Interview du LCL Pierre-Alexandre COUSIN, Attaché de Sécurité Intérieure (ASI) près l’Ambassade de France en République Démocratique du Congo (RDC)
Le 26 août 2023 – Un plaisir de partager avec vous l’interview du lieutenant-colonel Pierre-Alexandre COUSIN, Attaché de Sécurité Intérieure près l’Ambassade de France en République Démocratique du Congo (RDC). Nous avons parlé contexte sécuritaire, missions d’ASI à Kinshasa, actualités… L’interview s’est construite sur des échanges d’une année. A noter que les ASI sont dirigés par Mme Sophie HATT, directrice de la DCIS. La Direction de la coopération internationale de sécurité est une direction commune à la Gendarmerie nationale et la Police nationale. A ce titre, elle relève de l’autorité conjointe des deux directeurs généraux : le général Christian RODRIGUEZ, DGGN et M. Frédéric VEAUX, DGPN.
M. Bruno AUBERT est ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République Française en République démocratique du Congo depuis le 12 octobre 2021. La lecture de la biographie de Son Excellence M. Bruno AUBERT permet de comprendre le cadre.
Pour le tour d’horizon, à lire les précédentes interviews des ASI : commissaire Eric Belleut (Niger), Colonel Laurent Lesaffre (Rwanda), et ASI Adjointe : LCL Camille Glorieux (Espagne).
Bonjour Pierre-Alexandre,
Comment définiriez-vous le contexte sécuritaire de la République Démocratique du Congo (RDC) aujourd’hui ?
Dans ce pays continent aux très fortes élongations, le contexte sécuritaire – que l’on devrait qualifier de géo-politico-sécuritaire – est à la fois complexe, tendu et volatile. La partie orientale du pays, bordée par les Grands Lacs est en prise avec des tectoniques locales, régionales et internationales, animées par une multitude de groupes armés (source) (plus de 130 identifiés), dont les actions sont essentiellement motivées par des logiques de territoires et d’exploitations de ressources. De l’Ituri au Tanganyika, en passant par les provinces du Nord et du Sud-Kivu, les ressources naturelles – et pas seulement minières – attisent les convoitises et génèrent des conflits d’intérêts. Les forces de sécurité (police et armée) peinent à stabiliser cette région et à protéger les populations, qui demeurent les premières victimes de ces conflits dont la violence des modes d’action sont souvent insoutenables…
Les relations entre la RDC et le Rwanda en particulier sont au cœur des préoccupations actuelles. Même si un processus diplomatique régional et international est engagé, l’on perçoit bien cette tension sur le terrain des opérations. La RDC maintient que son voisin Rwandais est dans une posture d’expansion et de violation de son intégrité territoriale, notamment à travers un soutien au Groupe M23. De l’autre côté, le Rwanda s’en défend et pointe du doigt des collusions entre les FARDC (Forces Armées de la RDC) et des groupes armés. Sur le terrain, il reste difficile d’identifier précisément les responsabilités réelles, même si de nombreuses ONG, les humanitaires, et les experts des Nations Unies tendent à confirmer la présence sur le sol congolais de militaires Rwandais et le soutien de Kigali au M23 (source).
Par ailleurs, d’autres problématiques interfèrent dans cette région, l’émergence du terrorisme avec notamment les actions menées par les ADF (source), qui ont porté allégeance à l’Etat Islamique, mais également d’autres milices comme les CODECO (source) dont les attaques récurrentes et d’une rare cruauté sur les populations civiles causent des pertes lourdes. Dans cette instabilité, on assiste à un véritable drame humanitaire et se font également jour des tensions inter-ethniques.
Les autres provinces sont également touchées par une insécurité croissante, c’est le cas au Katanga, dans la province de la Tshoppo, et plus près de Kinshasa dans le Mai-Ndombe. Les grandes agglomérations (Kinshasa compte une population estimée à plus de 15 millions d’habitants) sont également frappées par des phénomènes de criminalité urbaine, impliquant parfois des membres des forces de sécurité. Là-encore, les forces de sécurité – qui souffrent d’un manque de moyens – ont du mal à remplir leur fonction régalienne de protection des populations, dont la majorité est en mode survie… En RDC, 40% de la population est en état de souffrance alimentaire sur 130 millions d’habitants, ça fait beaucoup de monde qui souffre.
Enfin, nous entrons dans une phase sensible à l’approche des élections générales de décembre 2023 où le Président M. Felix Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO au pouvoir depuis le 25 janvier 2019 brigue un second mandat. Les tensions entre le pouvoir et l’opposition sont déjà perceptibles.
