Le 26 avril 2022 – Très honorée et heureuse d’avoir rencontré le général de corps aérien (2S) Gilles MODERE, Délégué général de la Fondation des Œuvres Sociales de l’Air (FOSA) dans ses bureaux. La fondation a été créée en 1936 à l’initiative d’un généreux donateur qui a voulu que les oeuvres sociales de l’air soit un outil d’aide et d’entraide, de solidarité au profit de tous les aviateurs militaires et civiles de la Direction Générale de l’Aviation Civile (DGAC), de METEO FRANCE et de l’Armée de l’air et de l’espace (AAE). Une noble cause que je vous invite à découvrir sans attendre et un privilège, celui d’apprendre sur le parcours du général Gilles MODERE. Un homme guidé par le sens de l’engagement et profondément humain. La présentation est celle d’un récit.
Bonjour Miss Konfidentielle, bienvenue à la Fondation.
Je vais vous expliquer tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la FOSA.
La FOSA est une fondation, cela a son importance.
Nous n’avons pas d’adhérents et de cotisations, ce qui génère un défi permanent pour disposer de l’argent nécessaire aux activités sociales.
La FOSA a été créée en 1936 quasiment en même temps que l’Armée de l’air.
Ce qui signifie que les fondateurs dès le départ ont compris la nécessité de la création de la Fondation.
Le métier représentait à l’époque beaucoup de risques ce qui explique probablement l’émergence de cette famille, cette communauté de l’air.
La FOSA, que fait-elle ?
Elle opère principalement dans le soutien des orphelins en difficulté ainsi que les blessés, en particulier ceux qui sont les plus exposés en opération.
La FOSA s’adresse à tous les ressortissants de trois entités : la DGAC, météo France et
l’Armée de l’air et de l’espace quels que soient le statut et le grade, ce qui fait la différence avec d’autres organismes d’actions sociales que l’on connait dans l’aéronautique.
Les orphelins c’est notre activité principale, quasiment 60%. On offre à ces enfants la possibilité de poursuivre leurs études (un dispositif de bourses scolaires depuis la maternelle jusqu’à l’entrée dans la vie active). On reviendra ultérieurement sur le sens de cette action.
Le conjoint survivant reçoit une aide au moment du décès pour faire face à cette transition brutale à laquelle on n’est pas préparé.
L’idée principale ici est de disposer d’un outil réactif. Notre chaîne sociale nous informe et il n’est pas rare qu’un chèque parte de la FOSA dans les 3 jours au survivant. Il y a aussi toute une grille de subvention pour les enfants.
Réactivité et action dans la durée, sont des critères que nous partageons avec nos homologues qui œuvrent au profit de l’Armée de terre et de la Marine nationale.
Nous avons un budget de l’ordre de 500 000 euros par an. D’où viennent-ils ?
Une partie de subventions mais surtout de mécénats et c’est là que nous avons besoin de faire connaître la Fondation. Par mécénats j’évoque notamment des grands groupes du domaine assurantiel ou mutualiste.
Nous avons une partie importante de dons de particuliers. Le dicton « les petits ruisseaux font des grandes rivières » s’applique très bien ici. En faisant un peu de calcul, je suis arrivé à ce schéma.
Ensuite il y a un bloc qui se divise en 2 parties :
1. Les événements tels que les concerts caritatifs – le dernier au Bourget était remarquable et un CD de musiques de films aéronautiques a été enregistré, les stages/séminaires sur des bases aériennes, l’organisation de « smart challenges » de personnes comme des chefs d’entreprise, de futurs managers qui se retrouvent dans des situations sévères de type « boot camps » ou « team building », les courses pédestres parmi lesquelles celle des 20 km de Paris, les tournois de golf, les matchs de rugby avec tombola … jusqu’à une course aux canards en juin. Vous voyez c’est très varié.
2. Nous organisons les meetings nationaux de l’air (MNA).
Les bénéfices dégagés représentent près de 30% du budget annuel.
Nous donnons rendez-vous les 21 et 22 mai 2022 à la base aérienne 709, à Cognac.
Le bilan 2021 de la FOSA a été marqué par la Covid-19.
On a été contraint d’annuler la partie meetings nationaux de l’air (MNA) comme en 2020.
Le défi auquel nous avons été confrontés a été de poursuivre notre action sociale sans les 30% d’entrée de budget.
Fort heureusement, nous avons eu l’appui du chef d’Etat-Major de l’armée de l’air et de l’espace pour insuffler une dynamique de mobilisation du personnel et combler autant que possible le manque et on a réussi.
Par exemple, un horloger a créé une montre Armée de l’air qui a permis de bénéficier de royalties.
Nous avons aussi la chance d’avoir des camarades qui organisent des événements comme le tour de la Corse en courant afin de collecter de l’argent pour la FOSA.
Pour être complet, nous avons eu également moins de dépenses d’aide sociale du fait des confinements et de la fermeture des centres de vacances.
En conclusion, on peut dire que nous sommes à l’équilibre en 2021, ce qui est une prouesse.
S’agissant de 2022.
On continue dans les traces de 2021 car les gens commencent à comprendre l’intérêt de soutenir la FOSA. On poursuit cette dynamique.
