Interview du Colonel Laurent LESAFFRE, Attaché de Sécurité Intérieure à l’Ambassade de France au Rwanda
Le 26 janvier 2023 – Très honorée de m’entretenir avec le Colonel Laurent LESAFFRE, Attaché de Sécurité Intérieure à l’ambassade de France au Rwanda depuis le 1er janvier 2023. Une interview dense et riche d’informations qui ne vous laissera pas indifférent, et qui marque l’histoire de Miss Konfidentielle tant le sujet est exceptionnel.
A savoir que M. Antoine ANFRÉ est l’ambassadeur de France du Rwanda depuis le 12 juin 2021.
L’ambassade de France au Rwanda se situe à Kigali, capitale du Rwanda.
Bonjour Laurent,
Pour commencer cet entretien, pouvez-vous nous exposer votre parcours professionnel ?
J’ai commencé ma carrière dans l’armée de terre comme ORSA (officier de réserve en situation d’activité) un statut qui n’existe plus aujourd’hui et qui pourrait se comparer à celui des actuels OSC (officiers sous contrat).
J’ai ainsi servi au 61ème régiment d’artillerie de Morhange (57) puis au 2ème régiment d’artillerie de Landau au sein des Forces Françaises Stationnées en Allemagne. Il s’agissait de deux régiments d’appelés du contingent et j’y ai découvert des valeurs essentielles : l’engagement, la fraternité d’armes, le don de soi. Des valeurs que la gendarmerie participe à développer aujourd’hui en s’investissant dans la mise en place du nouveau Service National Universel (SNU) et le développement de la présence des réservistes au côté de leurs camarades d’active par exemple.
J’ai ensuite intégré l’Ecole Militaire Interarmes (EMIA) en 1994, une date qui, avec le recul, prend tout son symbole dans mes fonctions aujourd’hui au Rwanda.
A la sortie de mes deux années de formation militaire et académique à Coëtquidan, j’ai eu la chance de pouvoir choisir de servir au sein de la Gendarmerie nationale. Nous étions alors la deuxième promotion à avoir cette opportunité. Au final, seules huit promotions auront l’opportunité de bénéficier de cette possibilité.
J’ai donc intégré l’Ecole des Officiers de la Gendarmerie Nationale (EOGN) à l’été 1996 pour y effectuer une année d’application. A l’issue de ma scolarité à Melun, j’ai choisi de servir à l’Escadron 11/9 de gendarmerie mobile de Villeneuve d’Ascq.
Après trois belles années en GM au cours desquelles j’ai eu l’occasion d’effectuer 2 missions en Corse, 1 en Guyane et 1 en Nouvelle-Calédonie, j’ai eu la chance que l’on me propose de commander la compagnie de gendarmerie départementale de Tarbes. J’ai donc commandé à T0, comme nous disions à l’époque, c’est-à-dire l’année où je suis passé capitaine. Je me souviens d’avoir effectué ma reconnaissance garnison alors que j’étais encore lieutenant. Ce qui est impensable aujourd’hui au vu des nouveaux parcours de carrière mais ce qui était très rare également en 2000.
Mon séjour en compagnie a été écourté de quelques mois car en février 2003, le gestionnaire m’a sollicité pour aller créer le Centre de Coopération Policière et Douanière de Hendaye. Il s’agissait à l’époque de l’ouverture de ces premières unités à la fois internationales et interministérielles. J’ai donc travaillé durant cinq ans dans un service où travaillaient ensemble au quotidien des services français (police, gendarmerie et douanes) et espagnols (garde civile et police nationale, puis depuis quelques année police autonome basque).
