Destination Saint-Cyr-au-Mont-d’Or !

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Alors que je prépare mon séjour à Saint-Cyr-au-Mont-d’Or, jolie commune française située dans la métropole de Lyon, dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, je m’attache à prendre connaissance des lieux. Première information toute simple, les habitants sont appelés les Saint-Cyrôts.

La commune vieille de plus de mille ans est riche en histoire. Le donjon de l’ancien château fort est là pour en témoigner ! Son histoire repose sur des paysages naturels remarquables, les vues extraordinaires depuis le Mont Cindre et le Mont Thou ne laissent pas indifférents. Les sentiers balisés font découvrir ces sites magnifiques.

L’histoire de la commune repose aussi sur ce que les hommes ont fait de ce territoire occupé depuis longtemps. L’homme a laissé au fil du temps beaucoup de petit patrimoine : caborne, croix, lavoirs, bâtiments remarquables comme l’ancien château fort de la ville dont la tour du donjon subsiste ou des sites inattendus comme l’ermitage du Mont Cindre. Pour découvrir la commune, un groupe d’élus et de bénévoles ont travaillé pour mettre en œuvre un livret de promenade et de découverte, le livret « Sentiers et patrimoine » disponible à l’accueil de la mairie.

Sentier de Saint-Cyr-au-Mont-d’Or jusqu’au Mont Cindre © stcyraumontdor.fr

Les célébrités

Ils sont nés, vécurent, séjournèrent ou simplement passèrent dans notre commune… La liste est fort incomplète… auteurs, compositeurs, peintres, sculpteurs, poètes, musiciens, artistes…
 

Le Pape Clément V se réfugia au château une vingtaine de jours en février 1306 (il avait été sacré pape par Philippe le Bel à Lyon en novembre 1305).

Le Roi Louis XIII « bivouaqua » aux Ormes le 11 juillet 1642 sous d’immenses tentes.

Louisa Siefert, (1845-1877) poétesse lyonnaise à vécu aux Ormes dans la vieille maison en bordure de la route de Lyon. Elle fut inhumée au cimetière de Saint-Cyr.

Claude Le Marquet, écrivain, auteur de Myrelingues la Brumeuse, ouvrage écrit dans sa maison angle chemin de Ferroux /Rte de Limonest.

Victor Guerrier, artiste peintre, illustrateur de Myrlingues, hors concours au Salon de Printemps habitait le groupe scolaire où son épouse y fut institutrice.

Théodore Lévigne, artiste peintre (voir la grande toile allégorique « Saint-Cyr » dans l’escalier de la mairie), il a habité plusieurs années à la Jardinière.

André Falcon, sociétaire de la Comédie française, il passa son enfance chez sa grand-mère rue du Mont d’Or.

Jean-Noël Sissia, sociétaire de la Comédie Française, il faisait partie de la Maison des Jeunes de Saint-Cyr dans les années 65,

  • Focus sur Louis Touchagues

ll naît à Saint-Cyr en 1893. Très tôt, son goût pour le dessin le conduit à prendre ses premiers modèles et c’est tout naturellement qu’à 14 ans, il entre à l’Ecole nationale des Beaux-arts de Lyon. Sa rencontre avec Henri Béraud va être déterminante pour sa carrière et va lui ouvrir définitivement les portes de la capitale.

Son véritable succès débute au Salon de l’Araignée qui l’accueille aux côtés de Chagall, Hermine David… Tour à tour peintre, dessinateur, caricaturiste, décorateur, costumier, son éclectisme en matière d’art l‘amène à exercer ses différents talents d’artiste.

Il se fait également connaître en illustrant différents journaux pour lesquels il réalise les portraits de peintres comme Picasso, de Vlaminck, ou d’hommes politiques. La femme, son sujet favori, est largement représentée dans ses œuvres et ses trois albums Femmes et modèles, La Parisienne et Vagues à Saint-Tropez témoignent de cette inclination.

Ses talents de « croqueur » le désignent comme le portraitiste du Tout-Paris 1930 et en 1946 il se vit délégué par les Beaux-arts comme dessinateur à la première Conférence de la Paix ainsi qu’à l’arrivée du Général de gaulle à Paris.

L’œuvre de Louis Touchagues comporte plus de six cents peintures, deux mille dessins, gouaches, aquarelles, de nombreuses illustrations, créations de décors et costumes de théâtre… Il s’éteint le 20 juillet 1974 à Paris et repose au cimetière de son village natal, à Saint-Cyr-au-Mont-d’Or.

Une anecdote : En 1952, Paris Match l’annonce : « Touchagues renonce à la vie parisienne pour faire l’œuvre de sa vie ». Il se consacre à une œuvre de piété : les fresques de la chapelle de l’Ermitage. Il peint ces murs en hommage à son père, peintre en bâtiment et par fidélité à son village natal où des amitiés sincères le ramènent chaque année.

Louis Touchagues peint les habitants du village de Saint-Cyr-au-Mont-d’Or sur les murs de la chapelle de l’Ermitage © stcyraumontdor.fr

Le château fort

Depuis plus de 850 ans, le château féodal et son puissant donjon dominent le chœur du village.

Le château construit en 1154 par Girin, sénéchal de l’église de Lyon fût terminé en 1230 par l’évêque Renaud de Forez. Le Pape Clément V célèbra une messe dans la chapelle lors de son séjour d’un mois en 1306.

La guerre de 100 ans vit le pays lyonnais menacé par des brigands qui obligaient la population à s’abriter dans les bâtiments fortifiés. Les habitants de Saint-Didier s’abritaient à Saint Cyr avant de fortifier leur église en 1381.

