350 ans de l’Opéra national de Paris – Découvrez 6 personnalités

Vous souvenez-vous de l’interview de Laurent ChoukrounChef de chant à l’école du ballet de l’Opéra de Paris ? Une découverte de son univers qui a suscité l’envie de Miss Konfidentielle d’aller plus loin.

La Covid-19 n’a pas favorisé une visite des coulisses de l’Opéra Garnier .. mais ne dit-on pas “Avec du temps et de la patience, on vient à bout de tout” ? Alors la visite se réalisera.

En attendant, que pensez-vous de l’idée de nous instruire en découvrant six personnalités marquantes de l’Histoire de l’Opéra national de Paris ? Toutes d’un autre temps. Une manière ludique et toute simple de se cultiver !

Buste de Pierre Perrin © Jean-Pierre Delagarde – OnP

Poète, théoricien et créateur de l’Opéra de Paris, l’ABBE PERRIN (Pierre Perrin) obtient de Louis XIV, le 28 juin 1669 et pour une durée de douze ans, le privilège d’établir une Académie d’Opéra pour y « représenter et chanter en public des Opéras et représentations en musique et en vers français pareilles et semblables à celles d’Italie ».

Il l’installe en 1670 dans la salle du Jeu de Paume de la Bouteille, rue Mazarine. Pomone, écrit avec Robert Cambert, est donné le 19 mars 1671, premier spectacle de l’Académie d’Opéra inaugurant ainsi le premier théâtre lyrique public ouvert à Paris.

À la suite de déboires avec le marquis de Sourdéac et Champeron, l’Abbé Perrin est emprisonné pour dettes et finit par céder son privilège à Jean-Baptiste Lully en mars 1672, date à laquelle l’Académie d’Opéra devient, jusqu’à la Révolution, l’Académie royale de Musique.

Jean-Baptiste Lully © Bridgeman

Entré à la Cour du Roi à 20 ans, JEAN-BAPTISTE LULLY jouit très tôt d’une excellente renommée d’instrumentaliste et de compositeur. Il tisse rapidement un lien de camaraderie avec le jeune monarque. Il est nommé surintendant de la musique de chambre en 1661.

Son étroite collaboration avec Molière et Corneille s’illustre dans Psyché en 1671, comédie-ballet à la lisière de l’opéra. Il achète auprès de Perrin le droit de diriger l’Académie au prix d’une importante pension et, le 29 mars 1672, le roi délivre des lettres patentes accordant à Lully de nouveaux privilèges : l’Académie devient royale, les pièces de musique seront composées tant en vers français qu’en langues étrangères.

Le privilège est conféré à Lully sa vie durant et il devient interdit à tous comédiens et musiciens de représenter, sans son accord, une pièce comportant plus de deux airs et de deux instruments. Malgré les nombreuses oppositions, Lully s’installe au Jeu de paume rue de Vaugirard puis, après la mort de Molière en 1673, dans la salle du Palais Royal, rue Saint Honoré. Imposant une discipline stricte, il organise le fonctionnement de l’Académie d’une main de maître. Le public se passionne pour l’opéra qui jouit alors d’une vogue immense et devient un genre majeur.

Claude Bessy © Alain Denize

Née en 1932, entrée à l’École de danse de l’Opéra de Paris à l’âge de 9 ans, CLAUDE BESSY intègre quatre ans plus tard le Corps de Ballet de l’Opéra. « Grand sujet » en 1949, « Première Danseuse » en 1952, elle est nommée Danseuse Étoile en mai 1957. George Balanchine lui donne ses premiers rôles de soliste avec Le Palais de cristal en 1947 puis Sérénade. Serge Lifar la distribue dans Septuor et Blanche Neige (1950). Elle crée le rôle de l’Océanide dans Les Noces fantastiques (Lifar, 1954) et de Vénus dans La Belle Hélène (Cranko, 1955).

Invitée aux Etats-Unis par l’American Ballet Theatre, elle flirte avec Hollywood, tournant dans la comédie musicale L’invitation à la danse (1956) aux côtés de Gene Kelly qui vient ensuite régler à Paris son Pas de Dieux en 1960 : le jazz entre à l’Opéra. Victime d’un accident de voiture en août 1967, elle reparaît en scène, quelques mois plus tard, dans Daphnis et Chloé : le public, debout, lui fait une ovation.

En 1970, elle programme Maurice Béjart au Palais des Sports et y interprète le rôle principal de Boléro.

En 1973, elle prend ses fonctions de Directrice de l’École de danse de l’Opéra. Elle apporte de profonds changements dans l’enseignement, y crée les Démonstrations, met en place un spectacle annuel et emmène les élèves en tournée.

