Journée internationale des femmes : Interview de la capitaine Vanessa Demaria, EOGN

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A l’occasion de la journée internationale des femmes, je vous invite à lire l’interview de la capitaine Vanessa Demaria, responsable de la communication de l’EOGN. L’occasion aussi de mettre en lumière l’EOGN (Ecole des Officiers de la Gendarmerie Nationale) et la Gendarmerie Nationale. 

Capitaine, un grand remerciement tout d’abord.

Pouvez-vous partager avec nous votre début de parcours ?

Je suis née à Cannes dans les Alpes-Maritimes (06) et j’ai grandi dans le secteur de Grasse jusqu’à mon départ à l’université en 2003.

Je suis diplômée en droit. Après avoir obtenu ma licence à l’Université Nice-Sophia-Antipolis, j’ai décroché un master 2 en droit pénal, sciences criminelles et justice spécialisé dans les métiers de la prévention et du traitement de la délinquance à l’Université Aix-Marseille III en 2008.

J’ai ensuite suivi la préparation aux concours de l’Institut d’études judiciaires (IEJ) de Paris II Panthéon-Assas dans le but de passer le concours d’officier de gendarmerie que j’ai réussi en 2010. J’ai intégré l’EOGN à l’âge de 25 ans.

Quelles ont été vos motivations pour rejoindre l’EOGN ?

Dès la fin de ma 1re année de droit j’ai eu l’occasion de découvrir les métiers proposés par la gendarmerie et notamment le métier d’officier.  Depuis ce jour là je n’ai eu qu’un seul objectif, intégrer l’EOGN. Au début de mes études, mon choix était plutôt tourné vers la fonction de magistrat. Mon immersion dans les différents stages de mon cursus de formation m’ont amenée a apprécier davantage le métier d’officier de gendarmerie qui allie à la fois proximité du terrain, conception de manœuvre et sa déclinaison en commandement opérationnel. Je rêvais d’un métier de police judiciaire, d’être au cœur des enquêtes et d’avoir une action au plus près de la population. Je suis aujourd’hui particulièrement heureuse et fière d’avoir réussi ce concours très sélectif et d’exercer un métier qui me passionne et qui me permet de me remettre en question régulièrement face aux différentes missions qui me sont confiées.

Quelles -ont été et -sont vos missions aujourd’hui à l’EOGN ?

Après avoir commandé la communauté de brigades de Saint-Martin-d’Auxigny, située sur la compagnie de gendarmerie départementale de Bourges dans le Cher, entre 2012 et 2015, j’ai rejoint l’EOGN en tant qu’officier professeur au département tactique. Après quelques mois d’enseignement au profit des élèves en première année de formation, j’ai eu l’opportunité de devenir responsable de programme au sein du département qui gère le MBA spécialisé “Management de la sécurité”.

Le MBA est une formation de haut niveau créée par la Gendarmerie en 2014, destinée aux cadres expérimentés, dirigeants d’entreprises du secteur privé et public et qui fait partie du panel de formation continue proposé aux officiers de gendarmerie. Fondé sur le renforcement de la coproduction de sécurité/sûreté publique-privée, le programme de formation propose une vision globale des politiques de sécurité/sûreté à mettre en place dans les organisations. Qu’elles soient nationales ou internationales, publiques ou privées et peu importe le volume de salariés, toutes les organisations sont concernées par la mise en œuvre de mesures de sûreté. Les risques liées à la sûreté de ces organisations sont protéiformes et n’excluent personnes. Protection des biens, des personnes, sécurisation des flux, des données, gestion de crise, gestion du stress, le programme permet de faire un tour d’horizon des problématiques en la matière et donne des outils d’anticipation et de résolution.

J’ai eu la chance de travailler avec trois promotions successives d’auditeurs et de participer à l’évolution et à la consolidation de ce nouveau programme innovant. Une expérience très riche professionnellement et humainement car mes fonctions m’ont permis dans un premier temps d’être au plus proche des auditeurs dont le partage d’expérience était une véritable plus-value lors des séquences de formation et mises en situation. Et dans un deuxième temps d’être au cœur de l’ingénierie de formation du programme et de collaborer sur ces questions avec des professeurs et professionnels de renoms tels que les directeurs de chaires du MBA, directeurs d’Université, hauts fonctionnaires, directeurs sûreté de grands groupes.

Après deux ans et demi passés dans mes fonctions j’ai rejoint au 1er août dernier le bureau communication de l’École en tant que responsable de la communication, une nouvelle expérience passionnante et encore bien différente des autres depuis mes débuts en gendarmerie.

