Quatre portraits de passionnés par la montagne

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Vous appréciez ou vous êtes passionné par la montagne ? Source de bien-être, tant physique que spirituel, Miss Konfidentielle partage avec vous quatre portraits de passionnés ! Aux parcours et passions complémentaires, ils sont simplement inspirants. Miss Konfidentielle vous confie de jolis parcours personnels.

Onil Bosco, Auron
Accompagnatrice en moyenne montagne

« C’est un séjour en classe verte dans le massif du Mercantour qui m’a donné le goût de la montagne, à l’âge de 10 ans. Quelques années plus tard, je suis venue m’installer à proximité, dans la Haute- Tinée, où je réside depuis plus de 20 ans. Je partage ma vie entre le métier de personnel navigant commercial et celui d’accompagnatrice en montagne. Il y a 4 ans, j’ai pu concrétiser un projet qui me tenait à coeur : la création de la Maison des Guides et Accompagnateurs à St Etienne de Tinée pour organiser l’offre et fédérer les professionnels sur ce territoire. Mon deuxième métier m’a permis de voir du pays mais c’est ici à Saint Etienne de Tinée que j’ai trouvé mon Shangri La ! Ce qui m’anime c’est le partage et la transmission que ce soit en randonnée, marche nordique ou trail. J’aime aussi relever les défis et accompagner des personnes pour les aider à réaliser les leurs. Il y a une vingtaine d’années, au cours de multiples voyages en Inde, j’ai découvert le hatha yoga et l’ayurveda. Ces philosophies de vie constituent depuis ma colonne vertébrale et font partie intégrante de mon existence. Il m’aura cependant fallu du temps pour me sentir suffisamment prête à transmettre car je souhaitais vraiment incarner et expérimenter sur le long terme. Ce qui est fantastique c’est que cette quête est sans fin et faite de belles rencontres. Je suis actuellement en formation auprès de Yogi Khane pour me perfectionner en Yoga Égyptien ou yoga de la verticalité. »

  • En quoi la montagne est pour vous une destination spirituelle, parfaite pour l’éveil du corps et de l’âme ?

« Encore plus qu’ailleurs, être en montagne permet de s’émerveiller, d’ouvrir ses sens et de se sentir bien. En montagne on chemine dans la simplicité, on découvre sa vraie nature, on sort aussi parfois de sa zone de confort et on apprend à se faire confiance. On ressent une sorte de plénitude et d’apaisement, notre esprit est libéré. Il y a un vrai travail d’introspection qui peut avoir lieu, surtout sur les itinérances. Quelques fois ça peut faire mal… mais c’est ainsi que l’on avance sur le chemin. En montagne on a besoin de peu de choses, on les porte souvent dans notre sac à dos, on va à l’essentiel et c’est cet essentiel qui est important au quotidien. On est confronté aux éléments, on apprend l’humilité, le partage. Marcher en montagne, atteindre un lac ou un sommet permet un détachement progressif de la sphère quotidienne et fait travailler sa volonté et sa persévérance. En montagne, je ressens une sorte de silence intérieur qui me permet d’écouter la voix du coeur et d’être en paix. Il y a un proverbe tibétain qui me plait beaucoup : “ Quand tu arrives en haut de la montagne continue de grimper…” ».

Onil propose notamment des sorties randonnée bien être incluant Yogi Khane (Yoga égyptien ou de la verticalité) suivies d’exercices sur la conscience du souffle inspirés de la marche afghane, de pauses de méditation guidées et de reconnexion à la Terre par les sens (marche nus pieds, respiration par les pieds…).

Portrait de Jean-François Cassier, Le Mont-Dore
Musher

Dans sa première vie, Jean-François était ingénieur au sein du groupe Danone. Ancien responsable de production à Évian, Jean-François est tombé amoureux du Sancy lorsqu’il dirigeait l’usine d’eau du Mont Dore entre 2001 à 2005. Parallèlement, son épouse Murielle crée la ferme pédagogique « La chèvrerie des Mont Dore » en 2000. Ils produisent des fromages de chèvre frais et des tommes qui sont exclusivement écoulés en vente directe. La chèvrerie est aussi une ferme pédagogique qui invite petits et grands à découvrir et de participer aux activités de la ferme : nourrir les chèvres, câliner le troupeau, donner le biberon aux chevreaux.