Le château fort, était un quadrilatère de 37 ares flanqué de cinq tours à mâchicoulis et protégé d’épaisses murailles crénelées appelées « vingtains ».

L’unique tour ronde, placée au nord, existait encore en 1830, à l’emplacement de l’ancien cimetière.

La Tour carrée « à la Pennelle » au sud ouest portait l’oriflamme des seigneurs (vassaux des comtes chanoines de Lyon).

Aujourd’hui, seule la grande tour carrée du Guetteur reste visible avec ses 21m de haut.

A l’intérieur du château, on trouvait les communs : écuries, cellier, bûcher, cave, cuisine, cuvier, deux pressoirs et greniers de la dîme, mais également une maison de justice et sa prison (encore visibles).

La cour principale, actuel jardin du presbytère, était autrefois couverte d’un toit afin d’abriter les villageois et comprenait un puits à eau claire (toujours visible).

L’église du XIe ou XIIe possède une tour carrée fortifiée en guise de clocher.

En 1734, le château devint une ferme, 20 ans plus tard on planta des noyers dans les fossés des remparts.

A la Révolution, la chapelle devint une maison commune, puis une école de filles après la construction de la nouvelle église en 1880. Transformée en salle des fêtes, elle fut restaurée de 2003 à 2005 pour devenir l’actuelle « salle des Vieilles Tours ».

Le château fort de Saint-Cyr-au-Mont-d’Or © stcyraumontdor.fr

L’oeuvre de Emile Damidot

Emile arrive à l’ermitage le 1er avril 1878, ce n’est pas un véritable ermite, c’est un artisan : honnête, habile, astucieux, ingénieux, il est tailleur d’habits de son métier.

Depuis l’ermitage, Emile observe la construction de la basilique de Fourvière sur la colline d’en face. S’en inspire-t’il dans ses chapelles un peu orientales ? Sans doute. Il aura peut-être aussi vu ou entendu parler du palais idéal du facteur cheval qui se construit à cette époque….

Emile Damidot, dit Frère François, l’ermite tailleur d’habits, va construire un merveilleux vêtement pour le jardin de prière de Saint-Cyr. L’étoffe de cet habit merveilleux, il le tisse avec les cailloux ramassés sur les chemins. Il brode des pierres précieuses, faites de verres colorés sertis dans des grilles de serrurerie. Ses mains habiles servent à merveille son esprit de poète joyeux.
Les chapelles qu’il imagine il les façonne, il y dépose l’empreinte de ses doigts. Il expérimente dans ses sculptures en maçonnerie un nouveau matériau de l’époque : le ciment artificiel. Il draine l’eau de pluie des toitures et alimente des bassins, il plante des fleurs, des parfums de l’ombre et des couleurs dans son jardin. Il installe des personnages dans les niches.
Il va sculpter pendant 32 ans ce merveilleux manteau de rocaille pour son jardin.

Oeuvre de Emile Damidot à Saint-Cyr-au-Mont-d’Or © stcyraumontdor.fr

L’affaire du triple assassinat des dames Gayet

Saint-Cyr-au-Mont-d’Or est célèbre pour un triple meurtre commis dans la nuit du 14 au 15 octobre 1859, contre les Dames Gayet : une veuve de 37 ans, sa jeune fille et sa mère, assassinées et violées pour les deux plus jeunes.

L’instigateur du meurtre, un parent qui avait travaillé chez elles comme journalier et avait demandé la main de la jeune veuve, avait été éconduit en 1856 et congédié ; il se vengea trois ans plus tard.

Lui et ses deux acolytes furent condamnés par la Cour impériale de Lyon en 1860 et guillotinés à Saint-Cyr-au-Mont-d’Or le 14 aoùt, à 7 heures du matin.

La violence du crime souleva l’opinion. De nombreux livres et articles de journaux, en France et dans le monde, relayèrent la nouvelle et parlèrent de l’affaire pendant de nombreuses années.

(source : Execution Ballads)

Le triple assassinat des dames Gayet à Saint-Cyr-au-Mont-d’Or, France © BNF

L’Ecole Nationale Supérieure de la Police

Géographiquement, l’ENSP est implantée sur deux sites : Saint-Cyr-au-Mont-d’Or (69), où se trouve son siège depuis plus de 70 ans, et Cannes-Écluse (77).

L’École Nationale Supérieure de la Police (ENSP) est un établissement public national à caractère administratif chargé d’une mission d’enseignement supérieur et de recherche, doté de la personnalité civile et de l’autonomie financière, et placé sous la tutelle du ministre de l’Intérieur (Directeur général de la police nationale).

La formation des officiers et commissaires

La mission principale de l’ENSP est la formation initiale et continue des commissaires de police (corps de conception et de direction de la police nationale) et des officiers de police (corps de commandement).

Les autres offres de formation

En parallèle, l’ENSP propose :

– une préparation aux concours externes de commissaire et d’officier de police, par le biais de ses deux classes Prépas Talents du Service Public,
– des stages de formation continue à destination d’autres fonctionnaires de police, d’élus et de cadres supérieurs d’administrations ou d’entreprises,
– un dispositif de formation initiale ou continue des cadres de police étrangers

L’ENSP est également chargée d’une mission de rechercheElle entreprend et diffuse donc des études et recherches dans le domaine de la sécurité.

Enfin, l’ENSP développe, dans ses champs de compétence, des actions de coopération avec des institutions d’enseignement et de recherche françaises et étrangères.

Ecole Nationale Supérieure de la Police © ENSP

 

Une petite commune qui s’annonce riche de son patrimoine, de sa nature, de ses activités ! 
Un remerciement à l’équipe de la mairie de Saint-Cyr-au-Mont-d’Or pour les précieuses indications.

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