Interview de Sophie BEJEAN, Rectrice de la région académique d’Occitanie, Rectrice de l’académie de Montpellier et Chancelière des universités

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Le 22 février 2023 – Très honorée et heureuse de la belle rencontre avec Mme. Sophie BEJEAN, Rectrice de la région académique d’Occitanie, Rectrice de l’académie de Montpellier et Chancelière des universités à la direction générale de l’Enseignement supérieur et de l’insertion professionnelle, située à deux pas de la Sorbonne. 

Un entretien riche en échanges et partage d’informations sur le parcours, les missions, les actualités, les loisirs de Mme. Sophie BEJEAN. Je retiens la passion du métier et avant tout la valeur de l’engagement !

Bonjour Madame,
Quelles sont vos missions au regard de votre titre ?

Je suis rectrice de la région académique Occitanie, rectrice de l’académie de Montpellier et chancelière des universités.

C’est un titre un peu long et qui retrace finalement l’ensemble du spectre et du champs d’intervention qui est le mien sur le territoire de l’Occitanie.

A ce titre, d’une part j’ai la responsabilité des politiques publiques de l’Education nationale, de la jeunesse et des sports, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche sur le territoire de l’Occitanie et plus particulièrement de la mise en œuvre opérationnelle des politiques éducatives pour le périmètre de l’académie de Montpellier.

Et à ce titre aussi, je représente mes ministres, le ministre de l’Education nationale M. Pap NDIAYE, la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Mme. Sylvie RETAILLEAU.

Nous sommes dans les locaux de la direction générale de l’Enseignement supérieur et de l’insertion professionnelle, vous avez croisé tout à l’heure la Directrice générale, Mme. Anne-Sophie BARTHEZ. C’est un peu le cœur de la relation avec les universités, avec les établissements d’enseignement supérieur dans le territoire national et j’en ai la responsabilité pour l’Occitanie.

Donc je représente les ministres, je représente aussi désormais la ministre des Sports, Mme. Amélie OUDÉA-CASTÉRA, qui en ce moment est en charge des Jeux Olympiques et paralympiques de 2024, et je représente aussi Mme. Sarah El HAÏRY, la Secrétaire d’Etat en charge de la jeunesse, de cette belle opération qu’est le SNU, le Service national universel, qui est un projet de société porté par le président de la République.

C’est une belle responsabilité, une fonction passionnante en fait, et qui est extrêmement intéressante parce que finalement j’ai la responsabilité de la cohérence de la politique de l’Etat portée par ces ministres sur l’ensemble du territoire et à cet égard, je travaille avec les leviers d’action qui sont les nôtres, les moyens, les relations avec les autres services de l’Etat, la présidente de Région, les préfets, le directeur général de l’ARS, les collectivités et les élus sur les territoires, les départements, les maires. Et comme représentante de l’Etat, je suis aussi une haute-fonctionnaire, ce qui apporte la rigueur des politiques publiques, la responsabilité et aussi la neutralité de l’Etat que je dois porter en particulier dans mon dialogue avec les élus et les relations de travail.

Nombreuses sont vos responsabilités. Comment gérez-vous l’organisation de votre travail au quotidien ?

Comme pour d’autres services de l’Etat, j’ai une responsabilité et une fonction de représentation.

Les services administratifs du rectorat sont sous la responsabilité du secrétariat général. Je travaille en équipe avec les secrétariats généraux qui gèrent des services.

Les directeurs départementaux de l’Education nationale sont mes adjoints et ont la responsabilité des écoles et établissements de leur département. Mon travail de responsable public exige beaucoup d’organisation avec une gouvernance propre comme dans une collectivité sous l’autorité d’un maire.

Je dis un mot sur nos services de ressources humaines. L’Education nationale est le plus gros employeur en France, même en Europe, peut-être dans le monde avec un million de personnels. Dans mon académie, par exemple, il y a 55 000 personnels. Il est intéressant d’avoir ce chiffre à l’esprit pour bien comprendre que ce n’est pas le recteur seul ou la rectrice seule. Son rôle est d’être responsable de l’organisation des services du rectorat et d’assurer le dialogue avec les interlocuteurs sur le territoire.

A vous écouter, je me demande comment on devient rectrice.

Comme beaucoup de recteurs, je suis professeure des universités, professeure de sciences-économiques, spécialiste de l’économie de la santé.

J’ai fait mes études et je suis devenue professeure à l’Université de Bourgogne, à Dijon.
Lorsque j’étais enseignante-chercheuse, à donner des cours et être responsable de formations, de la recherche aussi, j’avais je crois la fibre de l’engagement pour la vie de mon université.

Je me suis engagée au sein du conseil d’administration et assez vite j’ai été sollicitée par des collègues qui m’ont proposé des missions spécifiques sur l’orientation des étudiants et ensuite la responsabilité de formations.

