Lorsque le comédien Christophe Morillon-Herrnberger rencontre Miss Konfidentielle sur un tournage

Le 8 mai 2021 – Miss Konfidentielle a rencontré le comédien Christophe Morillon-Herrnberger sur un tournage. L’occasion d’échanger en toute spontanéité sur des sujets intimes (vie de famille..) et professionnels (formations, parcours, actualités). Sociétaux aussi tels que le harcèlement, les violences intra familiales, la maltraitance animale, la police/justice, le féminisme… Un marqueur ? Sa rencontre avec Olivier MARCHAL. Son tempérament ? VRAI, ce qui est une belle qualité. Il ne s’agit pas aujourd’hui d’une interview, mais d’un récit, fruit de nos conversations, qui invitent à la détente et à la réflexion. 

Je suis né à Villeneuve-sur-Lot dans le Lot et Garonne. Je n’y suis pas resté longtemps parce que j’ai grandi à Paris.

Je passe pas mal de temps dans le Sud-ouest, surtout dernièrement, parce que plusieurs de mes proches y vivent. Avec la crise sanitaire et les restrictions décidées par le gouvernement, j’ai envie d’être plus près de ma famille, et j’ai aussi besoin d’être au contact de la nature. La côte Atlantique est l’endroit parfait pour moi. La Gironde est une région très chère à mon cœur puisque, enfant et adolescent, j’ai passé toutes mes vacances d’été; entre Bordeaux et Soulac-sur-mer.

J’ai fait mes études à Paris. Après mon bac, je ne savais vraiment pas à quelle vie professionnelle me destiner. Etant donné que je n’étais pas mauvais en dessin et en physique, on m’a suggéré l’architecture. Au début, mes résultats, bien qu’étant satisfaisants, reflétaient mal mon désintérêt grandissant pour ce métier. 

Et puis un jour, je suis allé faire relier un rapport de stage dans une reprographie de quartier du 15e arrondissement. C’est là que j’ai rencontré Olivier MARCHAL. Il venait de réaliser son premier long métrage (Gangster) et tournait dans Quai N°1; série dont je ne ratais aucune diffusion tant j’étais séduit par la magnifique Sophie DUEZ. Au cours de notre échange, Olivier m’a parlé de son parcours. La semaine suivante, je me suis inscrit dans mon premier cours de théâtre.

Rapidement, il a été difficile de concilier mes études d’architecte et les cours d’art dramatique.

Alors, à deux ans du diplôme, j’ai choisi d’arrêter ces études, à la grande inquiétude de mes parents.

Je m’entends encore leurs dire :  « Ne vous inquiétez pas, je sais que ça va très bien se passer pour moi ».
Je repense toujours à cette phrase en souriant. C’est incroyable à quel point, lorsque l’on a 20 ans, on parle en certitudes sans même soupçonner sa propre ignorance. Si j’avais su combien ça allait être difficile, je serais très certainement architecte à l’heure qu’il est.  

Les années suivantes, j’ai sauté de cours de théâtre en cours de théâtre. J’ai participé aux concours d’entrée des grandes écoles nationales françaises. J’ai failli être choisi à Strasbourg et à Rennes. Je suis allé passer des concours en Suisse. Je suis même parti en Australie où pareil, je suis passé à ça d’être choisi. Je me rends compte que je cherchais absolument à reproduire ce que j’avais connu dans ma scolarité. Je voulais la bonne école, la bonne note pour être sûr d’être sur de bons rails. Je voulais des garanties. C’était bête mais il fallait en passer par là pour comprendre la bonne attitude à avoir.

Puis je suis parti quelques temps à Los Angeles pour suivre un stage à la Stella Adler Institute. 

Une expérience magique. Stella ADLER était la prof de théâtre de Marlon BRANDO, Robert DE NIRO entre autre. Bien qu’elle soit décédée en 1992, son enseignement a perduré. Elle disait une chose importante : « talent is in the choices » (Le talent est dans les choix). Ça vaut pour la construction d’un personnage comme pour chaque décision que l’on prend dans sa vie.

