Olivier Véran face au secteur de la santé français à bout de souffle

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Très inquiète pour le secteur de la santé français plongé en pleine crise, Miss Konfidentielle vous invite à lire -le portrait de Olivier Véran, nommé ministre de la Santé le dimanche 16 février 2020 par Emmanuel Macron -puis les réactions immédiates des syndicats (inquiètes et encourageantes) -enfin les premières annonces du nouveau ministre. Suivra une conclusion personnelle.

PORTRAIT DE OLIVIER VERAN NOMME MINISTRE DE LA SANTE

Olivier Véran, nommé dimanche 16 février 2020 ministre de la Santé, est un neurologue de 39 ans, député de l’Isère et soutien de la première heure d’Emmanuel Macron, rapporteur depuis janvier du volet organique de la réforme des retraites.

L’Isérois, médecin du CHU de Grenoble, n’entend pas rester longtemps en politique mais il a accepté la lourde responsabilité de reprendre en main un ministère sous la pression notamment des personnels hospitaliers en colère qu’Agnès Buzyn vient de quitter.

Ancien vice-président de l’Inter-Syndicat National des Internes (ISNI) durant ses études de médecine à Grenoble, il a financé sa formation en travaillant comme aide-soignant, notamment en gériatrie.

“Tombé amoureux de l’organisation du système de soins”, il a suivi un master en gestion et politique de santé à Sciences Po Paris (avec un mémoire sur les déserts médicaux) en parallèle à son clinicat. A cette époque, le jeune chef de clinique en neurologie vasculaire développe également un hôpital de jour pour faire de l’ambulatoire. C’est en visitant cette structure que Geneviève Fioraso repère l’entreprenant praticien et lui propose d’être son suppléant en 2012. “Je n’avais jamais été encarté politiquement, même si j’ai ma sensibilité évidemment”, avait-il alors déclaré, se présentant comme “progressiste vraiment, très européen convaincu, opposé aux inégalités”.

Parlant anglais et espagnol, marié à une gynécologue-obstétricienne avec qui il a deux enfants, Olivier Véran n’entend pas faire de la politique plus d’un ou deux mandats: “Hors de question que ma femme sacrifie sa carrière !”, assure ce défenseur du non cumul. Et puis, “la classe politique n’est pas aimée; quand je porte ma blouse blanche, j’ai une cote de confiance de 84%, quand je mets l’écharpe tricolore, ça tombe à 6%! Il faut renouveler la vie politique et être plus proches des gens”, soutient ce pianiste amateur.

LES REACTIONS NE SE SONT PAS FAITES ATTENDRE

Les marques d’inquiétude

Patrick Pelloux, président de l’association des médecins urgentistes (Amuf), a réagi sur LCI  “On nous enlève le commandant du navire en pleine tempête”.Hugo Huon, président du Collectif inter-urgences a fustigé “une belle forme de mépris” alors que venait de se dérouler une journée de mobilisation des personnels hospitaliers montrant leur attachement à l’hôpital public et leur colère devant l’insuffisance du “plan d’urgence” gouvernemental annoncé l’automne dernier.

L’Avenir des jeunes pharmaciens hospitaliers (AJPH) a twitté que “l’hôpital brûle et Agnès Buzyn regarde l’hôtel de ville”.

Également sur Twitter, le collectif inter-hôpitaux a imaginé des slogans de campagne pour la nouvelle candidate à la mairie de Paris : “Vous êtes pour les brancards aux urgences, votez Buzyn !…” .

Les marques de confiance

L’Intersyndicale des internes (ISNI) a pris acte du départ de Mme Buzyn qui “se lance dans une aventure locale” et de l’arrivée de M. Véran. “Souhaitant (lui) donner l’opportunité de faire preuve d’ouverture aux problématiques qui secouent les internes et l’hôpital public“, l’ISNI a décidé de lever son préavis de grève illimitée à compter de mercredi.