Puis je suis devenue présidente d’université, j’ai présidé l’université de Bourgogne pendant 5 ans et à la suite de cela, la ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche à l’époque, m’a confié des missions nationales à ses côtés. J’ai présidé des établissements publics, en particulier le CNOUS, Centre national des œuvres universitaires et scolaires et Campus France qui promeut les universités françaises à l’étranger. J’ai également porté une mission qui était d’assurer la concertation pour élaborer une stratégie nationale de l’Enseignement supérieur. Ce qui m’a amené d’ailleurs à travailler dans ces locaux de l’Enseignement supérieur à échanger avec des interlocuteurs dans les services, une mission passionnante qui m’a fait rencontrer beaucoup de gens, qui m’a amené à avoir une vision globale des politiques de l’Enseignement supérieur pour finalement, à l’issue de cette concertation, de porter nos propositions auprès de la ministre et du président de la République.

C’est à la suite de cela que m’a été proposé de devenir rectrice, d’abord à Strasbourg en 2016. Je suis restée 4 ans en Alsace, sur ce territoire très attachant, européen avec le Parlement européen, des relations transfrontalières assez passionnantes. C’est aussi un territoire très contrasté, la ville de Mulhouse par exemple, est en éducation prioritaire. C’est dans ce contexte, toutes ces spécificités, la langue régionale, une terre concordataire… que j’ai découvert finalement la responsabilité, le rôle, le métier de rectrice. Je me suis beaucoup plu à Strasbourg. Quatre ans plus tard, on m’a proposé d’être rectrice de l’académie de Montpellier et rectrice de la région académique Occitanie.

C’était une reconnaissance de mon engagement et de mon expérience que j’étais honorée de recevoir.

Vous avez eu la responsabilité du rectorat de l’académie de Montpellier et de la région Occitanie peu avant le confinement. Un challenge !

Cela s’est révélé un vrai challenge parce que je suis arrivée dans un contexte particulier en février 2020.

A mon arrivée ou presque, on a confiné les écoles, fermé les universités et nous avons eu à organiser nos services pour travailler à distance, comme tout le monde.

Je venais d’arriver, je n’avais pas encore rencontré tous mes interlocuteurs, donc cela a été un challenge et finalement professionnellement très riche.

Nous avons eu à organiser, mettre en place la gestion de crise, que l’on puisse permettre la continuité à distance, mais en même temps garder le cap sur nos missions, sur ce qui devrait être la validation d’une année et les examens. Faire venir les élèves à l’école et comme vous dites, faire attention à l’humain parce que l’école, les enfants, c’est extrêmement important pour la population et lorsqu’il y a des crises, des problèmes, l’Education nationale est exposée, devant porter la continuité des relations avec les élèves, devant accompagner ses personnels. L’Education nationale est un employeur important qui doit permettre aux professeurs de continuer à exercer leur métier en leur donnant des outils, qui doit faire attention aux élèves les plus fragiles.

L’école avec grand E, était vraiment sur le devant de la scène et nous devions faire face à ces enjeux de communication, une relation presse presque quotidienne, pour expliquer, faire comprendre, dire les objectifs et comment on s’y prenait, quels leviers d’action, quelles ressources mises à disposition … Avec le recul, je dis que c’était riche professionnellement d’abord parce qu’il y a une solidarité des services de l’Etat qui s’est mise en place, notamment avec l’ARS et les préfets, une interaction aussi très forte avec les élus des collectivités qui souhaitaient aider leurs concitoyens. Nous l’avons fait ensemble. Ils ont toujours répondu « présent » à mes sollicitations.

Nous avons eu une relation humaine très forte ce qui est un grand atout aujourd’hui pour moi que de continuer à travailler dans cette relation de confiance, de transparence qui s’est construite avec les élus des territoires.

Chacun est dans son rôle pour agir dans l’intérêt commun sur l’ensemble du territoire.

Je me souviens des actions du ministère de la Culture en complément de l’Education nationale, de la refonte et du développement des outils numériques pour occuper les enfants chez eux. Une belle synergie.

Les sujets forts à la sortie du confinement étaient l’exercice physique, le sport, la culture, les relations sociales. Dans les écoles et les lycées, les jeunes ont souffert du manque de relations sociales, ce qui les a fragilisés. On en vient au sujet de la santé, de la santé mentale de nos élèves, de nos étudiants.

Ce sujet de la santé a pris de l’ampleur du fait de la crise et nous a amenés à travailler encore une fois en interaction, par exemple avec les agences régionales de santé.

De cette période complexe sont nées de belles idées comme les « vacances apprenantes » que l’on a déployé précisément avec notre service Jeunesse et Sport et les collectivités, le secteur associatif. Des enfants, des adolescents sont ainsi partis en séjour sous notre responsabilité et celles des acteurs pour apprendre, être valorisés.