En 2006, Jean-François réalise son rêve et passe le diplôme d’Etat de musher. Aujourd’hui Jean François est musher professionnel et propose des activités avec ses chiens été comme hiver. L’objectif est atteint : revenir aux sources, à la nature et à une vie libre et sereine…

  • Pourquoi ce retour aux sources, à la montagne ?

« J’ai été élevé dans une ferme (vaches viande et laitières) avec mes grands-parents jusqu’à l’âge de 15 ans. Et cela, je l’ai toujours gardé en moi, ce qui explique le fait d’avoir démarré une ferme avec mon épouse Murielle, ce qui était pour elle aussi son objectif. Quant aux chiens de traineaux, c’est ma passion depuis l’âge de 20 ans. J’ai constitué ma meute de 12 chiens petit à petit tout en exerçant mon métier de directeur d’usine. Et à 40 ans j’ai décidé de faire le grand saut : retourner aux sources et vivre à la montagne. Pour être libre et vivre de ma propre activité, vivre de la nature et du monde animal qui apporte un bien être fantastique. Le besoin de montagne est lié à cette envie de vivre au quotidien dans les grands espaces et avec des saisons très marquées. Le massif du Sancy est très sauvage et les collectivités ont su préserver la nature. Mon métier, enfin plutôt mes deux métiers : chevrier et musher, sont très riches de rencontres. Je me suis beaucoup questionné sur mon parcours, car dans la société d’aujourd’hui beaucoup de gens veulent faire ce grand saut ! Je leur explique qu’il y a eu 5 à 6 ans difficiles, de galère, pour démarrer la chèvrerie et l’activité de chiens de traineau. Tout cela ne s’est pas fait en un jour. Murielle et moi avons beaucoup été jugés sur ce choix que nous avons fait. Et puis le dernier projet que je viens de réaliser, c’était mon rêve de gosse, je viens d’obtenir mon brevet de pilote d’avion, ce qui me permet de survoler la Chaîne des Puys ainsi que le massif du Sancy avec ma famille et mes amis. Du pur bonheur ! ».

Portrait de Elodie Lukenda et Émilie Charvolen, Vars
Chèvrerie de la Font Sancte

Elodie a suivi des études de droit à Nice et a ensuite intégré une entreprise en tant que juriste. Emilie, elle, était réceptionniste dans des hôtels de Cannes. Elles n’attendaient qu’une seule chose, les weekends, pour s’échapper dans les montagnes du Mercantour, de l’Ubaye, du Queyras… Emilie a eu un jour un déclic : ne surtout pas subir une vie qui ne lui correspondait pas. Alors, tout remettre en question, mais pour faire quoi ? Une chose était certaine, elle voulait faire sa vie à la montagne, et quitte à tout quitter, autant avoir un métier passionnant ! Leurs nombreuses randonnées les ont amenées à rencontrer des bergers, des fromagers en alpage. L’élevage leur est apparu comme une évidence, un métier complet, palpitant et surtout réalisable à l’année en zone de montagne. Emilie a donc passé un brevet professionnel responsable d’exploitation agricole en apprentissage. Elle a ensuite fait des stages puis est devenue salariée en Savoie, à Pralognan la Vanoise, afin de se former au pastoralisme et à la transformation fromagère. Elodie, qui a soutenu ce choix de réorientation, a finalement suivi le même chemin. Après avoir passé tous ses weekends dans les exploitations où travaillait Emilie, elle s’est rendue compte à quel point ce métier lui correspondait. Elle a donc quitté son emploi de juriste pour travailler et surtout se former à la chèvrerie où était embauchée Emilie. Elle a ensuite été salariée dans une exploitation de brebis laitières à Pralognan la Vanoise. Grâce à ces différentes expériences professionnelles, elle a passé une VAE pour obtenir son diplôme dans le but de s’associer avec Emilie et créer une chèvrerie, qui ouvrira en décembre 2019 à Vars.

  • En quoi la montagne est pour vous une destination authentique, parfaite pour le retour aux sources ?

