Interview du GCA (2S) Gilles MODÉRÉ, auteur du livre « Aviateur sans avion, un mécano sort de l’ombre ! »

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Le 12 août 2022 – Lors de la préparation de l’interview du GCA (2S) Gilles MODÉRÉ, Délégué général de la Fondation des Œuvres Sociales de l’Air (FOSA), nous avions évoqué les sujets de l’écriture et de la publication de son autobiographie visant à partager avec le plus grand nombre son parcours que je me permets de définir d’extraordinaire, au sens qui constitue une exception au cours habituel des choses.

Le général me contacte courant juillet afin de m’annoncer que son ouvrage est publié, je ne manque pas de me procurer un exemplaire dédicacé, un honneur ; de le lire dans les jours qui suivent et de prendre attache avec le général.

Nous vous invitons à découvrir le fruit de nos échanges.

Général,
Quel est l’objet de votre livre ?

Le livre est une autobiographie dans laquelle je relate quelques événements ou situations qui marquent ma carrière dans l’Armée de l’air.

Le cheminement est chronologique, il montre les éléments qui m’ont conduit à rejoindre, d’une part le monde de l’aéronautique, d’autre part l’Armée de l’air. Les anecdotes sont nombreuses et variées.

Cette diversité vise à rendre la lecture aisée même si le lecteur n’est pas un spécialiste.

Les relations humaines sont au cœur de cet ouvrage, elles démontrent la richesse d’une carrière dans les armées.

Pourquoi ce livre ?

Ce livre résulte essentiellement de la volonté de transmettre, une transmission vis-à-vis des plus jeunes afin qu’ils aillent au bout de leurs rêves, une transmission à ma descendance pour lui offrir des repères…

En effet, lorsque j’étais commandant de l’Ecole de l’air, les élèves, notamment ceux de recrutement direct, avaient parfois du mal à concevoir ce qui les attendait.

De surcroit, les fonctions exercées par un officier mécanicien sont mal connues. Il faut avouer que le terme « mécanicien » n’est pas forcément vendeur.

Je reste persuadé que cette perception « négative » a une influence sur le recrutement. L’Armée de l’air a, me semble-t-il, besoin de témoignages de ce type qui donnent envie d’exercer ce métier. Un officier mécanicien est très rapidement un « super manager », cela est de nature à satisfaire un(e) jeune qui choisit cette voie. Faisons en sorte que cela se sache !

Enfin, mon parcours démontre que l’ascension sociale n’est pas un vain mot dans les armées.

Il serait instructif de découvrir les conséquences de la sortie du livre …

… auprès du grand public 

Le grand public découvrira les « coulisses » de certaines missions de l’armée de l’air.

Le livre apporte un éclairage sur des aspects méconnus de la vie de militaire.

Il est de plus un exemple de l’ascension sociale évoquée précédemment.

… auprès des personnels du ministère des armées 

Certaines personnes vont se reconnaitre et j’espère que ce livre leur rappellera de bons souvenirs.

C’est aussi un moyen de leur témoigner ma reconnaissance pour ce qu’ils m’ont apporté.

Paradoxalement cet ouvrage pourrait aussi apporter aux « aviateurs avec avion » un éclairage sur « le monde de la mécanique ».

Quelles sont vos responsabilités aujourd’hui
et les étapes marquantes précédentes ? (En bref)

Vos responsabilités aujourd’hui

Depuis janvier 2021 je suis délégué général de la fondation des œuvres sociales de l’air (FOSA) et directeur des meetings nationaux de l’air.

La première attribution consiste à diriger le fonctionnement quotidien de la fondation dans le respect des orientations fixées par le conseil d’administration.

La seconde permet d’organiser, avec le concours du ministère des Armées, un meeting annuel dont les excédents financiers alimentent le budget des actions sociales de la FOSA.

Je souligne le fait que les droits d’auteur du livre seront intégralement reversés à la FOSA.

Les étapes marquantes précédentes 

J’ai un parcours classique d’officier mécanicien dans une première partie de carrière (avec cependant une prise de responsabilités rapide dès ma sortie de l’Ecole de l’air en 1984).

J’ai notamment occupé le poste de chef des services techniques d’un escadron de combat (1986 – 1989). C’est à cette période que j’ai participé à mes premières OPEX (opérations extérieures).

J’ai servi au sein du centre d’expertises aériennes militaires avant de rejoindre la base de Reims (1994) où j’ai commandé une importante unité de maintenance.

Puis, à partir de la « scolarité » à l’Ecole de guerre en 1999, j’ai eu un parcours orienté études, conduite du changement et inspection.

Les moments clés de cette deuxième période sont le poste de commandant de base à Dakar (2006 – 2008), celui de chef d’état-major de la Mission pour la coordination de la réforme (MCR) placée auprès du ministre de la Défense (aujourd’hui ministre des Armées). La surprise fut totale avec l’affectation à Salon-de-Provence en tant que commandant de la base et surtout commandant de la prestigieuse Ecole de l’air (2010 – 2013).

Au terme de trois années riches et d’échanges avec les jeunes élèves officiers, l’Armée de l’air m’a désigné commandant en second des forces aériennes (2013 – 2016).

Enfin, pour couronner et confirmer ce parcours atypique le poste d’Inspecteur de l’Armée de l’air (2017 – 2020) m’a été confié.

Avez-vous d’autres projets comme celui de l’écriture ? 

J’ai quelques idées mais rien qui soit à maturité pour constituer un livre… Si « aviateur sans avion » rencontre un petit succès, peut-être pourrait-on envisager une version plus étoffée avec d’autres anecdotes ?

Un autre projet. Je souhaite disposer de plus de temps (et d’espace) pour peindre. En effet, la peinture est une autre de mes passions et je rêve de pouvoir installer un atelier dans la maison que je suis en train de faire construire.

Tout cela est conditionné par mon départ à la retraite d’ici 2 ans.

Comment occupez-vous la saison été 2022 ? 

Après le succès du meeting de Cognac en mai dernier, j’ai déjà la tête dans la préparation du meeting 2023.
En effet, il faut compter un an de préparation pour une manifestation de ce genre.

Fort heureusement je dispose d’une excellente équipe et d’un important soutien de l’Armée de l’Air et de l’Espace (AAE).

GCA Gilles MODERE, FOSA, Meeting Cognac © SIRPA AIR

Au programme de la coupure estivale, il y a balades en montagne et moments de partage en famille…

Je suis un contemplatif et se retrouver en montagne pour admirer les paysages à couper le souffle (l’ascension de certains sommets y contribue aussi) me permet de me ressourcer. C’est aussi une opportunité pour se retrouver soi-même.

Quant à la famille, c’est un vrai bonheur de prendre le temps d’échanger avec les êtres chers. La « machine à fabriquer des souvenirs » fonctionne à plein régime dans ces moments-là !

 

Un remerciement appuyé général pour l’écriture de ce bel ouvrage, témoignage de vie, d’émotions, la plume est fluide et nous embarque pour une lecture rapide, instructive, pleine d’enseignements.
Le livre est prêté, c’est cela aussi je pense la vie d’un ouvrage, le partage.


Note importante

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