Douze nuances de gris pour sonder le monde

Festival 2017 Photoreporter en Baie de Saint-Brieuc

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Pour l’édition 2017, qui se tiendra du 7 octobre au 5 novembre 2017, le Festival Photoreporter en Baie de Saint-Brieuc affiche sa démarche éditoriale volontariste en adoptant un fil rouge commun autour desquels s’articulent douze reportages de photographes internationaux.

unREST : EXPLORER LES VIBRATIONS DU MONDE ACTUEL

Forte de son expérience acquise, le festival Photoreporter a choisi pour cette édition d’aller plus loin qu’une juxtaposition d’expositions en adoptant un fil conducteur commun « unREST » : UnREST correspond à cet état d’esprit d’incertitude et de renouveau, synthèse des deux tendances opposées qui animent le monde actuel. Le monde semble instable, chaotique: incertitudes économiques et politiques, changement climatique… Les crises sociales et les explosions de violence actuelles suggèrent une réalité changeante, au bord d’un cataclysme qui semble menacer de tout engloutir. Mais, dans les possibilités de bouleversement, se nichent également les opportunités de renouveau, de transformation. Il émerge d’extraordinaires alternatives, des expressions créatrices par celles et ceux qui refusent une telle destinée. Emergent du chaos des îlots qui inspirent, qui ont le potentiel d’influencer positivement le cours de l’histoire. Les reportages de l’édition 2017 seront les contes de ces réalités duales qui coexistent, entre effondrement de nos sociétés et inexorable oscillation du balancier de la vie. Ils essayerons de nous amener à une compréhension plus profonde en racontant les histoires d’individus qui se Saint-Brieuc, 7 juillet 2017 (sou)lèvent à travers le monde. Du chaos à la sérénité, de l’épopée à l’intime, ces récits se rejoignent dans des nuances de gris, « unREST ».

Eefje Ludwig, ancienne Responsable de l’Education au World Press Photo et actuellement curatrice indépendante, est la Directrice artistique de cette édition : « Les photoreportages présentés cette année nous racontent comment des gens à travers le monde relèvent les défis quotidiens dans notre monde instable actuel. Ensemble, ces histoires forment une conversation sur l’état d’esprit dans lequel le monde se trouve. Ils nous invitent à réfléchir, affiner notre sens critique et susciter chez nous, les spectateurs, des questions plutôt que des réponses. Ces histoires visuelles se voient peu dans les médias de masse ; elles sont inexplicables, inexplorées, inattendues, inconnues et imprévisibles. Chaque reportage sera présenté différemment offrant différents niveaux d’interaction avec le public. La diversité des expositions s’incarnera à travers la diversité des sujets et modes de présentation, mais également via les langages visuels et styles photographiques.»

DOUZE REGARD PHOTOGRAPHIQUES ACERES

Produits par et pour le Festival Photoreporter 2017, les douze récits « unREST » seront réalisés par des acteurs internationaux de la photographie, via le réseau développé au cours des précédentes éditions.

Laia ABRIL (Espagne) : Le tabou des règles dans le monde
Ce projet aborde la stigmatisation universelle de la menstruation, afin de briser ce tabou et d’en comprendre les répercussions. Considérées comme impures, les femmes en subissent encore les conséquences directes parfois dramatiques : absence d’accès aux produits d’hygiènes, absentéisme scolaire, exclusion sociale, etc.

Massimo BEURRAIT (Italie) : Où allons-nous ? – USA
Dans le village de Green Bank, il n’y a ni réseau de téléphone portable, ni wi-fi. Toutes les fréquences sont bannies pour accueillir le plus grand radiotéléscope orientable au monde. Dans cette “zone blanche”, protégée des ondes et champs électromagnétiques, se regroupent des personnes électro-hypersensibles pour y mener une vie tranquille.

Christian LUTZ (Suisse) : Max – Suisse
Mon père a été diagnostiqué d’un cancer avancé du poumon en février de cette année, 2017. Depuis lors, mon quotidien consiste à l’épauler dans sa galère et à le photographier. Je sais d’ores et déjà que certaines des images sont l’exutoire du choc et de la douleur, et à terme probablement celui de l’absence.

Cédric GERBEHAYE (Belgique) : La vallée des larmes – Inde
Depuis un an, le Cachemire indien est en proie à une nouvelle insurrection séparatiste. Attisée par la mort du rebelle charismatique Burhan Wani, qui a su se rallier un public jeune et éduqué via les réseaux sociaux, ce conflit oublié ravage le quotidien des civils dont une partie éprouve un ressentiment croissant envers l’Inde, perçue comme une puissance occupante.