Quelles actualités autres souhaitez-vous aborder ?

Il y en a beaucoup (sourire).

Par exemple, j’évoquais ce matin en réunion avec notre ministre les dialogues territoriaux que nous menons dans chaque ville où il y a des étudiants, aussi bien dans les grandes villes que les villes de taille moyenne comme Carcassonne et les plus petites villes en Lozère, ou à Castres, Tarbes.

Dans chaque ville avec les acteurs du territoire, nous faisons un diagnostic de ce dont bénéficient les étudiants car il faut qu’ils aient accès à leurs droits, de leurs besoins complémentaires.

C’est un exemple de la politique publique dont nous avons la responsabilité.

Je pourrais dire aussi pour l’Education nationale, qu’à ce moment de l’année, nous préparons la rentrée pour déployer les moyens dans les collèges, les lycées, aussi pour répondre à nos enjeux démographiques.

L’Occitanie est une région, attractive et l’académie de Montpellier voit une augmentation des effectifs des élèves du second degré. Il nous faut accompagner cette évolution démographique et en même temps mettre en place des formations du lycée général, on les connaît, avec une réforme qui a été mise en place, une réforme d’ampleur qui transforme le Bac, qui propose des parcours plus riches aux élèves. Pour la voie professionnelle, un sujet d’actualité cette année est de valoriser les formations aux métiers en fonction du monde économique, des défis environnementaux, des défis sociétaux, des métiers en tension. Cela veut dire mieux former dans ces métiers les étudiants et le faire en lien avec le monde économique, ce à quoi je tiens beaucoup. L’école et les entreprises historiquement avaient peu l’habitude de se parler, elles le font de plus en plus et c’est au bénéfice de tous et surtout des jeunes pour leur avenir.

Notre ambition est aussi d’accompagner les jeunes à devenir des citoyens éclairés au sens où ils respectent les valeurs de la République. En 4 ans, tous nos personnels vont être formés à la laïcité et enseigneront dans les classes les situations concrètes que l’on peut rencontrer au quotidien. Ils seront en capacité de répondre aux questions des élèves.
Par exemple, comment un professeur d’EPS gère les questions des jeunes filles qui ne veulent pas venir à la piscine ? Les professeurs ont des fiches pratiques, des cas concrets, des mises en situation. C’est aussi notre responsabilité d’apporter cette expertise à nos professeurs en les accompagnant, les formant et en leur donnant des ressources pour qu’ils ne se sentent pas seuls dans ces situations.

J’ai encore plein de sujets d’actualité (sourire). En ce début d’année, c’est aussi la période des annonces. Nos ministres nous ont réunis sur deux jours avec tous les recteurs de France. Des annonces ont été faites sur la formation professionnelle, comme je viens d’en parler, et aussi sur le collège. Notre ministre M. Pap NDIAYE sait à quel point la 6ème est une année de transition pour les enfants qui arrivent de l’école primaire qui n’ont pas l’habitude d’avoir plusieurs professeurs, qui sont dans un environnement différent et qui sont parfois fragiles sur certaines de leurs connaissances. Notre ministre a annoncé un plan d’action, de mobilisation pour que l’année charnière de 6ème soit accompagnée pour nos élèves fragiles, en maths, en français et que l’on renforce leurs bases et qu’ils poursuivent le collège et réussissent, car c’est cela l’objectif, aider les élèves à réussir. C’est aussi un autre de nos chantiers.

Nous allons également poursuivre le déploiement du SNU, le dossier porté par Mme. Sarah El HAÏRY.
En Occitanie, nous avons une terre qui peut accueillir des séjours de jeunes engagés pour le Service national universel, parce qu’il y a beaucoup de centres de vacances. Nous accueillons cette année les jeunes de l’Ile-de-France qui vont venir en Occitanie pour leur séjour et les jeunes d’Occitanie viendront en Ile-de-France découvrir autre chose.

C’est une très belle idée avec des enjeux organisationnels et des moyens pour déployer, pour avoir plus de jeunes qui en bénéficient.  C’est aussi notre responsabilité de l’organiser, le prévoir, l’accompagner. Tout cela est passionnant !

Quel est le lien du ministère de l’Education nationale et du Service civique ?

C’est aussi de notre responsabilité.

Le service Occitanie en charge du Service civique valide les institutions, les collectivités ou les associations qui accueillent les services civiques, en fonction d’un cahier des charges défini par l’agence du Service civique.

Le service civique permet aux jeunes une expérience d’engagement, en étant formés et faire que cette expérience magnifique leur permette de progresser, d’avoir de nouveaux projets dans leur vie ou bien de progresser dans leurs projets professionnels.
J’en parlais avec Mme. Béatrice ANGRAND avant qu’elle ne quitte ses fonctions, lors de rencontres avec les jeunes, on constate tout le bénéfice qu’ils tirent de cette expérience.