Au nom de l’association d’urgentistes Samu Urgences de France (SUdF), François Braun a salué auprès de l’AFP Agnès Buzyn “avec qui on a très bien travaillé” et s’est montré confiant pour la suite avec M. Véran, “dont on connaît l’investissement public pour les patients”.

Le nouveau ministre peut compter sur l’engagement de l’hospitalisation privée” pour “l’aider à mener à bien ces chantiers de la transformation du système de santé“, a annoncé la Fédération de l’hospitalisation privée (FHP).

Le Syndicat des médecins libéraux (SML) a salué lui aussi l’arrivée d’Olivier Véran, se souvenant qu'”il fut le véritable artisan de la reprise de contact entre ce qui allait devenir la majorité et les médecins libéraux” pendant la campagne présidentielle de 2017.

Les professionnels du grand âge et de la dépendance se sont montrés beaucoup plus inquiets. La déléguée générale du Synerpa (regroupant les principaux acteurs privés des EHPAD), Florence Arnaiz-Maumé, estime dans un communiqué que “ce remaniement ne doit pas se faire au détriment de la loi Grand Age et Autonomie” annoncée pour l’été 2020.

LES PREMIERES ANNONCES 

Olivier Véran a promis ce jeudi 20 février 2020 le “dégel” de 20 millions d’euros pour le secteur de l’aide à domicile, consacrant l’un de ses premiers déplacements à la perte d’autonomie, sujet au cœur d’une réforme promise par le gouvernement et très attendue.

“Il y aura pour l’aide à domicile 20 millions d’euros supplémentaires de rallonge au titre du dégel qui sera effectué en 2020”, a déclaré à la presse le ministre des Solidarités et de la Santé après avoir rencontré à Boulogne-Billancourt des auxiliaires de vie de la société Alenvi et des acteurs du secteur.

Avec cette enveloppe permise dans le cadre d’un dégel partiel des crédits médico-sociaux mis en réserve par le gouvernement, “cela fera plus de 115 millions d’euros supplémentaires pour l’aide à domicile par rapport à ce qui était budgété”, a ajouté Olivier Véran.

Les professionnels du secteur, aussi bien de l’accompagnement en établissements qu’à domicile, attendent toujours avec impatience la réforme du grand âge et de l’autonomie, promise pour 2019 par Emmanuel Macron et depuis repoussée plusieurs fois.

Le projet de loi sera présenté “avant l’été”, a assuré le ministre, disant sa “grande détermination” à ce qu’il soit voté “le plus rapidement possible”.

“Je préciserai dans les 15 jours le calendrier, mais l’idée c’est qu’il y ait une consultation qui suive la présentation du projet de loi de manière à enrichir les débats parlementaires qui suivront”, a-t-il détaillé.

Véran a en outre confirmé, sans préciser de date, l’organisation prochaine d’une conférence sociale “avec l’ensemble des acteurs” des métiers du grand âge, souhaitée par l’ancienne ministre Agnès Buzyn au moment de la remise du rapport d’El Khomri en octobre.

Le nouveau ministre de la Santé a annoncé le 21 février 2020 la reprise de 10 milliards d’euros de la dette hospitalière sur trois ans, promise en novembre dernier.

Il faut que “toute absence prévisible de professionnel paramédical de plus de 48 heures soit remplacée”, a annoncé ce vendredi le cabinet d’Olivier Véran, s’engageant à faire des “propositions fin avril” en ce sens. Le nouveau ministre de la Santé entend garantir le remplacement systématique des congés maternité chez les paramédicaux hospitaliers.

…. à suivre. Source : avec l’AFP

Conclusion de Miss Konfidentielle :

Olivier Véran a accepté une très lourde responsabilité qu’il ne peut traiter à la légère.
Une certitude, le secteur de la santé en France est en crise profonde, à bout de souffle.. alors que son bon fonctionnement est indispensable tant pour les professionnels de la santé, que les patients, les patients potentiels.. et l’image de la France.

La santé et la raison sont les deux trésors de l’humanité.
Proverbe grec : Les maximes de la Grèce antique (1855)

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