Vous êtes Attaché de sécurité intérieure à l’ambassade de France à Kinshasa depuis août 2020. Parlez-nous de vos missions.
Comme pour tous les attachés de sécurité intérieure du réseau de la DCIS, ma mission et celle de mon équipe comporte plusieurs volets :
Le premier est celui de la coopération institutionnelle et opérationnelle avec nos partenaires locaux, dans une optique de retour en sécurité intérieure (lutte contre l’immigration irrégulière, terrorisme, criminalité organisée…).
Le second, qui est évidemment un levier nécessaire à la mise en œuvre du premier, est celui de la coopération structurelle, mise en œuvre essentiellement grâce aux moyens fournis par la DCSD (Direction de la Coopération de Sécurité et de Défense) du MEAE. J’ai la chance de bénéficier au sein du Service de Sécurité Intérieure (SSI) de l’expertise de deux policiers :
– Le Conseiller Sûreté Immigration CSI (B/C Bertrand PANABIERES-PN) est spécifiquement en charge de la coopération avec la Direction Générale de Migration (DGM) et de la mise en œuvre des actions de coopération en matière de Sûreté aéroportuaire ;
– L’Expert Technique International Police Judiciaire ETI-PJ (Commandant Jude LUBIN-PN) est quant à lui rattaché à la Coordination de la Police Judiciaire de la Police Nationale Congolaise (PNC). Il y développe projets et actions de renforcement de capacités, en partenariat avec et au profit de ce partenaire.
Nous proposons également aux agents et cadres des institutions partenaires des formations qualifiantes, en France, dans le réseau des ENVR (Ecole nationale à vocation régionale) ou des missions d’expertise spécifiques réalisée sur place. C’est ainsi qu’en 2022 par exemple, nous avons accueilli un expert de la DOPC (Olivier LAFFOND) pendant 7 mois. Il a mené un projet visant à créer une cellule de planification des grands événements en prévision des IXèmes jeux de la Francophonie qui se sont tenus du 28 juillet au 06 août 2023. Chaque année, des cadres des unités de maintien de l’ordre de la PNC bénéficient en outre de formations au Centre National d’Entraînement des Forces Gendarmerie (CNEFG) à Saint-Astier en France.
– Le troisième, inscrit comme une priorité pour l’Ambassade, est celui de la protection des ressortissants et des intérêts français en RDC. Cette mission s’effectue en liaison constante avec nos contacts au sein des Forces de sécurité nationales, les services consulaires et d’autres services de l’Ambassade. Elle nécessite de pouvoir s’appuyer sur un réseau particulièrement varié et solide, parfois au plus près des autorités politiques locales, pour agir sereinement, en particulier lorsqu’un de nos compatriotes est en danger… Avec près de 3500 ressortissants Français inscrits au registre en RDC et répartis sur tout le territoire, le SSI effectue en moyenne 80 interventions à leur profit chaque année. Cela peut aller de l’assistance simple sur des difficultés rencontrées avec les forces de sécurité, jusqu’à l’enlèvement… Dans tous les cas, nous sommes bien un service public et nous répondons présent 24/7.
Le dernier, qui nécessite aussi de varier et de densifier le réseau, est la promotion des entreprises françaises du secteur de la sécurité. Il faut donc sortir aussi de son périmètre de praticien de la sécurité pour s’intéresser aux questions économiques et être, pour les entreprises françaises, un relai de confiance sur place. De même, les relations entretenues avec notre réseau local, nous permettent d’identifier en amont des opportunités pour des entreprises françaises.
Enfin, et de manière transversale, à travers nos actions, mais surtout grâce à notre attitude, nous essayons de contribuer au renforcement des liens entre nos deux pays, à la promotion de la langue française et au rayonnement de nos savoir-faire. Cette année, 4 officiers de la PNC effectueront des formations de cycle long réservés aux pays étrangers dans nos grandes écoles, à l’EOGN et à l’ENSP. Nous avons créé en 2022 un réseau Alumni des anciens de ces deux écoles qui se sont fortement investis dans la préparation des candidats au bénéfice de cet excellent résultat.
Une vidéo transmise par Pierre-Alexandre COUSIN avec des autorités locales que je vous partage :
Quelles sont vos actualités d’Attaché de sécurité intérieure
près l’ambassade de France en RDC ?
