La collection MOROZOV, icône de l’art moderne à La Fondation Louis VUITTON du 22.09.2021 au 03.04.2022

La Fondation Louis VUITTON située à deux pas du jardin d’acclimatation à Paris propose des expositions soignées au sein d’un cadre architectural insolite. Pour la 3ème fois depuis l’ouverture de l’exposition La Collection MOROZOV, Miss Konfidentielle visite les galeries avec enthousiasme ! La Collection est si riche et variée qu’une visite ne suffit pas. De nouveau sur place ce week-end, il est plus que temps de vous encourager à découvrir l’expo avant sa fermeture le 03 avril 2022. La prolongation est un luxe, profitez-en ! Voici les informations à lire avant de réserver votre billet …

L’exposition veut rendre hommage à Mikhaïl et Ivan MOZOROV, grands collectionneurs moscovites d’art moderne français et russe. Le dyptique formé par les deux expositions du cycle “Icônes de l’art moderne”, successivement consacrées à Sergueï Chtchoukine et autres frères MOROZOV, a pour objectif de retracer l’histoire de ces industriels philanthropes et de comprendre l’étrange et impérieux “art de collectionner” dont ils partagèrent la passion.

Mikhaïl et Ivan MOZOROV (nés respectivement en 1870 et en 1871) sont issus d’une famille d’origine serve, engagée dans la voie schismatique de la Vieille Croyance orthodoxe. Leur puissant intérêt pour l’art en train de s’inventer sur la scène parisienne, leur volonté de créer des collections représentatives des mouvements modernistes, comme leur souhait de faire donation de leurs collections à la Galerie municipale TRETIAKOV (créée en 1892 par les frères Sergueï et Pavel TRETIAKOV) constituent le cadre commun leur action.

Les frères MOROZOV fréquentent durant leur adolescence les peintres russes les plus influents de leur temps, bénéficient d’un apprentissage artistique et vont s’entourer de conseillers, tels les peintres Konstantine KOROVINE ou Valentin SÉROV, pour construire leurs collections.

Dès la fin des années 1890, Mikhaïl MOZOROV entreprend de réunir une collection où voisinent MANET, COROT, MONET, TOULOUSE-LAUTREC, DEGAS ainsi que BONNARD, DENIS, GAUGUIN et VAN GOGH, qu’il sera le premier à faire connaître en Russie.

Sa collection comptera à sa mort en 1903 – il est âgé de 33 ans – 39 oeuvres françaises et 44 oeuvres russes. Selon son voeu, son épouse Margarita KIRILLOVNA en fera don à la Galerie TRETIAKOV en 1910, où une salle est alors consacrée à ce grand collectionneur novateur.

Ivan MOZOROV reprend à son compte le projet de son frère de créer une collection exemplaire d’art moderne français. Il commence à s’intéresser aux impressionnistes dès la fin de 1903 mais c’est à partir de 1907, avec la découverte de l’oeuvre de CÉZANNE, qu’il s’engage plus résolument dans l’art de collectionner.

L’achèvement des décorations monumentales du Salon de musique (Maurice DENIS) et de l’escalier d’honneur (Pierre BONNARD) de son hôtel moscovite confère dès 1912 à ses galeries de peinture le caractère d’un accomplissement. La revue Apollon leur consacre alors un numéro spécial publié en russe et en français.

Le 19 décembre 1918 paraît le décret de nationalisation des collections d’Ivan MOROZOV. Sa collection d’art français compte alors 240 oeuvres et sa collection d’art russe, commencée dans sa vingtième année en 1890, en compte 430. Fuyant Moscou, le collectionneur s’installe à Pétrograd (Saint-Pétersbourg) puis passe clandestinement la frontière avec la Finlande, accompagné de sa famille, afin d’émigrer en Europe. Ivan MOROZOV décèdera le 22 juillet 1921 à Carlsbad, à l’âge de 49 ans.

Formant entre 1919 et 1923 le “Second département” du Musée de la nouvelle peinture occidentale (le Premier département étant formé par la collection de Sergueï CHTCHOUKINE également nationalisée en 1918), puis entre 1923 et 1928, le “Second département” du Musée d’art moderne occidental, pour enfin être réunie en 1928 aux collections de CHTCHOUKINE, la collection de d’Ivan MOROZOV connaîtra bien des vicissitudes : décrochage partiel en raison de l’attribution des espaces du musée à d’autres utilisateurs; tentative de vente sur le marché international (Le Café de nuit, 1888 de VAN GOGH, et le Portrait de Madame Cézanne dans la serre, 1891-1892, de CEZANNE, seront alors vendus aux Etats-Unis); dès 1938, interdictions successives de présentation d’oeuvres pour des raisons idéologiques par les tenants de la future doctrine du réalisme-socialiste de JDANOV ; déménagement temporaire à Novossibirsk durant la Seconde Guerre mondiale ; enfin en 1947, sur décret de Staline, liquidation du Musée d’art moderne occidental et répartition de ses collections entre le Musée des beaux-arts POUCHKINE à Moscou et le Musée de l’Ermitage à Léningrad (Saint-Pétersbourg). Il faudra attendre la politique du Dégel dans les années 1950 pour que les oeuvres impressionnistes, puis les avant-gardes fauves et cubistes soient à nouveau progressivement présentées au public.

A découvrir :
Peintres et mécènes face à face
L’invention d’un regard
Les quatre saisons, Pierre Bonnard
De la nature des choses
Une journée en Polynésie, Paul Gauguin
Les amateurs d’orage
Les paysages illimités, Paul Cézanne
Portraits génériques, Paul Cézane et les cézannistes
Modernité post-cézannienne
Natures mortes de première nécéssité
Le prisonnier, Vincent Van Gogh
Entre les mondes, Henri Matisse
Des nus dans l’atelier
L’histoire de Psyché, Maurice Denis.

Fondation Louis VUITTON, Collection MOROZOV “Le prisonnier” de Vincent Van GOGH © Valérie Desforges

Le second volet de la grande manifestation “Icônes de l’art moderne” organisée par la Fondation Louis VUITTON réunit plus de 170 chefs-d’oeuvre inestimables de la collection d’art moderne français et russe des frères moscovites Mikhaïl et Ivan MOROZOV.

Philanthropes des arts, les frères Mikhaïl ABRAMOVITCH MOROZOV (1870-1903) et Ivan ABRAMOVITCH MOROZOV (1871-1921) ont dominé la vie culturelle moscovite entre la fin du XIXème et le début du XXème siècle, au même titre que les TRÉTIAKOV, MAMONTOV, RIABOUCHINSKI et CHTCHOUKINE. Leur soutien inconditionnel à l’art contemporain européen et russe contribuera largement à la reconnaissance des peintres modernes français.

La Fondation Louis VUITTON
La Collection MOROZOV
Billetterie 
Anne Baldassari
Conservateur général du patrimoine
Commissaire général de l’exposition
Directeur du catalogue

Source : en partie Le livre La Collection MOROZOV, Galimard

 

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