En 2007, je suis affecté sur la plaque parisienne où après un passage comme officier professeur au sein du Centre d’Enseignement Supérieur de la Gendarmerie j’ai rejoint, en 2008, la Sous-Direction de la Coopération Internationale. Durant mon affectation à la SDCI, j’ai été détaché au ministère des Affaires étrangères durant un peu plus d’un an en tant que conseiller « sécurité intérieure » du représentant spécial de la France pour l’Afghanistan et le Pakistan au sein la cellule AFPAK. A ce titre j’ai effectué la mission exploratrice relative au déploiement de la gendarmerie en Afghanistan puis participé avec la DGGN et l’état-major des armées à la mise en place du premier détachement de gendarmes en mai 2009 à Kaboul. J’ai pu effectuer un premier séjour de 4 mois au sein de la mission de formation de l’OTAN (NTM-A, Nato Training Mission – Afghanistan) à Kaboul en 2010. J’y avais la charge de la coordination de la montée en puissance de l’ANCOP (Afghan National Civilian Order Police), qui était une police spécialisée dans le maintien de l’ordre.
En septembre 2010, je suis affecté au sein de la toute nouvelle Direction de la Coopération Internationale (DCI) qui était issue de la fusion des services de coopération internationale de la police et de la gendarmerie. J’y occupais les fonctions de chef du bureau des politiques multilatérales.
L’expérience SDCI n’a duré qu’une année car j’ai été rapidement sollicité pour un second séjour en Afghanistan que j’ai effectué d’août 2011 à juin 2012. J’y ai servi comme assistant militaire du général Dupouy qui était chef de la formation au sein de la composante « police » de la mission NTM-A. Il était en charge du recrutement, de la formation et de la première affectation des policiers afghans.
Je suis rentré en France en juin 2012, pour rejoindre dès septembre l’ambassade de France en Argentine en tant qu’Attaché de Sécurité Intérieure (ASI). J’y étais chargé de la coopération technique, opérationnelle et institutionnelle dans le domaine de la sécurité intérieure pour l’ensemble des pays du Cône Sud (Argentine, Chili, Paraguay et Uruguay).
Après 3 magnifiques années en Amérique du Sud j’ai eu l’honneur de prendre la tête de la Section de recherches (SR) de Pau, une unité où j’avais toujours rêvé de servir, en particulier après mes affectations à Tarbes et à Hendaye.
En 2019, j’ai eu le privilège de me voir proposer un second commandement et je suis parti commander la SR de Lyon, une unité chargée avec de gros dossiers de criminalité organisée.
Un remerciement au général Michel, au général Giere, au général Gimbert et au général Tavel pour leur confiance au cours de ces six années de commandement.
Je suis resté à Lyon jusqu’au 1er janvier 2022, date à laquelle j’ai rejoint l’ambassade de France au Rwanda tout d’abord en tant que conseiller sécurité intérieure et justice puis depuis le 1er janvier 2023 en tant qu’ASI.
J’imagine qu’au cours de votre carrière vous avez vécu des moments qui vous ont plus particulièrement marqué.
En effet, chaque affectation a laissé des traces dans ma mémoire. Je peux vous en citer quelques-unes.
Lors de mon séjour en gendarmerie mobile je me souviens en particulier de la nuit du réveillon de l’an 2000 à Nouméa où j’étais de permanence et chargé de vérifier les fameux effets informatiques liés à ce que l’on a appelé le « bug de l’an 2000 », puisque la Nouvelle Calédonie était le premier territoire français d’importance à franchir ce cap symbolique. Et ce séjour m’a particulièrement marqué à titre personnel car durant mon déplacement est né mon troisième enfant. Internet était balbutiant à l’époque, mais j’avais la chance d’avoir de la famille sur place qui avait une connexion, et je me souviens avoir mis 10 minutes à charger la première photo de ma fille. La photo ne faisait que 120ko. J’ai dû attende fin février avant de pouvoir la serrer dans mes bras.
A Tarbes, j’ai eu l’occasion d’expérimenter ce que l’on appelait à l’époque les « secteurs », et qui ont été les prémices des communautés de brigades. Ce fut une véritable « révolution » mais j’ai pu voir la grande capacité d’adaptation de la gendarmerie et de ses personnels aux nouvelles contraintes opérationnelles.