Parmi ces choix, les stages de développement personnel que j’ai suivi m’ont aussi beaucoup apporté. J’ai mieux compris qui j’étais. Parfois dans la douleur. Aujourd’hui, je me tiens à l’écart de tous ces thérapeutes plus ou moins auto-proclamés et qui ont le vent en poupe, compte tenu de l’époque troublée dans laquelle on vit. Comme tous ceux qui participent à ces stages, j’étais un désespéré à la recherche d’espoirs. Si ce que j’y ai appris m’est encore très utile aujourd’hui, je préfère lire des auteurs comme Jacques SALOMÉ ou Lise BOURBEAU, et apprendre en faisant mes propres expériences et en faisant mon auto-analyse régulièrement. 

J’ai eu la chance d’avoir ma première expérience au cinéma grâce à Gérard LANVIN.

Ses parents étaient très amis avec mes grand-parents. Lors de la 2e guerre mondiale, le père de Gérard, de confession juive, a été caché par mon grand-père, Pierre MORILLON. Les deux hommes sont restés très unis jusqu’à leurs morts, en 1992 et 1995. Lorsque ma grand-mère les a rejoint, en 2005, la mère de Gérard a voulu « faire quelque chose » pour moi. Elle a demandé à Gérard de m’aider et c’est comme ça que je me suis retrouvé dans le film « Camping ». C’est la 1ere et la dernière fois que j’ai été pistonné. Même si au final, on me voit apparaitre un quart de seconde sur mon mirador (j’étais surveillant de baignade) C’était une expérience formidable. J’ai pu parler à Claude BRASSEUR. C’était un homme très gentil et pas du tout prétentieux. C’est à ça qu’on reconnait les grands. Ils accomplissent de grandes choses mais ils savent rester humbles et accessibles. A aucun moment ils nous font sentir inférieurs. Il y a beaucoup de simplicité et d’humanité dans leur manière de s’exprimer. Ce n’est malheureusement pas le cas de tout le monde…

Jack WALTZER, membre de l’Actor Studio, a été de très loin mon professeur le plus important. C’est avec lui, au fil de plusieurs stages qu’il animait, que j’ai appris mon métier. C’est grâce à lui que j’ai compris quel genre d’acteur j’avais envie de devenir; c’est à dire un acteur qui « ne joue pas » mais qui « est » . 

L’enseignement de Jack a été pour moi extraordinaire. Mais la technique qu’il enseigne, comme toutes les autres, a ses limites. Elle apprend la liberté émotionnelle, la vérité du moment mais elle ne prépare pas à la réalité du métier. Quelle que soit la formation; aucune n’est diplômante. Il n’y a aucune reconnaissance et donc aucune garantie (un peu comme dans la majorité des métiers aujourd’hui malheureusement). Certains des gens que j’y ai rencontrés y sont encore. Ils s’entrainent inlassablement mais ne travaillent pas. Ça peut être dangereux de rester dans ce genre de cocon où l’on s’illusionne de faire ce métier sans pourtant jamais se confronter à sa réalité. En dehors des cours, et quelque soit votre école, c’est un milieu très violent psychologiquement et surtout incroyablement instable.

Pendant cette période, j’ai eu la chance d’avoir le soutient de mes parents.

Malgré cela, je n’arrivais pas à décrocher de rôles importants. Les longues périodes sans travail remettaient de plus en plus en question ma crédibilité, ma confiance en moi et ma motivation.

Je ne comprenais pas le but de mon existence, ni ce que je pouvais apporter à la société. 

J’ai remarqué que beaucoup de gens ne considéraient pas le métier de Comédien comme une vraie profession. Ils jugent un métier sans le connaitre. C’est dommage.

