Le transport maritime et la réduction des émissions de gaz à effet de serre

0

Le 16 mai 2022 – Miss Konfidentielle soucieuse de la protection de l’environnement s’intéresse au ministère de la Mer qui élabore et met en œuvre la politique du gouvernement dans le domaine de la mer sous ses divers aspects, nationaux et internationaux, notamment en matière d’environnement, d’économie maritime, de rayonnement et d’influence maritimes. Après avoir été Ministre des Outre-mer de 2017 à 2020, Annick GIRARDIN a été Ministre de la Mer depuis le 7 juillet 2020.

La thématique retenue aujourd’hui est celle de la réduction des émissions de gaz à effet de serre qui constitue un objectif majeur du transport maritime dans la lutte contre le changement climatique.

Plusieurs forums du One Ocean Summit en février 2022 ont ainsi examiné les solutions possibles à ce questionnement mondial. Elle se traduit, au long cours, par les travaux du comité de la protection du milieu marin de l’OMI (Organisation maritime internationale), dont la prochaine réunion se tient en juin prochain. L’examen du paquet de règlements proposés par la Commission européenne pour atteindre les objectifs de l’Union en matière de décarbonation, Fit for 55, doit également permettre d’avancer vers ce qui constitue l’ambition du siècle pour le transport maritime.

La France compte des entrepreneurs venus d’horizons différents, de la marine marchande à la course au large. Ils relèvent depuis quelques années ce défi et promeuvent ainsi l’utilisation de l’énergie du vent pour la propulsion des navires de transport. Grâce aux innovations dans la technologie des matériaux,  l’architecture navale ou encore les logiciels de routage météorologique,  de nouvelles solutions émergent.

Le Parlement avait dans la loi d’orientation sur les mobilités (loi 2019-1428 du 24 décembre 2019), demandé au Gouvernement de lui remettre un rapport sur l’opportunité de développer une filière industrielle de fret maritime à voile. Pour l’aider dans ce travail, le Gouvernement a confié le soin aux marins eux même de faire des propositions.

Ainsi, Franck CAMMAS, navigateur de course au large, a remis à Annick GIRARDIN et à Jean-Baptiste DJEBBARI un rapport sur le développement d’une filière de transport maritime à la voile.

Les recommandations de ce rapport, portant sur des problématiques de réglementation technique, de soutien à l’innovation et au déploiement des technologies, et de mécanismes internationaux incitatifs ont pu servir de base à une concertation entre l’administration et la filière.

Dans le domaine de la R&D, l’Ademe, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, a consacré ces dernières années 14 millions d’euros d’aides à des projets innovants sur différents type de propulsion éolienne, comme les ailes rigides ou les kites. Le soutien à l’innovation se poursuit au travers du Corimer (conseil d’orientation pour la recherche et l’innovation des industriels de la mer) dont la nouvelle feuille de route « Navire vert » vise à  développer la synergie entre les constructeurs et les armateurs. Ce soutien a notamment facilité l’émergence de technologies efficaces, et des projets de navires de charge à voile sont lancés concrètement, avec des premières mises en chantier.

L’Etat accompagne également ce développement avec des dispositions fiscales dites de « suramortissement vert » que les travaux du Fontenoy du maritime ont permis de mieux adapter à la propulsion par le vent. Sur le plan technique, il accompagne les travaux sur la certification des navires que conduisent les sociétés de classification, et soutient la recherche en vue de l’élaboration outils fiables de qualification des performances des différents systèmes de propulsion par le vent. L’agence de l’innovation pour les transports (AIT) apporte un soutien institutionnel aux acteurs émergents souhaitant un accompagnement, notamment d’ordre institutionnel, financier ou réglementaire.

Les acteurs privés de l’environnement de la filière agissent également au profit du développement de la propulsion par le vent. De plus en plus de compagnies utilisant le transport maritime pour leurs marchandises souhaitent contribuer à sa décarbonation et accompagnent les projets des armateurs. Les acteurs privés du financement des navires (banques, assurances) adaptent aussi leurs dispositifs à cette catégorie émergente de navires de commerce. En s’appuyant sur l’ensemble de ces initiatives, le Gouvernement a donc pu publier le rapport demandé par le Parlement dans le cadre de la loi d’orientation sur les mobilités.

Annick GIRARDIN, ministre de la Mer, expliquait le 13 mai 2022 « Le transport de marchandise à la voile, ou appuyé par d’autres systèmes exploitant l’énergie du vent, va rapidement devenir une évidence pour tenir les objectifs de décarbonation de l’économie. Je salue le magnifique esprit d’entreprise de passionnés, qui sont en même temps des réalistes préparant le monde de demain. Il y a encore 10 ans, c’était du folklore. Il y a 5 ans, de l’artisanat. Aujourd’hui, c’est une industrie, que l’Etat a soutenu avec le Fontenoy du maritime qui a débouché sur des mesures concrètes d’aide à la mise en place de techniques de propulsion éolienne sur les navires. Une filière se structure durablement et c’est tout notre système, du financement à la formation, de l’assurance à la réglementation, que nous commençons à adapter. De nouvelles perspectives s’ouvrent pour nos marins, pour nos chantiers navals et aussi pour l’ensemble des citoyens, intéressés au premier chef par l’impact climatique du transport des marchandises. Dans une dynamique internationale, que le Sommet mondial des océans confirme, la France est au premier rang et doit s’y maintenir. »

Jean-Baptiste DJEBBARI, ministre délégué chargé des Transports, précisait le 13 mai 2022 « Le transport maritime, comme les modes aérien et routier, est engagé dans une révolution industrielle et énergétique pour accomplir sa décarbonation. La propulsion vélique a un rôle clé à jouer dans cette transition, que ce soit en tant que propulsion auxiliaire ou principale. Ce rapport illustre les enjeux pour le développement de la filière, tant d’ordre réglementaire, qu’en matière de financement de l’innovation et d’accompagnement institutionnel. L’Agence de l’innovation pour les transports que j’ai installée en avril 2021 se veut une réponse concrète à cette ambition, aux côtés des autres pistes dessinées par Franck CAMMAS dans son rapport. »

 

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.