Aujourd’hui, je coordonne et gère l’ensemble de la communication interne et externe de l’École. Passant des réseaux sociaux, au site internet, à la présence sur les salons comme le FIC, les forums de formation, à la gestion des médias, à la conception des créations graphiques. Mon objectif est de faire rayonner l’École, les promotions et les personnels qui la constituent.

L’EOGN est la seule école de formation des officiers de gendarmerie en France. Elle est chargée de la formation initiale mais également continue des cadres, cadres supérieurs et hauts dirigeants de l’Institution. Tous les officiers de gendarmerie font un premier passage obligé par l’EOGN, certains reviendront à de multiples reprises dans le cadre de formations spécifiques ou pour y être affectés.

Ma mission est de faire connaître en interne comme en externe la façon dont les chefs de la gendarmerie sont formés dès le début de leur carrière et tout du long. La formation des officiers est exigeante, de haut niveau et nécessite des instructeurs qui détiennent une expertise professionnelle reconnue dans leur domaine d’enseignement. C’est tout cela qui fait de l’EOGN, école militaire et de service public, une véritable école d’excellence. Elle est une école en perpétuelle évolution, elle a rayonné à travers les époques et les crises mettant en place des procédés pédagogiques modernes, innovants et adaptés au service des élèves et des stagiaires et fête en toute légitimité son centenaire cette année.

Honorée d’accompagner deux promotions qui laisseront une empreinte indélébile dans l’histoire de l’Ecole (promotion colonel Beltrame et promotion de l’année du centenaire de l’Ecole), j’accompagne et met en lumière les moments marquants de leurs cursus de formation. La vie de promotion, ciment de la camaraderie militaire qui les animera tout au long de leur carrière, revêt également un caractère primordial. Empreinte d’humanisme, chaque promotion s’engage solennellement à soutenir une association caritative en redistribuant l’intégralité des fonds gagnés lors d’événement sportifs, artistiques ou récréatifs. Faire le choix d’embrasser une carrière d’officier ou de sous-officier de gendarmerie implique d’être plongé dans un nouveau monde, dans de nouvelles traditions militaires et de service public. Toute cette culture se construit dès l’arrivée en école, c’est ce qui fait la force des promotions et qui contribue à la grande solidarité qui existe dans l’Institution. Être officier communication de l’EOGN, c’est valoriser ces hommes et ces femmes d’exception qui témoigneront quotidiennement d’un engagement sans faille au profit de la sécurité des populations des territoires qui leurs seront confiés.

En dehors de votre vie professionnelle, avez-vous des passions, des loisirs qui vous animent ? 

Sportive, je danse depuis plus de 30 ans, c’est une passion qui m’anime depuis toujours et que j’ai pu pratiquer assidûment jusqu’à intégrer une compagnie semi-professionnelle à raison de 10h par semaine (jazz, hip hop, salsa). Depuis mes débuts en gendarmerie et au gré des mutations j’ai eu la chance de rencontrer des gens d’exception. Mariée avec un militaire de l’arme et maman d’une petite fille de bientôt 4 ans nous serons mutés à l’été 2019 dans le sud-ouest de la France et nous réjouissons d’ores et déjà de la nouvelle aventure humaine et professionnelle qui nous attend. Je souhaite transmettre à ma fille le service et le goût des autres qui m’animent.

Le Grand Public manque d’information relative à la Gendarmerie Nationale. Nous avons une vision partielle. Dans le contexte actuel des “gilets jaunes”, il me semble pertinent de nous éclairer sur l’ensemble de vos missions et apporter des précisions sur les sujets de votre choix.

Avoisinant les 100 000 personnels civils et militaires, la Gendarmerie Nationale intervient sur 95% du territoire (métropole et outre-mer) au profit de 50% de la population en matière de sécurité publique générale. Elle est implantée essentiellement en milieu péri-urbain et rural.

Placée sous les ordres de son directeur général, le général d’armée Richard Lizurey, les missions de la gendarmerie concourent à garantir un Etat de droit et le respect des libertés fondamentales de chaque citoyen.

Héritière d’une longue tradition militaire toujours affirmée au XXIe siècle, la Gendarmerie intervient dans le triptyque paix-crise-guerre en assurant en tout temps, tout lieu et toutes circonstances les missions qui lui sont dévolues sur l’ensemble du territoire: les missions de sécurité publique générale dont l’ordre public et les missions de police judiciaire.

Dans le contexte actuel de mécontentement social d’une partie de la population, la Gendarmerie s’emploie à garantir la liberté d’expression de chacun tout en assurant la sécurité des personnes et des biens et en particulier lors des manifestations.

Miss Konfidentielle vous remercie pleinement pour cet éclairage. Il est très agréable de voir les femmes prendre leur place dans un univers qui est somme toute très masculin.

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