Je me sentais un peu pris au piège entre une génération ancienne pour qui « réussir sa vie » consiste à avoir un emploi stable, à gagner beaucoup d’argent; et une autre génération nouvelle, celle des réseaux sociaux dans lesquels influencé(e)s et influenceurs sont aussi artificiels que l’argent après lequel eux aussi courent désespérément.  

Pourtant, comme eux, j’ai été séduit dès mon plus jeune âge par l’illusion de pouvoir obtenir facilement les « choses ». Je n’ai jamais couru après l’argent mais après le rêve d’une vie facile où j’obtiendrai tout rapidement et sans trop fournir d’efforts. Ajouté à ça, une mentalité très scolaire que je dois au formatage en règle de l’Education Nationale ; mes chances de réussite s’annonçaient très minces. Et, a fortiori, inexistantes pour un métier artistique.

Heureusement, la vie m’a donné de très bonnes leçons.

J’ai appris à force d’échecs, de désillusions et de désespoirs. 

J’ai dû comprendre par moi-même une chose essentielle : l’importance de toujours préserver le plaisir d’entreprendre et l’importance de l’acceptation. Faire en ne cherchant rien de plus que l’expérience du moment: être dans l’action en ayant le goût de la rencontre. Bien sûr, mes rêves sont toujours présents, mes objectifs sont là, dans un coin de ma tête; mais je ne me crispe absolument plus dessus. Je laisse une chance à la vie de me dire « non » et d’accepter sincèrement son refus. Ça ne devient un échec que si je le décide. Autrement dit, je suis responsable de tout ce qui m’arrive. Et si je suis confronté à une situation dont je ne suis pas à l’origine, je suis responsable de mon comportement et donc de la réponse que je vais y apporter. 

Lorsque j’arrive à appliquer ce que je viens de dire, je suis témoin d’événements extraordinairement positifs dans ma vie. Je gagne en confiance. Je me découvre une force incroyable et je me surprends chaque fois davantage.

 Je ne pense pas que l’Ecole apprenne ça. 

De mon expérience, je pense au contraire qu’elle est une vaste machine à casser les individus, à les déshumaniser. Quand j’y étais, on nous mettait en compétition au lieu de nous apprendre la coopération. On nous abrutissait de connaissances pour lesquelles nous n’avions aucune sensibilité. 

Pour moi, c’était un milieu très hostile où j’ai eu le sentiment qu’on essayait de tuer la personne que j’étais et où j’éprouvais un ennui infini. En plus de ça, j’étais victime de harcèlement scolaire; concept pas du tout à la mode dans les années 90. Ça a beaucoup conditionné mon parcours, ma manière de penser et d’agir. Mon goût pour la boxe française aussi…

Ça m’a pris des années – et ce n’est heureusement pas fini – mais, grâce à mon métier et à ma volonté, j’ai le sentiment que je réussis à me retrouver. Peut être que c’est ça, le sens de ma vie. Peut être que c’est en ne cherchant pas sa place dans la société, et donc à se définir selon les autres, que l’on trouve justement son rôle et son identité.

Je reviens à ma rencontre avec Olivier MARCHAL; un moment qui a changé le cours de ma vie.

Quelques années plus tard, je suis allé voir Sur un air de Tango; la pièce dans laquelle il jouait.

Comme j’aimais ses films, J’avais très envie de travailler avec Olivier. Toutes mes tentatives étant restées vaines, je finissais par accepter que cette collaboration ne voit jamais le jour.

Quelques jours après m’être fait cette réflexion – nous sommes début 2020 – un ami bordelais, comédien, m’informait qu’une série allait être tourné dans la région. Sur son conseil, j’ai contacté le directeur de casting et accepté son offre qui consistait à donner la réplique à celles et ceux qui participeraient au casting. J’ai finalement été auditionné, moi aussi, pour un rôle de Pompier. J’ai eu la chance d’être choisi. Lorsque j’ai demandé à la réalisatrice de La promesse, Laure DE BUTLER avec qui j’allais jouer, elle m’a répondu : « Olivier MARCHAL & Laurent DEUTSCH »

Je pense qu’il ne faut pas forcer les choses, les événements se font quand ils doivent se faire. Même si ça doit prendre 15 longues années.

