Le château de Versailles et le Musée du Palais de la Cité Interdite présentent une exposition consacrée aux échanges entre la France et la Chine aux XVIIe et XVIIIe siècles

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À l’occasion du soixantième anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la France et la Chine par le général de Gaulle, le 27 janvier 1964, et dans le cadre de l’Année franco-chinoise du tourisme culturel, le château de Versailles et le Musée du Palais de la Cité Interdite présentent une exposition consacrée aux échanges entre la France et la Chine aux XVIIe et XVIIIesiècles.

Du 1er avril au 30 juin 2024, celle-ci expose plus de 200 œuvres provenant principalement des collections des deux musées et porte un nouveau regard sur une histoire méconnue mêlant sciences, diplomatie, échanges commerciaux, goût d’une époque, savoir-faire et création artistique.

L’exposition La Cité interdite et le château de Versailles – Les échanges entre la Chine et la France aux XVIIe et XVIIIe siècles aux côtés du Musée du Palais à Pékin, consacrée aux échanges entre la France et la Chine aux XVIIe et XVIIIe siècles.

L’exposition, présentée à la Cité Interdite, à Pékin, illustre la politique diplomatique amorcée par Louis XIV en direction de son contemporain, l’empereur Kangxi, marquée en particulier par l’envoi en Chine, en 1688, de pères jésuites français ayant gagné la cour de Pékin en tant que mathématiciens du Roi. Des relations de confiance et d’estime réciproques, souvent méconnues, se sont ainsi nouées et ont duré jusqu’à la fin du XVIIIe siècle. De quoi contribuer à la naissance en France de la sinologie moderne.

Avant même l’envoi des jésuites en Chine par Louis XIV, la réception fastueuse donnée par le Roi en 1686 à l’occasion de l’arrivée des ambassadeurs du roi de Siam, marqua le début du vif intérêt que la cour porta à l’Extrême-Orient. Les cadeaux diplomatiques apportés à cette occasion, parmi lesquels figuraient beaucoup d’objets chinois contribuent à développer le goût de la cour et de la famille royale pour les productions artistiques de l’Empire du Milieu.

Parmi les cadeaux offerts à Louis XIV par les ambassadeurs du Siam, l’orfèvrerie tient une place importante : une cinquantaine de pièces de métaux différents (or, tambacq, argent…) et de provenances géographiques variées (Siam, Chine, Japon…) figuraient dans les présents de Phra Naraï et une trentaine dans ceux de son ministre, Constance Phaulkon.

Cette verseuse est l’un de ces objets offert à Louis XIV en 1686. Miraculeusement préservée, elle constitue à ce jour le seul présent d’orfèvrerie des ambassadeurs du Siam connu. Cette oeuvre a été acquise en 2018 et classée Trésor national.

Un goût qui se diffuse

À la cour de France, l’attrait pour la Chine et l’art chinois se manifestait de diverses manières à travers quatre phénomènes principaux : l’importation d’objets d’art chinois ; la transformation de certaines œuvres d’importation, notamment par l’adjonction de montures en bronze doré sur les porcelaines ou l’utilisation des panneaux de laque sur des pièces de mobilier français ; l’imitation des produits de la Chine avec, par exemple, la recherche frénétique du secret de fabrication de la Les kaolins sont des argiles blanches, friables et réfractaires, composées principalement de kaolinite, soit des silicates d’aluminium. Découverts à l’origine en Chine, ils sont à la base de la fabrication de la porcelaine créée entre les Xe et XIIe siècles. ; et l’influence très vive de l’art chinois sur l’art français, en particulier dans le domaine des arts décoratifs.

L’exposition illustre ainsi l’inépuisable source d’inspiration qu’a constitué l’art chinois pour les artistes et les intellectuels français, que ce soit dans le domaine de la peinture, des objets d’art, du décor intérieur, de l’architecture, de l’art des jardins, de la littérature, de la musique ou des sciences. Les œuvres rassemblées à Pékin témoignent aussi, plus largement, de la véritable fascination éprouvée par la cour de Versailles mais aussi par les grands amateurs français pour toutes les productions chinoises. L’exposition révèle aussi le véritable intérêt des empereurs chinois des XVIIe et XVIIIe siècles pour les connaissances scientifiques et les savoirs-faire français.

La relation entre la France et la Chine perdure jusqu’à la fin du règne de Louis XIV et, malgré les aléas de l’histoire, cette politique fructueuse est poursuivie par ses successeurs : Louis XV et Louis XVI. La mission jésuite est encore très vivante et demeure en correspondance active avec les milieux politiques et intellectuels français.

Ces liens politiques et intellectuels qui se sont tissés au XVIIe siècle entre la France et la Chine ont suscité un véritable âge d’or des relations diplomatiques franco-chinoises jusqu’à la Révolution française.

Une collaboration inédite, un propos enrichi

En 2014, à l’occasion du cinquantenaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la France et la Chine, une première exposition avait été présentée au château de Versailles. L’exposition de 2024 à la Cité Interdite est une version enrichie, permettant de présenter certaines des acquisitions prestigieuses réalisées par le château Versailles ces dix dernières années. La singularité de cette nouvelle exposition réside également dans la mise en regard des œuvres des collections chinoises et françaises. Ce dialogue permet de rendre compte de l’intérêt réciproque des deux cultures. La collaboration scientifique entre les équipes de Versailles et du Musée du Palais a de plus permis la redécouverte d’objets inédits et l’amélioration de la connaissance réciproque de cette histoire ancienne.

Plus de précisions sur le site internet du Château de Versailles.

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