L’événement phare est le meeting que j’ai évoqué, le meeting national de l’air les 21 et 22 mai 2022 à Cognac. On est dans une dynamique extrêmement favorable et lorsque l’on a ouvert la billetterie le 28 février 2022, on a eu un raz de marée d’achats de billets. 2 000 billets vendus en une semaine ! On est très heureux. Il reste encore de nombreuses places, on vous attend !
J’espère faire 35 000 entrées sachant que nous proposons des tarifs différents accessibles à tous. Par exemple : 17 euros pour un adulte en prévente pour la journée et l’entrée gratuite pour les moins de 10 ans.
Les gens assistent au meeting dans un espace sécurisé avec 8 heures de spectacle. Des démonstrations aériennes, des animations exceptionnelles et gratuites, un concentré de passions aéronautiques et un beau geste de solidarité !
On a la patrouille de France, l’équipe de voltige de l’Armée de l’air, le Rafale, la présentation tactique du A400M et de la quasi-totalité des avions de l’Armée de l’air, des avions étrangers (F16 Belge, T6 Texan, Spitfire Anglais – les deux derniers sont des avions de collection).
En 2023, il y aura un événement important dont je vous parlerai plus tard.
L’important c’est la FOSA. Alors je vous propose une rapide mini bio.
J’ai passé ma prime enfance dans le département de la Loire, et suis issu d’une famille modeste. Mon père était gendarme. La motivation pour l’aéronautique remonte à l’âge de 9 ans lors de mon baptême de l’air, ce fut le déclic ! Et c’est tout naturellement que je me suis tourné vers l’Armée de l’air.
Je suis entré à l’Ecole de l’air à Salon de Provence. L’Armée de l’air m’a offert une vie incroyable, de très nombreux voyages. J’ai sillonné le monde et rencontrer des hommes et des femmes formidables.
Ma carrière m’a comblé, j’ai vécu l’intensité de l’engagement opérationnel, la richesse des relations humaines, la plénitude du commandement, la mise en œuvre de technologies de pointe. J’ai eu la chance de servir auprès de chefs qui m’ont fait confiance. J’ai été le premier « non-pilote » à commander l’Ecole de l’air. J’ai fini au poste prestigieux d’inspecteur de l’armée de l’air.
J’étais dans la logique de recevoir…
C’est ainsi que j’ai eu envie de donner ou redonner, et notamment aux enfants.
Avec la FOSA, on peut restituer ce que la vie nous a donné.
La FOSA s’est imposée à moi. Je faisais simplement des dons de temps en temps mais un jour quelqu’un de proche a perdu son conjoint. La FOSA lui a apporté immédiatement son soutien. Par ce biais, j’ai vu qu’il s’agissait d’une noble cause.
J’ai pris une première fonction à la FOSA puis j’ai évolué pour contribuer à mener des actions les plus bénéfiques possibles.
Vous voyez, il y a un lien entre la vie personnelle et professionnelle dans mon désir de transmettre quelque chose.
L’aéronautique vous l’avez compris a pris beaucoup de place dans ma vie.
Pour autant, le week-end est réservé à d’autres passions.
Le sport a tenu une grande place dans ma vie.
Le basket et l’athlétisme essentiellement. J’ai eu la chance de monter sur la 3ème marche du podium au championnat de France d’athlétisme par équipe en 1977. Je concourrais en saut en hauteur. A une certaine époque je sautais 1m90. Ce qui est intéressant dans cette situation, c’est la préparation mentale et la capacité de franchir un obstacle qui semble impossible à atteindre.
La lecture, par exemple Maupassant, j’ai lu toutes ses nouvelles. J’apprécie le style sobre et la manière de dépeindre les personnages avec leurs travers.
Saint Exupéry est naturellement dans ma bibliothèque.
Parmi les écrivains contemporains, j’aime les livres de Ken Follett.
Je viens de terminer la lecture de Pour rien au monde. L’intrigue tient en haleine de la première à la dernière page, et présente de troublantes similitudes avec le contexte de guerre que nous observons de nos jours.
Je projette de publier un recueil d’anecdotes et de situations que j’ai vécues tout au long de ma carrière. Si ce projet aboutit, je vous tiendrai informée.
La peinture est depuis de nombreuses années une passion. Il n’y a aucune prétention mais c’est une forme d’expression artistique qui non seulement apaise mais permet aussi d’équilibrer un monde où les technologies ont tendance à nous submerger. Autodidacte, je m’essaie à la technique du « pourring ».
La photographie a le pouvoir de forcer l’œil à voir les choses autrement. Je suis passé des diapos au numérique avec des souvenirs particulièrement forts à Dakar. Mon métier me faisait voyager partout, au Vietnam, en Jordanie, à Tahiti, au Chili, au Brésil, au Gabon, à Oman …
Un grand remerciement Gilles pour cet entretien lequel je l’espère sensibilise, informe les lecteurs sur vos actions.
Nous pouvons donner rendez-vous au meeting national de l’air les 21 et 22 mai 2022 à Cognac ! Un événement fabuleux nous attend, petits et grands !
Une dédicace à Maëla Chapeau, chargée des relations extérieures de la FOSA, présente avec enthousiasme à notre rencontre.
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