J’ai rencontré mon agent, Caroline DYNAM, dans la même période.

Pour la première fois de ma vie de comédien, j’avais la sensation d’être reconnu, valable. J’ai eu la conviction très profonde que oui, cette fois ça allait « marcher » pour moi. Enfin on m’envisageait.

Caroline est une femme très importante dans ma vie.

Grâce à elle, j’ai été proposé pour le casting d’un personnage de Plus Belle la Vie. 

C’était lors du 2e confinement. On m’a proposé de faire une self tape; un casting où le comédien se filme lui même et envoie ses essais au directeur de casting. J’ai été accompagné par Orianne SCHIELE, une super comédienne rencontrée quelques mois plus tôt qui a généreusement accepté de m’aider.

Ce que nous avons proposé a plu et on m’a invité à  passer un deuxième casting, cette fois avec Lisa CIPRIANI – une actrice très talentueuse, qui ira très loin – et finalement j’ai décroché le rôle. Pour la première fois, j’étais accueilli dans un projet professionnel conséquent. J’ai vécu une expérience extraordinaire avec des gens bienveillants. Et je suis très touché de la confiance qu’ils m’ont témoignée. Je m’entends très bien avec Lisa. C’est vraiment quelqu’un de bien et en plus elle est douée.

C’est drôle parce que j’avais une stratégie. Je pensais écrire et jouer un seul en scène humoristique dans lequel je raconterais ma vie. Je me disais que ça serait un spectacle de présentation. L’humour étant ce qu’il y a de plus proche de ma personnalité. Je pensais que je me constituerais mon public de cette façon et que des productions me solliciteraient en conséquence pour des projets télévisuels et cinématographiques. 

Finalement, la vie m’offre « Plus Belle la vie », où je joue un rôle dramatique. Pas du tout dans l’humour!

L’ironie de la vie !…

En ce moment, je travaille aussi sur une série destinée à la télévision ou au web, sur le quotidien de la police. C’est un projet très ambitieux où j’ai eu la chance de rencontrer des personnes formidables, dont notamment toi Valérie. J’aime beaucoup l’esprit d’équipe qu’il y a sur ce tournage. Chacun sait ce qu’il a à faire et donne le meilleur de lui au service d’un projet commun. C’est très exaltant. On travaille avec le coeur. 

J’avais connu cette reconnaissance quelques années auparavant mais dans un tout autre domaine: la photographie animalière. Avec ma compagne de l’époque, nous avons parcouru tous les salons de toilettage de France. Je l’avais connu dans un cours de théâtre et elle était devenu photographe. 

Dans cette aventure, je l’assistais et j’étais le commercial. J’excellais dans ce rôle parce que je n’essayais à aucun moment de vendre. J’aimais accompagner les gens dans leurs sélections, gagner leurs confiances. Comme nous aimions tous les deux les animaux, le contact que nous avions avec la clientèle était facilité. Une personne qui aime les animaux… ça raconte beaucoup de choses déjà sur elle.

Nous avons parcouru la France pendant 3 ans et rencontré des gens de tous horizons, de tous milieux sociaux, et de tous âges. Nous fonctionnons avec le principe de la photo offerte sans engagement.

C’est un bon système mais qui a son inconvénient… Parfois, des gens très fortunés venaient pour obtenir la photo offerte alors que des gens très modestes se pliaient en quatre financièrement pour pouvoir s’en offrir quelques unes. Indirectement, les gens aux revenus modestes payaient la photo offerte des riches. Une honte. Je me souviens d’une dame âgée qui s’excusait de ne pas pouvoir nous acheter pour plus de 12 euros. J’avais été très touché par la sincérité de cette dame et je lui en ai offert une grande, en plus de celles qu’elle avait commandées. J’aimais beaucoup faire des gestes quand on pouvait se le permettre. C’étaient des journées de travail très intenses où les rendez vous s’enchainaient à un rythme effréné. La fatigue était physique et mentale mais nous étions heureux. Nous faisions quelque chose d’important pour les gens et nous avions en échange leurs reconnaissances; financière bien sûr mais surtout humaine… la plus importante.

