30 mai 1631, Théophraste Renaudot lance “La Gazette”

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La presse est née certes aux Pays-Bas dès 1605, puis dans toute l’Europe du Nord et à Londres en 1622. En France, des talents se sont essayés mais n’ont pas réussi comme Théophraste Renaudot à lancer une presse à parution régulière. Le numéro inaugural de La Gazette, hebdomadaire, ne porte pas de date mais on le situe généralement au 30 mai 1631, jour même où son fondateur obtint pour lui et ses enfants le privilège de “faire imprimer et vendre, par qui et où bon leur semblera(it), les nouvelles et récits de tout ce qui s’est passé et se passe tant dedans que dehors le royaume”, avec un brevet qui lui donnait le droit d’imprimer et de diffuser son journal “à perpétuité et exclusivement de tous les autres“.

Le terme de “gazette” dérive de gazzetta, qui désignait à Venise une petite pièce de monnaie correspondant au prix des avizzi, ces “occasionnels”, comme on disait en France, petites feuilles volantes qui apportaient depuis longtemps des informations au public, au gré des événements les plus spectaculaires ou des rumeurs les plus croustillantes.

Au moment où Renaudot lança son entreprise, il était déjà, à quarante-cinq ans, un homme mûr, que son expérience avait préparé à ce coup d’éclat. Médecin formé à Montpellier, il était d’origine protestante mais, réaliste, s’était converti prudemment au catholicisme. Tout à la fois généreux et âpre au gain, l’homme était entreprenant, inventif et énergique.

La Gazette s’afficha sans vergogne comme le “journal des rois et des puissances de la terre“. Il se mit ainsi sans barguigner au service du gouvernement et posait la question des rumeurs et de la liberté du journaliste même si Renaudot se rengorgeait “En une seule chose ne céderai-je à personne, la recherche de la vérité“.

Avec la mort de Richelieu en 1642 et celle de Louis XIII l’année suivante, Théophraste Renaudot perdit ses principaux protecteurs. La Régence ne put prendre le risque de mécontenter ses ennemis. La Faculté obtint l’interdiction des consultations médicales et des conférences dans son bureau d’adresses, puis le bureau fut entièrement fermé en 1646.

La Gazette survécut, passant au service de Mazarin, mais la Fronde vint, en 1649, en entraver la parution régulière. Renaudot suivit, lors de la fuite de la famille royale afin de protéger le jeune Louis XIV, la reine et Mazarin à Saint-Germain, laissant à ses fils Eusèbe et Isaac la rédaction du journal. Son monopole fut alors entamé par la parution de titres rivaux à Paris comme en province.

Renaudot fut remercié de sa fidélité avec le poste d’« historiographe du roi ». À sa mort, à l’âge de 67 ans, le monopole de La Gazette fut confirmé à son fils aîné, qui ne put réellement empêcher d’autres parutions.

Sources : Flammarion et Wikipedia

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