Le détachement au Quai d’Orsay a été pour moi la découverte d’un nouveau ministère et la possibilité de travailler avec des personnalités politiques de haut niveau qui sont toutes deux devenues ministres en quittant leur fonction de Représentant spécial.
En Afghanistan, j’ai eu l’occasion de servir avec le général Jockers et le général Kim et l’on apprend beaucoup à travailler auprès de telles personnalités de notre institution. Au-delà de ces rencontres humaines, j’ai le souvenir d’une mission incroyable dans un contexte particulièrement dégradé. Après avoir participé à la montée en puissance de cette mission, il était important pour moi de pouvoir me confronter à ce que j’avais en partie mis en place. La plus belle réussite de cette mission, qui a duré presque 3 ans, a été de ramener tous les gendarmes en vie. J’ai également un souvenir fort de tous les soldats français qui ont perdu la vie là-bas durant mes séjours. Je me souviens en particulier des honneurs émouvants rendus sur l’aéroport de Kaboul enneigé aux quatre militaires tués à Gwan début 2012 avant que leurs dépouilles soient ramenées en France. Ceux qui ont été là-bas ont tous désormais une histoire en commun et ce n’est pas neutre. J’imagine que ceux qui ont connu une Opex au Mali ou sur d’autres théâtres doivent ressentir la même chose.
Le souvenir le plus intense de l’Argentine restera sans nul doute la gestion de l’accident d’hélicoptères au cours duquel huit Français, dont trois sportifs célèbres, et deux pilotes argentins, ont perdu la vie. Ils participaient à l’enregistrement d’un jeu télévisé dans la province de la Rioja au nord-ouest du pays. Ce fut une période très intense que j’ai partagée avec le consul général de notre ambassade. En lien avec nos camarades de la gendarmerie argentine et le ministère argentin de la sécurité, j’ai eu à coordonner, la protection de l’hôtel où résidait l’ensemble de l’équipe de production, la transmission des demandes d’entraides pénales internationales auprès de la justice provinciale, l’appui aux témoins de l’accident pour leur audition, l’accueil des enquêteurs du Bureau Enquêtes Analyses (BEA) français, de la Section de recherches de la gendarmerie des transports aériens et des spécialistes de l’Institut de Recherches Criminelles de la Gendarmerie Nationale (IRCGN). Ces derniers étaient venus pour assister les spécialistes argentins dans l’identification des corps. J’ai également assisté le consul général dans le soutien des personnes sous le choc de l’accident et l’organisation de leur rapatriement en France, puis le rapatriement des dépouilles de nos compatriotes.
Enfin, lors de mes temps de commandement à Pau et à Lyon, les souvenirs les plus marquants sont ceux liés aux dossiers d’homicides, en particulier celui d’une jeune femme de 23 ans enceinte de 8 mois à Ustaritz, au Pays Basque, ou encore la disparition d’une jeune femme dans les Landes dont nous avons pu retrouver le corps six mois plus tard et le meurtre violent d’une femme partie cueillir des champignons dans l’Ain. Ces dossiers sont ceux où j’ai toujours pu constater tout l’engagement des enquêteurs de la gendarmerie, et pas seulement ceux issus des sections de recherches mais aussi ceux des brigades de recherches et des brigades territoriales, pour découvrir la vérité et permettre aux familles de faire leur deuil. Bien sûr je n’oublierai pas non plus les grosses opérations judiciaires contre la grande criminalité organisée et en particulier le dossier sur lequel nous avons saisi 1,8T de cocaïne sur une plage des Landes, celui où nous avons saisi 2 millions d’euros en liquide dans une voiture qui allait franchir la frontière pour se rendre en Espagne et encore celui qui nous a permis d’interpeller le « Breaking bad » français qui écoulait en famille, via le darkweb, ses produits stupéfiants jusqu’aux USA et en Australie.