Lors de certaines animations, nous avons rencontré des chiens adoptés. Je me souviens d’une jeune femme qui avait sauvé un labrador qui avait été abandonné par son/sa propriétaire. Un abandon de plus parmi tant d’autre, à un détail près : il avait été attaché avec sa laisse au rail d’un chemin de fer. Abandonné et condamné à mort. C’est ignoble; il n’y a pas de mot pour décrire ceux et celles qui sont capables d’un tel acte.  Je pense que les animaux sont des révélateurs de ce que nous sommes profondément. Ce labrador avait un regard très particulier, presque humain. C’était troublant. Le lien qui l’unissait à sa maitresse était très fort; ça se sentait. Ça se voyait. 

En évoquant les maltraitances animales, je pense aussi à celles infligées sur les enfants et sur les femmes. Cela me touche beaucoup parce qu’il n’y a pas d’issue possible quand il s’agit d’un animal et d’un enfant. Je pense qu’il faut prioriser les êtres infiniment plus vulnérables. 

Comme disait Olivier MARCHAL « On vit dans un pays où un mec qui braque un fourgon prend plus d’années de taule qu’un gars qui a violé un enfant. Ça n’est pas normal. Il faut faire attention à ce qu’il y a de plus beau au Monde, c’est à dire les enfants ».

Je suis tellement d’accord avec lui.

Je ne veux pas hiérarchiser les souffrances mais, à mon sens,  on parle beaucoup trop des sévices infligés aux femmes. J’ai l’impression d’un phénomène de mode qui alimente des mouvements (paradoxalement indispensables) comme Mee too, mais qui sont aussi et malheureusement récupérés par certaines féministes radicales qui sont au féminisme ce que le Diable est au Bon Dieu.

J’essaye autant que je peux de les comprendre; de me dire qu’elles font comme elles peuvent. Je ne leurs en veux pas d’être victime de leurs traumas. Par contre, je leurs en veux de ne pas avoir le courage d’essayer de sortir de cette haine systématique des hommes et de dénaturer une cause noble et essentielle.

En donnant mes premières interviews, beaucoup de personnes me mettent en garde sur les conséquences que certaines de mes prises de position pourraient avoir sur moi. Certains sujets sensibles semblent justifier une auto-censure afin d’éviter tout problème…

Mais je n’en ai pas envie. D’ailleurs je ne pense pas qu’une féministe radicale – puisque j’en parle – a conscience de sa propre radicalité. L’important est de toujours nuancer ses propos pour offrir une porte de sortie aux sensibilités ultra exacerbées. Nous sommes en démocratie et chacun doit pouvoir dire ce qu’il pense.

Je me sens d’autant plus légitime et concerné par le féminisme que j’ai grandi dans une famille avec une grande majorité de femmes. J’ai toujours eu pour elles le plus grand respect, à un point tel que j’ai longtemps pensé que les femmes étaient parfaites et que les hommes étaient … à la traine. Je me souviens de mes soeurs me disant « Christophe, quand tu seras grand, ne te comportes pas comme un connard avec les femmes! » J’ai grandi avec la conviction que mes femmes étaient des gentilles parfaites et les hommes des salauds notoires. Je pensais ne rien pouvoir apprendre avec les hommes. Et je préférais donc la compagnie des femmes, plus intelligentes, plus matures, plus sensibles.

Fort heureusement pour moi, la vie m’a proposé des « spécimens » des deux sexes qui ont fait exploser ces certitudes ridicules. Certaines expériences furent très douloureuses. Mais toutes ont été très salutaires.

… J’ai aujourd’hui l’impression qu’on paye le comportement de nos ancêtres (des deux sexes) et que l’homme est systématiquement désigné comme le responsable de tous les maux féminins. 