« La montagne est une allégorie de l’existence. Il n’y a pas plus sincère et vraie qu’elle. Tout en simplicité, elle sait se montrer fascinante et effrayante, massive et fragile, accueillante et repoussante. Peut-être d’ailleurs, est-ce dans son ambivalence que règne sa beauté. Aux antipodes de ce que nos modes de vie actuels encouragent, notamment l’immédiateté et la sédentarité, en montagne, le temps ralentit. Les joies simples de la vie refont leur apparition. Notre projet résulte en tout point de notre passion pour ce milieu montagnard. Notre désir de grands espaces, de moments intenses et vrais, d’une qualité de vie loin du superflu de la vie urbaine nous ont menées à nous poser les bonnes questions. En lien étroit avec la nature, avec nos animaux, nous prenons plaisir à vivre simplement, les pieds bien ancrés dans le sol au rythme des saisons. Ce métier, que nous effectuons avec passion, nous offre la chance de pouvoir participer à l’entretien de ce territoire qui nous donne tant. En zone de montagne, toutes les conditions sont réunies pour mener à bien notre projet : la ressource fourragère, le tourisme, le calme, la sérénité… ».

Portrait de Jean-François Durand, Val Cenis
Responsable du musée d’archéologie

Jean-François Durand, responsable du musée d’Archéologie de Val Cenis Sollières emmène les visiteurs sur les traces des premiers agriculteurs- pasteurs du Néolithique installés il y a 5 600 ans dans la grotte des Balmes.

Après une maîtrise LEA Tourisme à l’Université de Savoie à Chambéry et un DESS européen en France, Allemagne, Pays Bas et Angleterre, Jean-François devient responsable du service des visites grand public de chaînes de montage d’avions Airbus (A330 et A340 précisément) chez Aerospatiale. Son parcours professionnel le mène ensuite dans la vallée de l’Eau d’Olle en Oisans où il prend le poste de directeur d’un Office de Tourisme intercommunal, puis depuis 2014, à Val Cenis, où il est responsable du musée d’archéologie de Val Cenis Sollières.

  • Quel est votre parcours « archéologique » ?

« J’ai participé pendant 11 ans aux fouilles à la grotte des Balmes d’où viennent tous les objets exposés au Musée. Je n’ai pas de formation en archéologie mais j’ai appris au fur et à mesure des chantiers. Pourquoi fouiller ? Par passion pour l’archéologie, mais pour le patrimoine de Haute Maurienne d’une façon plus générale. Je suis également coordonnateur culturel à la mairie de Val Cenis, en charge du patrimoine. Au cours des fouilles, ce qui était passionnant n’était pas uniquement la découverte de beaux objets. C’était aussi appréhender le quotidien des habitants des Balmes et la richesse de leur culture.»

  • Quelles sont les spécificités de votre travail au Musée d’Archéologie ?

« C’est un travail passionnant ! J’éprouve beaucoup de plaisir et j’ai beaucoup de chance de pouvoir m’y investir. M. Jean-Louis Bougon, maire de Sollières Sardières et aujourd’hui maire délégué de Val Cenis Sollières Sardières a eu la volonté très ferme de faire vivre et de développer le musée. J’ai également la chance de pouvoir partager cette passion pour l’archéologie et d’en apprendre toujours plus. Plusieurs aspects dans mon travail sont particulièrement intéressants. Je suis passé de la construction d’avions aux tessons de céramique ! Ce qui me passionne surtout est ce travail de vulgarisation et de partage de connaissances : rendre les collections du Musée et le travail d’archéologue en général accessible au grand public.

Je peux montrer au visiteur que le patrimoine de Haute Maurienne et surtout le patrimoine archéologique sont exceptionnels et souvent d’une richesse insoupçonnée. Quand dans le livre d’or du Musée des enfants écrivent “J’ai adoré le musée” ou encore “J’ai appris plein de choses”, c’est particulièrement gratifiant et j’ai réussi ma mission. Plus prosaïquement, j’aime montrer que l’archéologie a toute sa place dans l’offre touristique d’une destination, ce qui n’est pas évident tous les jours ! »

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