L’actualité est particulièrement dense et riche compte tenu du portefeuille des missions du service. Depuis 2020 avec notre petite équipe, nous n’avons pas eu beaucoup de répit. Il faut aussi dire que tous les trois, nous sommes passionnés : ce qui crée une dynamique d’activités particulièrement forte. Nous avons eu à gérer de nombreuses visites officielles, dont celles des deux anciens Présidents François HOLLANDE et Nicolas SARKOZY, et en mars 2023 celle du président Emmanuel MACRON – dont le séjour à Kinshasa venait clôturer une tournée dans 4 pays d’Afrique (Gabon, Congo-Brazzaville et Angola). Sur le plan de la préparation et de la conduite opérationnelle, c’est une expérience unique, fondée évidemment sur un travail soutenu en amont avec les spécialistes du GSPR, au profit desquels nous avons garanti une liaison fluide et permanente avec les services de sécurité régaliens.
A l’occasion des IXèmes Jeux de la Francophonie, nous avons également travaillé à l’intégration de l’équipe mixte RAID/GIGN en charge de la protection de la délégation française au dispositif de sécurité assuré par la PNC et la Garde Républicaine. Les jeux se déroulant à Kinshasa sur 15 jours, nous avons été particulièrement mobilisés, dès le début de l’année et jusqu’à leur clôture le 06 août dernier.
Nous avons entre 2021 et 2022 proposé et mis en œuvre un projet structurant qui consistait à créer un Fichier Criminel des Infractions constatées et auteurs présumés (FCICAP). C’est un projet à la fois très technique, mais également extrêmement fondateur pour l’exercice de la police Judiciaire, et donc la restauration de l’Etat de droit. Ce projet mis en œuvre sur Kinshasa par notre ETI PJ Jude LUBIN, bénéficie désormais d’une phase d’extension dans 3 autres provinces dans le cadre d’un programme de l’Union européenne. Au-delà de la création du fichier, c’est tout un travail de formations des OPJ et de l’encadrement des commissariats urbains qui a été réalisé pour garantir son appropriation, son alimentation et son interrogation en temps réel dans le cadre des enquêtes pénales en cours. Ce projet est une grande fierté pour le SSI compte tenu des défis qu’il a fallu relever et de l’engagement qu’il a nécessité. C’est avant tout un outil entièrement conçu sur place, à partir des besoins exprimés par nos partenaires et bénéficiaires, pour lequel tout a été développé en s’appuyant sur des ressources locales, y compris l’interface numérique des utilisateurs. (Plus de précisions : 20220321 Plaquette information FCICAP _ Interview de Pierre-Alexandre COUSIN, Attaché de Sécurité Intérieure au Congo (RDC))
Notre CSI Bertrand PANABIERES a tout récemment mis en œuvre un projet de réhabilitation et d’équipement de la salle de formation de la Direction Générale de Migration (DGM). La DGM qui est un service clé de la Sécurité Intérieure en RDC, dispose aujourd’hui d’un cadre d’enseignement favorable aux actions menées au profit des compétences de ses agents. Mais il a surtout travaillé sur un dossier de fond dès notre arrivée ensemble en 2020. Il s’agit de l’élaboration d’un memorandum d’entente entre la DGM et la DGEF (Direction Générale des Etrangers en France) relatif à l’éloignement et la réadmission. En avril 2022, ce travail a abouti à la signature de cet accord à Paris. Depuis, sa mise en œuvre est effective et la coopération opérationnelle avec la DGM est particulièrement solide. La RDC compte plus de 10900 Km de frontières terrestres, maritimes, fluviales et lacustres avec 9 pays voisins. Les enjeux sont également extrêmement importants pour la préservation de sa souveraineté nationale et la protection de son intégrité territoriale.
Pourquoi le choix de partir au Congo (RDC) ?
Mon premier séjour en RDC remonte à 2009. Affecté au GOPEX (Groupement des Opérations Exérieures), je terminais un séjour de 2 ans en Afghanistan où j’ai tour à tour été Commandant de la Prévôté et Conseiller Gendarmerie du Commandant de la Force Française de 2007 à 2008, puis, sous mandat EUPOL, conseiller du Commandant de l’Académie de Police de Kaboul et Officier de liaison EUPOL auprès de l’ISAF Commander jusqu’à l’été 2009.
Après Kaboul, Kinshasa (les villes en « K » m’attirent apparemment :), je suis détaché au sein de la mission UNPOL de la MONUSCO où j’ai exercé successivement les fonctions de chef de la cellule réforme de la police, chef des opérations, puis Adjoint au Chef de la mission UNPOL (Deputy Police Commissionner).
C’est donc grâce à la gendarmerie que j’ai d’abord eu cette chance de découvrir ce pays immense et fascinant.
Et quel parcours vous a mené au Congo (RDC) ?