Je suis triste de voir où tout ça nous mène.

Aujourd’hui, la parole d’une femme est sacrée et incontestable. Elle peut salir la réputation d’un homme si elle le désire. L’homme perd son travail avant même de pouvoir téléphoner à son avocat.  

On ne prend plus le temps de rien. Il faut condamner. Vite. Et surtout ne pas essayer de comprendre. 

Il y a une grande confusion entre la compréhension et le pardon; sur tous les sujets. 

Dans l’inconscient de certain(e)s, comprendre c’est chercher à excuser et donc à pardonner.

Et comme il ne faut surtout pas pardonner ce qu’on juge impardonnable, il faut vite condamner. Pour moi, ce n’est pas comme ça qu’on doit vivre dans une démocratie.

Bien sûr, je ne dis pas que les hommes mis en cause sont tous innocents, mais il y en a bel et bien qui sont accusés à tort. Il est important, je pense, de ne pas se précipiter. J’en reviens à l’idée de prendre le temps de comprendre et d’avancer pas à pas pour atteindre un objectif; ici la vérité.  

Je suis très heureux du pouvoir dont les femmes commencent à jouir. Mais je suis très en colère contre les quelques unes qui l’utilisent pour régler leurs comptes. A mes yeux, celles-là ne valent pas mieux que les sous-hommes qu’elles condamnent. 

Pour finir sur ce sujet, je pense que la 1ere manière d’être féministe c’est à travers l’éducation que l’on donne à ses enfants: Garçon ET fille. C’est valable pour tous les sujet sociétaux actuels : le racisme, l’homophobie, l’antisémitisme, les maltraitances animales… L’éducation des parents et l’Ecole doivent faire ce travail de sensibilisation et d’information.

Je souhaite que nous soyons sur un terrain serein, que nous puissions nous écouter et vivre ensemble avec une égalité homme-femme; conscients de notre complémentarité. 

Pour le moment, j’entends des discours qui tournent en boucle, très négatifs et qui n’avancent à rien.

J’entends beaucoup de plaintes et finalement peu d’envie de trouver des solutions. La peur, la paresse et les manipulations sont en train de compromettre notre société. Plus personne ne fait confiance à personne. Si on remet en question les informations communiquées par les médias officiels, on est nécessairement un conspirationniste. C’est important le sens critique. Par rapport à la crise du Covid, lors du 1er confinement, j’ai été frappé par la condamnation massive de l’action gouvernementale par les français.  Bien qu’étant imparfaite, je ne me sentais pas légitime à la critiquer. Alors j’ai voulu bâtir un projet collaboratif. J’ai fédéré une trentaine de comédiens et chanteurs autour d’un projet parodique de la chanson de Michael Jackson, We are the World; transformée en We are the France. Nous avons réuni 250 euros. La somme est modeste et peut faire sourire mais au moins, nous avons le mérite d’avoir fait quelque chose ensemble pour aider l’hôpital public français. Nous aurions pu rester sans rien faire à attendre que le temps passe entre nos murs; estimant que c’était au gouvernement de mieux anticiper et de mieux gérer. Finalement, j’ai tenu à envoyer cette somme à l’hôpital de Mayotte. Je pense qu’on ne parle pas suffisamment de l’Outre Mer. Ce sont des français qui vivent là-bas et qui ont été très durement touché par la crise sanitaire.

Quand on est dans l’action, on n’a plus le temps pour juger ce que font les autres, en bien ou en mal. surtout en mal. Et, on se sent mieux. 

D’une manière générale, on devrait s’inspirer du patriotisme américain. Leur société est elle aussi imparfaite, mais on devrait, me semble-t-il, chercher à mettre en place des solutions plutôt que de se plaindre sans arrêt. Les américains n’ont pas une mentalité à subir mais à agir. Cela serait bien que l’on fasse la même chose en France. Que l’on soutienne davantage nos policiers, nos militaires, nos pompiers, nos soignants… plus fortement.