J’imagine que mon séjour au Rwanda sera tout aussi marquant. J’ai déjà pu croiser des regards de victimes du génocide qui ne me quitteront pas de si tôt et la visite de certains mémoriaux qui portent tout le poids de la tragédie qui s’est jouée dans ce pays en 1994.
Plus légèrement, je garderai également de très bons souvenirs de certaines rencontres et échanges avec quelques célébrités, essentiellement issues du milieu sportif : le champion du monde de football 1998 David Trézeguet et l’équipe de France de tennis avec Jo-Wilfried Tsonga en Argentine, le dessinateur Plantu et l’équipe de France de football en Uruguay, les cyclistes Thomas Voeckler et Pierre Rolland au Rwanda.
Comment s’est déroulée votre mise en place au sein de l’ambassade de France à Kigali ?
Appelée de ses vœux par l’Office Central de Lutte contre les Crimes contre l’Humanité et les crimes de Haine (OCLCH) depuis de nombreuses années, la mise en place d’un officier de gendarmerie à l’ambassade de Kigali est l’aboutissement d’un processus politique qui a permis de relancer les relations diplomatiques entre la France et le Rwanda et dans lequel s’inscrivent :
- la nomination de Louise Mushikiwabo, de nationalité rwandaise, en tant que Secrétaire générale de la Francophonie fin 2018 ;
- l’arrestation de Félicien Kabuga, le financier présumé du génocide, par l’OCLCH en mai 2020 ;
- la publication en mars 2021 du rapport Duclert, intitulé « La France, le Rwanda et le génocide des Tutsis (1990-1994) ;
- la visite du président Macron à Kigali en mai 2021 ;
- la nomination en juin 2022, d’un ambassadeur plénipotentiaire au sein de l’ambassade de France à Kigali. Il n’y avait plus d’ambassadeur en titre depuis 2015.
J’ai l’habitude de dire que je suis un pur produit du rapport Duclert. Ma présence à Kigali est la concrétisation de la volonté de notre pays d’accélérer les procès des présumés génocidaires et de lutter contre l’impunité des personnes susceptibles d’avoir commis des crimes durant la période d’avril à juillet 1994.
Ma mise en place s’est effectuée progressivement. Après une première mission de préfiguration fin 2021, je suis devenu coopérant en janvier 2022. L’objectif était d’avoir le temps de pérenniser le poste. Ce qui s’est concrétisé sous la forme de la création d’un poste d’attaché de sécurité intérieure le 1er janvier 2023.
Je tiens à souligner que ce processus de création du poste d’ASI a été rendu possible par l’implication et l’engagement du Ministère de l’Europe et des Affaires Etrangères (MEAE), au travers de la Direction de la Coopération de Sécurité et de Défense, et du Ministère de l’Intérieur et des Outre-Mer, au travers de la Direction Générale de la Gendarmerie Nationale (DGGN) et de la Direction de Coopération Internationale de Sécurité (DCIS). Tous ces services ont œuvré de concert pour pérenniser un poste qui a déjà pu montrer toute sa pertinence.
Je tiens à souligner particulièrement l’appui de notre ambassadeur à Kigali, M. Antoine Anfré, qui depuis mon arrivée au Rwanda n’a eu de cesse de faciliter mon action auprès des différentes autorités.
Quelles sont vos missions en tant qu’attaché de sécurité intérieure ?
Ma mission principale est d’appuyer les enquêtes et les procès français liés au génocide des Tutsis de 1994. J’exerce au quotidien un rôle de liaison entre les services impliqués dans la lutte contre l’impunité des génocidaires présumés: l’OCLCH et le pôle « Crimes contre l’Humanité » du Parquet National Anti-Terroriste (PNAT) pour le côté français, et le Procureur Général du Rwanda et les services du National Public Prosecution Authority (NPPA) pour le côté rwandais. J’appuie les enquêteurs de l’OCLCH en amont de leurs déplacements au Rwanda dans le cadre des investigations et les magistrats du PNAT dans la préparation et le déroulement des procès devant la Cour d’assises de Paris. J’ai ainsi déjà participé à deux procès en 2021 et 2022, et deux procès sont d’ores et déjà programmé pour 2023.