Simona GHIZZONI (Italie) : « Il mare non bagna Napoli »* – Italie
Ce photoreportage est un regard sur la vie quotidienne d’un groupe d’adolescents de Scampia à Naples. Scampia est considéré comme l’un des quartiers les plus marginalisés et dangereux du sud de l’Italie. Le crime organisé, le chômage et le trafic de drogue touchent la zone depuis sa construction dans les années 70. Presque disparue des médias aujourd’hui, la population survit et cherche de nouvelles ressources pour tenter de donner aux jeunes un avenir meilleur.* Titre de la collection d’histoires et reportage d’A.M. Ortese, 1953. Traduction littérale : La mer n’atteint pas Naples.

Kosuke OKAHARA (Japon) : Plus profond que l’obscurité – Japon
Aujourd’hui l’extension les bases américaines de l’île d’Okinawa, émaillée de faits divers, fait toujours la une des médias japonais. En partant d’histoires individuelles et méconnues de gens ordinaires d’Okinawa, ce reportage décèle l’ombre persistante de la Seconde Guerre mondiale, 70 ans après.

Justyna MIELNIKIEWICZ (Pologne) : Monoparentalités urbaines – Pologne
L’accroissement de la monoparentalité est un phénomène mondial de notre monde dit développé. Alors que nombre de ces familles sont touchées par la pauvreté et l’exclusion, cette histoire se concentre sur les parents célibataires urbains. Eduqués, désireux de développer leur carrière, ils choisissent volontairement la monoparentalité ; il s’agit d’un choix complexe et de défis quotidiens. Alors que le gouvernement polonais aide financièrement les familles nombreuses, un parent célibataire avec enfant est la plupart du temps peu soutenu.

Alessandro PENSO (Italie) : L’Accord – Grèce, Turquie, Serbie
Ce projet photographique souligne les conditions de vie des réfugiés, demandeurs d’asile et migrants en Europe. Ce ne sont pas seulement eux qui sont au centre de l’histoire, mais l’Europe et les valeurs dont elle se targue. Le projet se focalise plus spécialement sur l’accord signé entre l’Europe et la Turquie, et ses répercussions sur les conditions de travail des mineurs isolés en Turquie et dans les îles grecques.

Ian TEH (Malaisie / GB) : Méditations – Népal
Ce sujet est un voyage dans les forêts de Yakushima, île reculée du Sud du Japon, réserve de la biosphère. Sa beauté a été une source d’inspiration du film d’animation «La Princesse Mononoke» du réalisateur Mizayaki, célébrant les relations de l’homme avec les esprits de la nature. Lieu du shintoïsme et des traditions zen, l’île est aussi le terrain d’étude scientifique des effets bénéfiques de la nature sur la santé de l’Homme.

Alisa RESNIK (Russie) : Nuits blanches – Russie
Comment l’environnement influence l’âme humaine ? Les portraits d’habitants de la ville de Saint-Pétersbourg et des paysages urbains relatent l’état d’isolement et de menace de cette ville. Avec son passé soviétique, au-delà des idées reçues et de l’image commune de l’âme russe mélancolique, ce reportage donne à voir un visage aux personnes résilientes, tout en montrant l’ambivalence d’être vu.

John TROTTER (USA) : Trumpistan : La résistance – USA
Suite à l’investiture de Donald Trump comme président des États-Unis, des manifestations ont éclaté dans les rues, contrairement à ce que l’on a vu aux États- Unis au cours des dernières décennies, et ce depuis la guerre du Vietnam et le mouvement des droits civiques. Les visages solitaires dans la foule cherchent désespérément la solidarité avec leurs concitoyens, aspirant à construire un mouvement assez solide pour résister à la marche de leur pays vers l’autoritarisme.

Gael TURINE (Belgique) / Le mur de Lima – Pérou
Dans la capitale péruvienne, se dresse le mur de séparation urbain le plus long du monde. Le reportage documente la vie à Pamplona Alta, l’un des plus grands bidonville de Lima, séparé par les 10 kilomètres de mur de Las Casurarinas, une « gated community » habitée par des millionnaires. Ce mur symbolise le mépris et la discrimination que vivent tous les jours les habitants de Pamplona Alta, et plus largement est le miroir des inégalités croissantes mondiales.

L’édition 2017 sera à nouveau un temps fort pour le rayonnement des communes de l’agglomération et plus largement pour la région Bretagne. Ainsi, dans le cadre du festival OFF, sera exposé le projet « Ils tirent leur force des éléments » du photographe Philippe Erard qui a remporté le concours-photo 2017 de la Marque Bretagne.

Pour plus de précisions sur le Festival : www.festival-photoreporter.fr
et sur la région afin d’organiser votre séjour : www.baiedesaintbrieuc.com

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