Les problématiques qui les concernent étaient déjà d’actualité avant la crise que nous traversons. 

Elle n’a fait que les exacerber. Ces corps de métier évoluent dans une époque difficile, dans une société qui va mal et qui est très violente. On en revient toujours à l’importance de l’écoute. 

Je ne suis pas un leader d’opinions mais à ma petite mesure, dans mon cercle privé et professionnel, j’essaye toujours d’aller vers le mieux. Je me dis que si tout le monde fait ça, les cercles vertueux se rejoindront pour le meilleur.

Pour finir, merci à vous qui avez pris le temps de lire cette interview. Ça me fait très plaisir.
Pour vous remercier, j’ai pensé à partager avec vous la recette de mon gâteau au chocolat (le meilleur au Monde) mais comme je ne suis pas sûr que votre palais soit suffisamment développé pour apprécier toute la complexité de ses saveurs, finalement, je ne vous la donnerai pas ! (Rire/Humour)

Merci Christophe pour ta franchise et ta conclusion décalée qui te ressemble. L’humour, la dérision font du bien. Assumer tes pensées en acceptant de les voir posées sur la toile est une preuve de courage et en cela impose le respect. Plein succès pour la suite ! 

© Christophe Morillon comédien interviewé par Miss Konfidentielle en Gironde

Note importante

  • Il est obligatoire d’obtenir l’autorisation écrite de Valérie Desforges, auteur de l’interview, avant de reproduire tout ou partie de son contenu sur un autre media.
  • Il est obligatoire de respecter les légendes ainsi que les copyrights des photos.

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7 commentaires
  1. Daniel K. dit

    Bravo pour cette interview, et pour vos positions sur certains faits de société qui vous démarquent mais démontrent votre franchise, ce qui est rare aujourd’hui.

    Un grand dans tous les sens du terme.. un clin d’œil à votre taille également.. !

    Et bravo à Miss Konfidentielle, pour nous avoir mis sous les projecteurs cet artiste qui mérite à être un jour en haut de l’affiche…

    1. Morillon-Herrnberger dit

      Bonjour Daniel
      Merci beaucoup d’avoir pris de votre temps pour m’adresser ce message bienveillant. J’en suis très touché et je suis heureux que nous partagions les mêmes idées ou, tout du moins, le goût de la liberté d’expression.
      Merci également pour vos vœux de réussite.
      À mon tour, je vous souhaite beaucoup de bonheur et une très bonne santé, ainsi qu’à toutes les personnes qui vous sont chères.
      Amitiés,
      Christophe

  2. Fierd-Bavoux dit

    Belle découverte d’un comédien qui parle avec beaucoup de franchise et justesse.
    Merci Valérie de nous faire partager cette belle interview.

    1. Morillon-Herrnberger dit

      Merci beaucoup de m’avoir lu. Je suis heureux que ça vous ait plu. Je vous souhaite une très agréable journée.
      Amicalement,
      Christophe

  3. Liozon dit

    Merci pour votre franchise, votre courage à exprimer vos nuances par rapport aux positionnements extrêmes et psychorigides qui sont légions, Bravo pour votre belle prestation dans le rôle de Jacob! Je vous souhaite plein de beaux succès en tant que comédien.

  4. Chantal dit

    J’étais curieuse de connaître un peu mieux ce comédien qui joue un rôle antipathique en réussissant à m’être sympathique. En plus je le trouve très beau garçon(il pourrait largement être mon fils).Il est formidable. Je lui souhaite toute la réussite qu’il mérite amplement. Votre interview m’a remonté le moral et donné à réfléchir. Merci et tous mes vœux de réussite.

    1. Miss K dit

      Un message sympathique pour l’acteur et la personne de Christophe Morillon. Je confirme qu’il ne faut pas toujours se fier aux apparences. Christophe est ce que j’appelle “une belle personne”. Merci.

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