À la tête de l’École jusqu’en 2004, elle inaugure le nouveau bâtiment de Nanterre en 1987, conçu par l’architecte Christian de Portzamparc. Chorégraphe, Claude Bessy a réglé Studio 60, Les Fourmis, Play Bach (1966), et a conçu pour les élèves de l’École Concerto en ré (1977), Mouvements (1980) et une version de La Fille mal gardée (1985).

Violette Verdy © Michel Lidvac

VIOLETTE VERDY débute aux Ballets des Champs-Élysées (1945-1948), se produit avec les Ballets de Marigny à Paris (1952) puis rejoint Roland Petit aux Ballets de Paris (1953-1954). Ce dernier lui confie le rôle de La Fiancée dans Le Loup en 1953.

Soliste du London Festival Ballet (1954-1955), elle est invitée par plusieurs compagnies dont l’American Ballet Theatre avant de faire carrière au New York City Ballet (1958-1976). Mais c’est aux États-Unis qu’elle se fait réellement connaître, incarnant aux yeux des américains l’archétype de la danseuse française.

Son charme piquant et sa vivacité séduisent George Balanchine qui crée à son intention Tchaïkovski-Pas de deux (1960), La Source (1968) et Sonatine (1975). Elle est distribuée dans l’ensemble du répertoire du chorégraphe ainsi que dans les ballets de Jerome Robbins (Dances at a Gathering, 1969 ; In the Night, 1970).

De retour en France, elle est nommée à la direction de la Danse du Ballet de l’Opéra national de Paris de 1977 à 1980.

Elle codirige ensuite le Boston Ballet jusqu’en 1983. Professeur associé au NYCB à partir de 1984, elle enseigne à la School of American Ballet ainsi que dans les nombreuses compagnies qui ne cesseront de l’inviter. Elle revient transmettre aux élèves de l’Ecole de danse son Diverdymento en 1993 et, plus récemment, ses Variations en 2012.

Rosella Hightower © Boris Lipnitzki – Roger-Viollet

Née dans l’Oklahoma (Etats-Unis) d’une mère irlandaise et d’un père indien, ROSELLA HIGHTOWER fut championne de claquettes et de charleston à l’âge de 7 ans, avant de débuter, à 11 ans, son apprentissage de la danse classique.

Danseuse professionnelle, elle devient dès 1938, la vedette des Ballets russes de Monte-Carlo avant d’exceller dans tous les ballets du répertoire du Grand Ballet du marquis de Cuevas, en particulier dans Petrouchka et dans La Belle au bois dormant, chorégraphiés par Bronislava Nijinska. La mort du marquis de Cuevas entraîne la dissolution de la compagnie.

Dès 1961, Rosella Hightower se consacre à l’enseignement en ouvrant, en 1962, le Centre de danse classique de Cannes qui deviendra l’École supérieure de danse de Cannes Rosella Hightower.

De 1981 à 1983, elle dirige le Ballet de l’Opéra national de Paris où elle remonte, en 1982, deux grands ballets du répertoire classique : La Belle au bois dormant et Casse-Noisette.

Maurice Béjart © Francette Levieux

Fasciné par une représentation de Serge Lifar, MAURICE BEJART décide, adolescent, de se consacrer à la danse. Il est engagé au Ballet de Marseille, sa ville natale, avant de parfaire son apprentissage à Paris et Londres.

Après une saison passée au Ballet Cullberg, Béjart fonde sa première compagnie en 1953. En 1955, La Symphonie pour un homme seul, sur la musique concrète de Pierre Schaeffer et Pierre Henry, crée un véritable choc chorégraphique.

Il est invité, en 1959, au Théâtre Royal de La Monnaie de Bruxelles pour chorégraphier Le Sacre du printemps. Le succès que rencontre Béjart avec cette pièce donne naissance au Ballet du XXe Siècle. Par le choix de ses lieux de représentation, il tente de faire sortir la danse des théâtres pour l’ouvrir au grand public.

En 1987, il quitte Bruxelles et fonde le Béjart Ballet Lausanne en Suisse, ainsi qu’une école, Rudra. Figure charismatique, parfois controversée, Maurice Béjart a offert de nombreuses œuvres au Ballet de l’Opéra et à son École de danse : Le Sacre du printemps (1965), Webern opus 5 (1967), Boléro et L’Oiseau de feu (1970), Life et Serait-ce la mort ? (1979), Le Concours (1985), Mouvement-Rythme-Étude (création, 1985), Arepo (création), Kabuki, Salomé, Sonate à trois (1986), M pour B (École de Danse, 1991), IXe Symphonie de Beethoven (1996), Sept Danses grecques (École de danse, 2000), Le Chant du compagnon errant, Phrases de quatuor, Le Mandarin merveilleux (2003), Variations Don Giovanni (École de danse, 2006), Variations pour une porte et un soupir (2006).

Source : en partie Opéra de Paris
Légende et Copyright de la photo en Une de l’article : Opéra Garnier à Paris © Valérie Desforges 

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.