Donc oui, nous avons aussi ce rôle, pas de recruter nous-même même si cela arrive mais surtout de nous assurer que la formation passe et qu’il y ait une qualité de l’accompagnement, de l’encadrement et de la formation qui est donnée aux jeunes volontaires du service civique.

Ces missions SNU, Service civique, jeunesse n’étaient pas sous l’autorité du Recteur. C’est nouveau depuis 2020. Une réforme de l’Etat a choisi de confier cette responsabilité aux recteurs pour qu’il y ait une continuité en dehors de l’école, du collège et du lycée, pour les enfants.

C’est avoir cette capacité à mettre en musique finalement l’ensemble de nos leviers de politique publique pour les jeunes, c’est le sens de cette réforme et donc c’est passionnant.

Et encore je n’ai pas parlé des sports ! (Sourire)

Je vais dire un mot sur le sujet parce qu’il va y avoir la Coupe du monde de Rugby France 2023 et les Jeux olympiques et paralympiques en 2024.
Donc c’est un challenge pour nous car responsable de l’Etat dans mon territoire, c’est avec les autres acteurs, les collectivités, la région, le préfet. C’est de faire en sorte que ce soit une formidable occasion d’encourager le sport pour tous et pour nos élèves. Par exemple, on généralise 30 minutes d’activité physique pour les élèves dans le primaire, on organise des compétitions de sports scolaires qui favorisent les rencontres entre élèves pour permettre d’être jeunes officiels, d’être reporters. Ils ont un rôle à jouer dans ces événements.

C’est faire en sorte que cette nation sportive que l’on espère ne soit pas uniquement pour gagner des médailles, c’est aussi pour qu’il y ait un héritage. Un enjeu de santé publique, un enjeu aussi pour les valeurs du sport !

Nous déployons aussi les outils qui sont les nôtres, l’enseignement du sport à l’école, l’enseignement du sport de haut niveau et le sport pour tous. C’est plutôt passionnant d’avoir à porter ces politiques aussi.

 

Des derniers messages à faire passer ?

J’ai passé de nombreux messages finalement, l’école, l’égalité des chances, le sport, les valeurs de la République. Si j’essaie de résumer cela en un message, en direction de nos concitoyens, de leurs enfants, des jeunes élèves que nous accompagnons : c’est ce magnifique service public dont j’ai la responsabilité en Occitanie.

Un service public qui prépare l’avenir de la jeunesse.

Nous accompagnons tout élève sur notre territoire pour assurer qu’il ait une instruction, des connaissances, des savoirs, qu’il puisse acquérir des compétences, qu’il puisse à la fois préparer son avenir professionnel et son avenir de citoyen engagé. Ce magnifique Service public fonctionne grâce aux femmes et aux hommes qui le composent, il fonctionne grâce aux professeurs, grâce aux personnels des établissements scolaires… et grâce à des personnels qui travaillent plus dans l’ombre, ceux des services académiques mais qui s’assurent qu’il y ait un professeur dans chaque classe.

Bien sûr tout cela est parfois composé d’imperfections mais c’est tout de même la richesse de notre pays d’avoir ce service public.

– Un mot destiné aux bénévoles ?

Absolument, il faut remercier le monde associatif. Nous avons beaucoup de relations avec eux. Et dans le monde associatif il y a des salariés et des bénévoles. Ce sont les valeurs de l’engagement.

La fameuse dernière question (sourire), prenez-vous du temps pour la détente, les loisirs ?

Mes activités sont très prenantes, très denses et les journées sont bien remplies, les agendas très chargés. Donc je ne compte pas mon temps bien sûr, et c’est normal, c’est mon rôle.

J’ai donc peu de loisirs. Le week-end un peu de temps pour moi et pour ma famille, mon conjoint et mon fils, adulte. De temps en temps pour les amis aussi, cela me fait toujours plaisir de conserver les liens avec mes amis. Du temps pour le théâtre, pour la danse, l’art contemporain le temps d’une exposition. Des loisirs de cette nature. Et puis pendant l’été, plutôt la mer et la voile. Merci à vous !

Un remerciement appuyé à Mme. Anne-Sophie BARTHEZ, directrice générale de l’enseignement supérieur et de l’insertion professionnelleinistère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation (MESRI) pour notre échange sympathique.

Un remerciement appuyé à Mme. Sophie BEJEAN pour l’entretien instructif et la visite des lieux. Une photo prise devant l’amphithéâtre POINCARE en guise de souvenir ! Je vous souhaite une pleine réussite dans vos projets. 

Mme Sophie BEJEAN et Miss K devant l’amphithéatre POINCARE au Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (MESRI) © Valérie Desforges

Note importante : Il est strictement interdit de copier tout ou partie de l’article.

 

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