En 2011, alors que mon temps d’affectation au GOPEX de 4 ans se terminait, une conjonction de facteurs professionnels, personnels et familiaux m’ont conduit à choisir de rester en RDC en prenant une disponibilité.
J’ai souhaité poursuivre dans ce volet international, commencé assez tôt dans ma carrière (Bosnie en 1999, Madagascar en 2001, Afghanistan en 2007 puis RDC en 2009). Mes deux années en RDC de 2009 à 2011 sous mandat ONU m’ont permis de découvrir ce pays complexe, éprouvé et éprouvant, riche de son histoire, victime de ses richesses aussi. Le souvenir d’un accueil touchant des enfants en mission à Kananga en 2011.
J’ai essayé de comprendre son logiciel de fonctionnement très particulier, développer des clés de lecture peu évidentes, de parcourir des paysages magnifiques, et de rencontrer des personnes exceptionnelles au cours de mes différentes missions à travers le pays. J’ai poursuivi dans un domaine d’expertise consolidé par l’expérience en tant que consultant pour différents programmes d’appui à la Réforme des Secteurs de Sécurité (RSS) jusqu’en 2017.
Après un divorce en 2010, j’ai rencontré mon épouse Annette fin 2011 à Kinshasa. De nationalité américaine et native de Bukavu (RDC), elle était revenue pour travailler à Kinshasa au sein de la Citi Bank. Une autre bonne raison pour rester en RDC… En 2015 est née notre fille Imani (la foi en Swahili) puis en 2017 notre fils Zgashane (Béni de Dieu en Mushi). Une nouvelle conjonction de facteurs professionnels, personnels et familiaux nous a amené à rejoindre la France et à mettre un terme à cette disponibilité. Nous pensions quitter la RDC définitivement… J’ai alors réintégré la Gendarmerie à la DGGN en janvier 2018 pour finalement me voir proposer le poste d’ASI en RDC que j’occupe depuis août 2020. Je pense aussi que ce retour – presque improbable – m’a été offert aussi parce que mes chefs et le gestionnaire ont pris en considération mon expérience précédente en RDC, pour la valoriser sur le poste d’ASI.
Comment envisagez-vous la suite de votre carrière ?
Je quitterai le poste d’ASI à l’été 2024 après 4 années riches et intenses. Je n’ai pas vraiment de plan de carrière. J’ai toujours fait des choix assumés, qui m’ont jusqu’ici surtout conduit à évoluer dans des postes très opérationnels où je me sens bien, au contact de la population, de mes partenaires et de mes personnels.
Issu de l’École de l’Air (92), j’ai intégré l’EOGN en 1994 car je souhaitais devenir gendarme. J’ai commencé comme la plupart de mes camarades de l’époque en escadron de gendarmerie mobile (13/2 Marmande) où j’ai fait mes premières armes de jeune lieutenant avec mon équipe légère d’intervention (ELI), et aussi mes premiers déplacements outre-mer (Corse, Saint-Pierre et Miquelon, Réunion).
Puis j’ai eu la chance de faire un passage dans le volet instruction en commandant une compagnie d’élèves gendarmes au Mans. C’est au cours de cette affectation que j’ai fait ma première OPEX en Bosnie-Herzégovine sous mandat SFOR à la tête du Peloton de Gendarmerie de Surveillance et d’Investigation de Rajlovac (Sarajevo).
En 2001, après mon temps en école, et volontaire pour servir à l’étranger, je suis envoyé à Madagascar comme coopérant Gendarmerie à Ambositra. A mon retour en 2003 je me vois confier le commandement de la Compagnie GD de Laon durant 4 ans, un temps de commandement exigeant mais professionnellement et humainement exceptionnel.
Et puis je rejoins le GOPEX en 2007… J’ai un parcours un peu atypique, probablement car je suis aussi un officier atypique… Ce qui est certain, c’est que je m’épanouis sur le terrain. Avec un parcours à dominante internationale et fort de la richesse des expériences vécues Outre-mer et à l’étranger, parfois dans des contextes difficiles d’ailleurs, j’aurais une tendance naturelle à rechercher de nouvelles aventures, découvrir de nouvelles contrées, de nouvelles cultures.
Mes deux grands enfants sont sur les rails de la vie active. Tous deux ont rejoint l’institution Gendarmerie. Pauline (22 ans) est en unité territoriale à Bonnières-sur-Seine (78) depuis février 2023 et Pierrick (18 ans) est en attente d’incorporation en école de sous-officier après son admission aux épreuves 2023. Mais j’ai encore fort à faire avec les deux petits… Je m’estime très chanceux de pouvoir grâce à cette affectation leur permettre de vivre dans ce pays où ils ont une partie de leurs racines…
La Gendarmerie, au-delà du service essentiel qu’elle rend à la population en tous lieux et en tout temps, offre à ses personnels d’extraordinaires opportunités d’épanouissement professionnel et humain. Mon parcours en témoigne, il faut juste assumer ses choix.