J’assure également le suivi de la transmission des CRI (commissions rogatoires internationales) et DEPI (demande d’entraide pénale internationale) délivrés par les magistrats français dans le cadre des procédures judiciaires ouvertes en France. Actuellement on en compte environ une trentaine en cours.
Au-delà de cette mission essentielle, et qui est celle qui m’a été confiée dès mon arrivée en septembre 2021 à Kigali, je vais avoir désormais en tant qu’ASI la tâche de développer la coopération technique et opérationnelle avec les forces de sécurité intérieures rwandaises. Nous avons déjà commencé à aborder les thématiques de cette coopération technique et tout cela s’affinera avec le temps. Nous pourrons nous appuyer dans ce cadre, entre autres, sur ce que nous appelons les Ecoles Nationales à Vocation Régionale (ENVR), qui sont des centres de formations spécialisées répartis en Afrique, mis en place avec l’appui de la France, et destinés à former des militaires, des policiers et des magistrats des différents pays du continent.
J’aurai également ce rôle vis-à-vis du Burundi car la création du poste d’ASI comprend la compétence sur ce pays.
Nombre d’entre nous ont une image lointaine du Rwanda et de son histoire tragique. Pouvez-vous nous en parler en quelques mots ?
Le génocide des Tutsis s’est déroulé d’avril à juillet 1994. 800 000 à 1 million de personnes, en immense majorité des Tutsis, ont été victimes de massacres qui ont eu lieu dans tout le pays.
La particularité de ce génocide, qui est le dernier génocide du XXème siècle, est qu’il a été organisé et perpétré par des Rwandais à l’encontre d’autres Rwandais. Des victimes ont été tuées par des amis proches voire, par des membres de leur propre famille. Des familles entières ont été décimées.
Dans les années qui ont suivi le génocide, le pays a en grande partie géré le volet justice. Si un tribunal international a été mis en place pour poursuivre et juger les principaux responsables du génocide et si certains pays ont décidé de juger des présumés génocidaires qui se trouvaient sur leur territoire, les autorités rwandaises ont mis en place, avec l’aide internationale, un système de justice exceptionnel, dénommé tribunaux Gacaca, qui leur a permis de juger et de condamner, entre 2002 et 2012, 2 millions de personnes ayant pris une part plus ou moins grande dans la préparation et l’exécution du génocide.
Aucune région du pays n’a été épargnée et l’on trouve des sites mémoriaux jusque dans des lieux très isolés. Chaque visiteur de ces lieux ne peut échapper à l’émotion provoquée par le poids de cette terrible tragédie de l’Histoire.
Comment décrieriez-vous le Rwanda de 2023 ?
Le Rwanda de 2023 est totalement métamorphosé et il faut constater la capacité de résilience du peuple rwandais. Même si tout n’est pas oublié bien évidemment, les Rwandais veulent regarder l’avenir sans ignorer leur passé. On ne parle plus aujourd’hui de Tutsi et de Hutus et il ne viendrait à l’idée de personne, en particulier à aucun étranger, de demander à un Rwandais de quelle ethnie il est issu. Cette notion d’appartenance ethnique a d’ailleurs été supprimée des cartes d’identité après le génocide.
Le Rwanda est un des pays les plus propres au monde, où la sécurité est assurée en tous lieux. Le sentiment d’insécurité n’existe quasiment pas. Le taux de délinquance est bas.
