résultats sont inférieurs aux seuils mesurables. La qualité de l’air est donc à son état habituel sur le plan sanitaire. Les résultats des analyses sont disponibles sur le site de la préfecture de Seine-Maritime depuis le 27 septembre 2019.
Qu’en est-il des suies ?
Deux séries de prélèvements sur les suies ont été menées, qui ne mettent pas en évidence de pollution particulière, hormis des traces de plomb (étant entendu que l’usine n’utilisait pas de plomb, et qu’il s’agit donc probablement de traces historiques de plomb dans la ville). Les résultats des premières analyses des suies sont également en ligne sur le site de la préfecture de Seine-Maritime. Dans l’attente d’analyses complémentaires, des consignes de précautions ont été communiquées par l’Agence régionale de santé (ARS).
Pourquoi les mauvaises odeurs persistent-elles ?
La réduction des odeurs fortes qui émanent du site de l’incendie ainsi que la sécurité sanitaire des habitants est une priorité d’action pour les pouvoirs publics.
Certains résidus sur le site (nappe / boue d’huiles brûlées répandues sur presque deux hectares) sont à l’origine d’odeurs. La préfecture de Seine-Maritime a imposé à Lubrizol d’agir pour réduire à la source ces odeurs, et 15 hydrocureurs sont utilisés pour décrocher et éliminer cette nappe.
Des fûts endommagés par la chaleur de l’incendie dans les bâtiments en feu peuvent par ailleurs être à l’origine d’odeurs. Le préfet de Seine-Maritime a validé le 1er octobre 2019 le protocole d’élimination des fûts. Le chantier est actuellement en cours mais des matériels sécurisés doivent être installés pour garantir la manipulation des fûts endommagés sans mauvaise manœuvre qui aboutirait à leur ouverture brutale.
Pourquoi ne pas distribuer des masques pour éviter les intoxications?
Au cours de l’incendie, les pouvoirs publics ont recommandé le confinement de la population riveraine, pour éviter l’exposition aux divers polluants qui auraient pu être émis. Après l’incendie, les mesures effectuées sur l’air n’ont pas révélé de présence de polluants justifiant le maintien de cette mesure.
S’agissant du port de masques par la population, il est souligné que l’efficacité d’un masque dépend de sa conception, des performances du filtre dont il est équipé, et d’autres paramètres tels que son adaptation à la morphologie de l’utilisateur.
Les masques dits « antipollution » sont conçus pour se protéger des particules en filtrant l’air. Cependant, ces masques ne protègent pas des polluants gazeux et la plupart de ces masques ne filtrent pas les particules fines ou ultrafines.
L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES), dans son avis de juillet 2018, ne recommande donc pas le port de ce type de masque dont le bénéfice pour la population n’est pas démontré dans l’état actuel des connaissances.
Y-a-t-il un risque pour les femmes enceintes ? Un risque tératogène de produits ? Des risques pour l’allaitement ?
Des campagnes de prélèvements dans l’environnement et dans des denrées alimentaires sont en cours. Les résultats permettront de réaliser une évaluation des risques pour la santé humaine. Celle-ci permettra d’en tirer des recommandations sanitaires adaptées, y compris pour les femmes enceintes ou allaitantes. En l’état actuel des données disponibles, il convient de respecter les recommandations de l’Agence régionale de santé (ARS) permettant de limiter au maximum l’exposition, comme le lavage des mains, le nettoyage du logement et des abords en cas de présence de suies.
Concernant le risque spécifiquement lié aux dioxines, rappelons que l’exposition est essentiellement liée à l’alimentation. Dans ce contexte, des mesures de précaution ont été prises vis-à-vis des productions locales qui ont pu être exposées, qui ont été retirées du circuit de vente et font l’objet d’analyses.
Que sait-on de l’état de santé des policiers et pompiers intervenus à Lubrizol ?
Concernant les sapeurs-pompiers du Service d’Incendie et de Secours de la Seine maritime (SDIS 76), aucun d’arrêt maladie n’a été signalé. Un sapeur-pompier a été victime d’une entorse et six sapeurs-pompiers ont déclaré des vomissements et des maux de tête, symptômes fréquemment constatés sur ce type d’intervention.
Un suivi post exposition des agents impliqués a été organisé par le Service d’incendie et de secours en relation avec les médecins compétents, le service de santé au travail et le service de santé de Lubrizol. Ce protocole a été également appliqué pour les pompiers venus en renfort d’autres départements. Ce suivi comporte notamment des bilans sanguins établis dès aujourd’hui, dans un et six mois. Les agents auront bien évidemment accès aux résultats de leurs analyses.
En ce qui concerne l’amiante, les résultats d’analyses sur trois tenues de sapeurs-pompiers prélevées sur les intervenants ont été communiqués. Ces dernières, après expertise par un laboratoire spécialisé, ne présentent pas de traces de fibres d’amiante.
A ce jour, aucun arrêt maladie n’est recensé sur la Direction Départementale de la Sécurité Publique de Seine Maritime lié à cet événement. Deux fonctionnaires ont à ce stade consulté pour signaler des troubles de la sphère ORL. D’autres fonctionnaires, lors de visites médicales de santé programmées dans le cadre de la médecine de prévention ont pu profiter de l’occasion pour signaler des maux de tête ou irritations de la gorge.
Le Directeur Départemental de la Sécurité Publique a été en contact avec le médecin de prévention dès le premier jour pour organiser un suivi des fonctionnaires ayant pu être physiquement impactés. Un suivi psychologique sera également mis en place en cas de détection de cas le nécessitant.
Le Directeur Départemental de la Sécurité Publique a tenu une première réunion, le 30 septembre 2019, en présence du médecin de prévention et des représentants des personnels Alliance, Unité SGP-FO.
Mardi 1er octobre, une réunion élargie s’est tenue à l’hôtel de police de Rouen en présence du médecin de prévention, du médecin statutaire, du responsable du service social sous un format de « cellule de veille Risques Psycho Sociaux ». Elle a permis d’évoquer l’événement, sa gestion et ses suites, notamment en ce qui concerne le suivi des fonctionnaires.
QUID AGRICULTURE ET ALIMENTATION
Quel est le dispositif de sécurisation ?
Par principe de précaution, toutes les productions animales et végétales potentiellement exposées sont retirés des ventes dans les 5 départements touchés : Nord, Oise, Pas-de-Calais, Aisne et Seine-Maritime. Les produits potentiellement exposé ne doivent donc pas être mis sur le marché. Les végétaux manifestement souillés par la suie doivent être détruits en assurant la traçabilité des lots concernés.
Depuis l’incendie une vigilance particulière est portée sur deux secteurs économiques : l’hôtellerie – Restauration et l’Agro-alimentaire. Dans cette situation, l’État se place dans une attitude de soutien pour ces entreprises. Le Préfet de Seine-Maritime a organisé une réunion d’échanges avec les 33 entreprises les plus concernées dès le lundi 30 septembre. Être en soutien des entreprises c’est être à leur écoute, pour accompagner celles qui rencontrent des difficultés. A cet égard, à la demande du Préfet de Seine-Maritime, la DIRECCTE a mis en place le 26 septembre une cellule de continuité économique joignable au 02 32 76 16 60.
Ces informations sont publiées sur le site du Gouvernement, datées du 8 octobre 2019.
Afin de lire le dossier complet et le suivre régulièrement, Miss Konfidentielle vous invite à aller sur le site dédié gouvernement.fr/transparence-rouen et adresse toutes ses pensées aux personnes touchées dont les agriculteurs.