Je me souviens d’un entretien éclairant sur la beauté de l’art congolais
et de sa faune. Faites-nous rêver.
Je découvre avec bonheur la peinture à travers les œuvres d’artistes Congolais comme Mafuta ou Sinza.
Je prends du temps – autant que je le peux – pour partager des instants uniques avec ma famille, mes enfants. Je pense à la visite du Parc de la vallée de la N’sele.
Un dernier mot personnel sur ce qui vous fait vibrer ?
J’aime la littérature et donc la lecture. Je ne passe pas une journée sans écouter de la musique. Je me suis récemment remis au piano, enfin surtout durant mes vacances. Dès que je peux je joue au golf – en France avec mon premier garçon (18 ans) et ici avec mon dernier (6 ans). Le golf de Kinshasa est en plein centre-ville, c’est pratique.
Le projet très personnel a été celui de travailler sur un livre. Ce n’est qu’en le lisant que l’on perçoit probablement une réalité vécue sous un prisme particulier… A l’origine, je couchais le soir mes impressions sur le papier dans ma chambre à Kaboul… Rétrospectivement, je pense qu’il s’agissait probablement d’une sorte d’exutoire, voire peut-être même d’une démarche inconsciemment cathartique… Ce pays, et ce que j’ai pu y vivre durant deux ans m’ont indéniablement marqué. Le Professeur Michael BARRY, l’auteur du remarquable ouvrage « le Royaume de l’Insolence » m’a fait l’honneur de rédiger la préface, après que j’ai décidé de le publier à compte d’auteur sur @Publibook. Les illustrations sont l’œuvre de mon petit frère Benjamin… L’idée était de conserver, non plus des feuillets manuscrits, mais une véritable édition. Ce n’est pas de la grande littérature, “Pensées afghanes” est plutôt un carnet de voyage, celui d’un homme avant d’être celui d’un officier de gendarmerie en mission. Quand j’étais enfant, je lisais les lettres – fouinées dans une vielle cantine rouillée – de mon oncle Pierre, Saint-Cyrien (Promotion Laperrine), mort pour la France en 1960. Peut-être que mes petits enfants iront fouiner un jour dans ces souvenirs qui nous construisent aussi, et tomberont peut-être sur un exemplaire jauni des “Pensées Afghanes”, qui sait ?
Mais puisque nous parlions de la RDC et que je suis convaincu que l’actualité trouve de nombreuses explications dans l’histoire d’un pays et d’un peuple, je ne peux que vous recommander l’excellent ouvrage « Congo une Histoire » de David VAN REYBROUCK, ou les films de Thierry MICHEL, dont « L’Homme qui répare les femmes : la colère d’Hippocrate » (documentaire sur le Docteur Denis MUKWEGE, Prix Nobel de la Paix en 2018), et son dernier opus « L’Empire du Silence ».
Note importante : Il est strictement interdit de copier tout ou partie de l’interview, contenu et photos.
Photo en Une de l’interview : Remise de la Légion d’honneur au LCL Pierre-Alexandre Cousin par M. Bruno Aubert, ambassadeur de France en RDC (2022) © DR
Un grand merci à Miss Konfidentielle pour nos échanges et la qualité de sa transcription. A travers ses articles elle permet à chacun d’accéder à des pans souvent méconnus de l’activité de nos institutions tout en les humanisant dans des entretiens très personnels.
Un remerciement appuyé pour le commentaire. Miss K.
Bonjour
Le parcours d un homme engagé qui a servi son pays au delà des frontières en le faisant resplendir.
Homme de grande valeur aux grandes valeurs
Bravo pour ce portrait
J espère sans trop y croire que ce type d homme existe encore dans notre société
Bel article en l’honneur d’une belle personne !
Une mission de 7 mois, intense et inoubliable que j ai eu le bonheur de réaliser grâce au soutien d’un colonel exceptionnel, qui connait la RDC comme personne qui m a donné les clés, fait confiance, soutenu et conseillé. Merci aussi à Jude et Bertand
Bravo Bertrand Panabieres
Ton investissent sans faille au sein de la DCI est encore une fois mis en lumière, tes compétences en matière d immigration ne sont plus à démontrer
Félicitations