Le pays s’est considérablement modernisé. 75% des foyers sont raccordés à l’électricité. Le réseau routier est proportionnellement très développé et en très bon état. Le Rwanda veut devenir une place financière et un hub aérien et il est sur le point de réussir son pari.
Le pays est aujourd’hui totalement ouvert au monde. Le tourisme s’y est particulièrement développé, en profitant de sites naturels magnifiques, tels que le lac Kivu, le parc national de l’Akagera, pour un safari en toute intimité, le parc national des volcans où l’on peut approcher les gorilles et rendu célèbre par Diane Fossey, la forêt de Nyungwe, et bien d’autres lieux.
Le Rwanda a accueilli plus de quarante conférences internationales en 2022, signe de l’importance politique qu’il prend en Afrique.
Le Tour cycliste du Rwanda est l’une des courses les plus prisées du continent et c’est le Rwanda qui accueillera les championnats du monde de cyclisme en 2025. Le 73ème Congrès de la FIFA se tiendra à Kigali en mars 2023.
Tous ces exemples montrent que le pays se tourne vers l’avenir. Il reste néanmoins à achever le processus de réconciliation et de réinsertion dans la société des personnes condamnées par les Gacaca et dont certains ont fini de purger leur peine. Mais le pays s’est bien préparé à cela.
Bien évidemment, il reste des marges de progression mais il est impressionnant de voir dans quel état se trouve le pays à peine 30 ans après le génocide.
Les Rwandais sont aussi sincèrement heureux de voir que nos deux pays ont pu retrouver une relation apaisée qui permet entre autres de poursuivre le processus de justice.
Au-delà de votre activité professionnelle, pouvez-vous nous dire quelles sont vos activités préférées pendant vos loisirs ?
Je passe généralement mon temps libre à faire du sport. Je nage, je cours et je fais du vélo. Et je peux vous affirmer que lorsque l’on fait du sport en extérieur ici à Kigali l’expression « pays des 1000 collines » prend tout son sens. Il y est particulièrement difficile de trouver des portions planes. Et j’espère que l’adage usuel qui dit « entrainement difficile, guerre facile » se vérifiera lorsque j’aurai l’occasion de reprendre modestement le départ de triathlons en France, sous les couleurs du club de la gendarmerie.
J’aime également lire. J’aime en particulier me plonger dans les romans de Maxime Chattam dont j’apprécie beaucoup l’univers, certainement par déformation professionnelle.
Et vous aurez compris que j’apprécie les voyages et la découverte d’autres cultures. Ce métier m’a permis d’être comblé à ce niveau.
Un remerciement appuyé Laurent pour nos entretiens, car l’interview s’est construite dans le temps, avec grand soin. Des échanges en confiance, fluides et passionnants, l’envie d’aller plus loin dans la découverte du pays, de son histoire, de sa culture, de son économie, de son environnement. L’occasion d’une visite à Kigali car bien comprendre l’histoire d’un pays exige d’aller à sa rencontre.
En attendant, des images qui marquent aussi votre parcours :
Les photos du diaporama :
Photo n°1 : Laurent Lesaffre et le général Dupouy – Camp Eggers – Kaboul – 11 nov 2011 © DR
Photo n°2 : Laurent Lesaffre, Présentation devant les personnels de la Police de la Sécurité Aeroportuaire – Argentine – 2015 © DR
Photo n°3 : Laurent Lesaffre, 30 ans de la SR de Pau – 2017 © DR
Photo n°4 : Laurent Lesaffre, Cérémonie de la Virgen del Pilar – garde civile – Intxaurondo – 2018 © DR
Photo n°5 : Laurent Lesaffre, Prise de commandement de la SR de Lyon avec le Général Guimbert – 2019 © DR
Photo n°6 : Laurent Lesaffre au Triathlon de Baudreix sous les couleurs de l’Association Sportive Triathlon Gendarmerie – 2022 © DR
Photo n°7 : Laurent Lesaffre et Thomas Voeckler – Kigali – 2022 © DR
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