Enghien-les-Bains, ville d’eau par excellence
C’est avec enthousiasme que je rentre de la jolie ville d’Enghien-les-Bains ! Un pur plaisir pour les yeux autant que pour les amoureux de sports nautiques. Identité d’Enghien-les-Bains et symbole de la vallée de Montmorency, le lac d’Enghien reflète le rayonnement du territoire du Val-d’Oise, la source d’un cadre de vie privilégié, d’un site touristique et d’une vie sportive sur l’eau et autour de l’eau. Mais il forme aussi le point vers lequel convergent toutes les eaux de la vallée, le point d’équilibre de tout un réseau hydraulique.
Saviez-vous que le lac d’Enghien-les-Bains était autrefois constitué de marécages et de cressonnières ?
Et oui ! Ce grand grand plan d’eau a été aménagé en étang vers le XIIe siècle.
Rus, moulins et barrages marquaient alors les premiers contours de ce système hydraulique historique.
Qu’en est-il aujourd’hui du lac d’Enghien-les-Bains ?
Le lac se compose du lac Nord (côté Soisy-sous-Montmorency), du lac d’Enghien et du lac Ouest (côté Saint-Gratien), tous propriétés de la ville d’Enghien (acquises en 1921).
Lac est un bassin de récupération des eaux pluviales.
Il permet de réguler le volume d’eau provenant d’une grande partie du territoire s’étirant de la ligne de crête de la forêt de Montmorency jusqu’au lac avant son rejet dans la Seine. Par son importante capacité de stockage, il atténue les risques d’inondations pour Enghien-les-Bains.
La gestion de sa quantité d’eau relève donc d’un savant équilibre entre son rôle régulateur de toute une vallée et le lieu de vie qu’il offre. S’il abrite tout un écosystème d’espèces animales et végétales, le lac a permis le développement de sports nautiques – voile aviron -, et l’organisation de manifestations, telles que le Triathlon.
Le lac d’Enghien est-il un parc naturel à préserver ?
Très prisé des pêcheurs, le lac d’Enghien compte plus de vingt tonnes de poissons sous ses eaux.
Une densité qui doit beaucoup à l’empoissonnement réalisé chaque année par l’association APPLE (Association de Pêche et Pisciculture des Lacs d’Enghien-les-Bains), de l’ordre de 630 kg par an, environ.
Cette dernière gère et surveille la population de poissons. Si certaines espèces ne se reproduisent pas, d’autres s’épanouissent pleinement dans les eaux peu profondes, telles que les gardons, les carpes, les carassins, les perches, mais aussi le poisson-chat et le silure, des espèces plus invasives.
Les berges étant peu végétalisées, les poissons ont peu d’espace pour se reproduire. Aussi, les équipes installent chaque année des frayères, de la forme d’un grand balai, afin que les poissons puissent y déposer leurs œufs. L’association observe d’ailleurs la recrudescence de l’écrevisse à pattes grêles.
Une plus grande reproduction d’oiseaux
Avec ses 44 hectares et son importante quantité de poissons, le lac abrite une faune variée sur ses rives.
Canards, grèbes huppés, foulques, poules d’eau et hérons cendrés peuplent ses eaux, mais aussi de nombreux oiseaux de mer, tels que les goélands et les cormorans qui, remontant la Seine, viennent y pêcher. Il n’est pas rare non plus, le soir, de voir des milliers de mouettes se posant pour la nuit à la surface de l’eau.
Éducateur nautique, Frédéric Mistral est au premier rang pour observer cette population. « Alors que certains oiseaux migrateurs telles les oies bernaches font une halte sur le lac, d’autres se sédentarisent. On voit de plus en plus de couples d’oies restant sur le lac et s’y reproduisant. La bambouseraie de l’île est tellement propice qu’elles y déposent leurs œufs. Cette année, un couple de cygnes a également donné naissance. »
Probablement dispersées par des particuliers, des espèces invasives ont par ailleurs fait leur apparition, telles que la tortue de Floride ou les perruches, créant des déséquilibres dans l’écosystème, en chassant d’autres espèces.
Le lac compte cependant une biodiversité de plus en plus riche, marquée notamment par le retour de la libellule. Une faune et une flore que recensera prochainement l’Atlas de la biodiversité dont le diagnostic préalable réalisé avec les Enghiennois permettra de mettre en lumière le patrimoine naturel lacustre.
Une photo prise en 2023, une très belle initiative.
Le lac d’Enghien-les-Bains offre t-il des loisirs du bord de mer ?
Même à 200 km de la mer, la navigation est un loisir qui se transmet dans les familles, mais aussi à l’école, et ce à l’initiative de la ville, ce qui est quasi unique.
Depuis la création de l’école municipale de voile, tous les élèves du CE2 au CM2 apprennent la voile à bord de dériveurs et de catamarans sur les heures d’éducation physique.
Pendant 25 ans, les élémentaires sont même partis en classes de mer en Bretagne à la fin de l’année scolaire.
De futurs marins chevronnés
Une opportunité peu commune qui a favorisé la création d’une section sportive voile au collège, ouverte aux élèves motivés et aptes, dès la 5e. Elle compte actuellement 54 élèves, contre 27 il y a 7 ans, la preuve d’un bel engouement.
« Une grande partie des élèves de cette section ont appris la voile scolaire à Ormesson », souligne Frédéric Mistral, éducateur nautique de la ville. Cette section est « un dispositif mis en place par l’Éducation Nationale permettant à des enfants de pratiquer en option la voile, avec une vocation purement compétitive » explique Gwenaël Sesboué, professeur d’éducation physique et moniteur de voile au collège.
Le mardi après-midi, les élèves s’entraînent alors sur la base nautique mise à disposition par la ville.
Un entraînement qu’ils approfondissent aux côtés de l’association sportive du collège et la SNE, le mercredi, pour concourir lors des compétitions fédérales. Avec de belles performances d’équipes à la clé.
« Cela fait trois ans que l’on est sur le podium du Championnat de France, se réjouit Gwenaël, avec 4 médailles d’or et de bronze remportées ». Ces qualifications ont poussé de jeunes Enghiennois à pratiquer la voile en haute mer.
« Certains des enfants ayant suivi ce parcours de l’école au collège ont par la suite intégré des pôles régionaux voire nationaux d’entraînement », renchérit Frédéric, notamment au Havre, à la Baule ou encore à Marseille. De futurs marins professionnels, qui sait. Il faut dire que barrer sur le lac apprend à sentir la direction du vent.
« Le lac est très difficile à naviguer de par la variabilité du vent, confie Gwenaël lui-même marin sur des régates internationales, mais cela développe une sensibilité très pointue, une compétence primordiale en mer ».
Vous l’avez compris, je suis conquise par ce bijou de la région parisienne que je vous invite à visiter avec le respect pour son environnement et ses habitants.
L’office de Tourisme est situé à 2 pas du lac.
Informations et propos parus dans Reflet, le magazine municipal des Enghiennois.