Le 1er Août 2022 – Une joie de retrouver Jérôme NOTIN au siège de Cybermalveillance. Nous avions réalisé une interview ensemble, publiée le 23 mars 2020 mettant en lumière son parcours, la création et l’évolution du GIP ACYMA cybermalveillance.gouv.fr, sa personnalité. L’interview avait vivement intéressé les lecteurs de Miss Konfidentielle.
2 années plus tard, qu’en est-il, alors que le dispositif va fêter ses 5 années d’existence ?
Les sujets de cyberharcèlement, cybermenace, cybercriminalité … sont très virulents en France auprès des citoyens, des entreprises privées et structures publiques, des politiques, des élus, des collectivités territoriales et locales … il est essentiel de nous informer afin de nous protéger au mieux.
Avant de lire l’interview, je vous invite à prendre connaissance de la plateforme cybermalveillance.gouv.fr
Bonjour Jérôme,
Quelles sont les étapes marquantes de Cybermalveillance.gouv.fr ?
Notre dispositif va fêter cette année ses 5 ans et on peut aujourd’hui mesurer tant le chemin parcouru que celui qui reste à parcourir.
Depuis son lancement en octobre 2017, notre plateforme de prévention et d’assistance Cybermalveillance.gouv.fr a vu sa fréquentation plus que doubler chaque année pour atteindre près de 2,5 millions de visiteurs en 2021 et ce record devrait être à nouveau battu en 2022.
Ce succès tient en particulier à la capacité de notre dispositif à répondre à un réel besoin des publics, qu’ils soient particuliers et professionnels, en proposant sans relâche de nouveaux services et contenus en phase avec leurs préoccupations, l’actualité et la réalité de la cybermalveillance.
Mais nous avons conscience qu’il reste encore beaucoup à faire face à une cybercriminalité qui se renouvelle sans cesse. C’est ce à quoi s’emploient quotidiennement les 15 agents du GIP avec l’appui de notre cinquantaine de membres engagés à nos côtés.
Quel est l’état des lieux aujourd’hui ?
Notre plateforme connaît un développement important depuis sa mise en place, comme vous avez pu le voir avec l’évolution du nombre de visiteurs. Est-ce parce que nous développons notre notoriété ?
Oui, je le pense, même si elle est encore trop faible car nous n’avons que peu de moyens pour nous faire connaître au plus grand nombre. Mais cela est également dû au fait que la cybercriminalité est en augmentation constante, et ce sur l’ensemble de nos publics.
Il faut donc continuer d’expliquer que tout le monde peut être victime, quel que soit sa taille et son secteur d’activité. Pour limiter les risques il y a les solutions techniques nécessaires à la sécurisation. Et il existe surtout des bonnes pratiques faciles à appliquer qui permettent de bloquer la très grande majorité des attaques.
Avez-vous des messages à faire passer auprès des citoyens …
Oui : faites-vous le relai de notre existence.
Il faut que chaque citoyen, chaque entreprise et chaque collectivité sache qu’un dispositif en gouv.fr a été créé pour leur venir en aide en cas de cyberattaques.
Il faut également que ces publics sachent que nous proposons des contenus facilement accessibles qui permettent de mieux se protéger contre la cybercriminalité, par l’application d’une bonne hygiène informatique.
… Et des messages à faire passer auprès des acteurs publics et des acteurs privés ?
Rejoignez-nous ! La forme juridique d’un GIP tel que le nôtre permet d’accueillir relativement facilement de nouveaux membres. Il nous faut jouer collectif car il faut bien comprendre que les cybercriminels eux sont organisés en vraies mafias, et que ce risque cyber va augmenter encore et encore ces prochaines années.
Notre GIP est un lieu unique de rencontre, de partage et de coopération entre les acteurs publics et privés engagés dans notre mission d’intérêt public de lutte et de protection des publics contre la cybermalveillance.
Quel est votre retour d’expérience global depuis la création de la plateforme ?
Travailler pour l’intérêt général est une grande fierté personnelle. Et côtoyer au quotidien des personnes impliquées et volontaires est également une vraie satisfaction personnelle.
Je pense en premier lieu à l’équipe des agents du GIP, mais aussi à tout l’écosystème représenté par nos membres et les services de l’Administration française avec lesquels nous œuvrons sans relâche au profit de nos concitoyens, des entreprises et des collectivités.
4 mars 2021, signature de la convention entre le MinArm, Florence PARLY, Général Éric Bucquet et Cybermalveillance, Jérôme NOTIN, Guillaume POUPARD © GIP ACYMA
Place aux focus.
Vous avez participé à la réalisation du Guide la CNIL sur les obligations et les responsabilités locales en matière de cybersécurité, est-ce exact ?
Absolument.
La genèse du Guide de la CNIL, Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés, est toute simple, nous avons réalisé une étude à destination des élus notamment n’étant pas à l’aise avec nos sujets afin de les accompagner.
Au-delà des chiffres, les élus et les directions générales des services des collectivités ne se sentent pas concernés par la cybersécurité.
J’invite les lecteurs de Miss Konfidentielle à lire le Guide, les informations sont sur notre site.
Afin de sensibiliser, informer, nous avons aussi publié des vidéos sur le thème des récits de Jean de La Fontaine qui ont eu beaucoup de succès.
Exemple, Le loup et l’agneau
Exemple, La cigale et la fourmi
Avez-vous des événements Cybermalveillance.gouv.fr à venir ?
En octobre 2022 se déroulera le mois européen de la cybersécurité.
Historiquement, c’est l’ANSSI, Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information, qui travaillait sur le sujet, cette année nous coorganisons. Nous allons chercher à toucher les collectivités notamment.
Nous faisons toujours des salons qui, même s’ils nous prennent du temps, nous permettent d’aller au plus près de nos publics.
Le programme 2023 n’est pas encore terminé, ce qui est certain est que nous répondrons présents aux rendez-vous habituels :
– Le FIC, Forum International de la Cybersécurité, le gros événement, en avril à Lille. C’est le forum où le secteur public et le secteur privé se rencontrent, avec la présence de différents ministres.
– IT Partners, salon où tous les petits prestataires de proximité viennent rencontrer leurs fournisseurs à Paris.
Il s’agit d’un événement que j’adore et que l’on fait depuis la création de notre dispositif. On sort de notre écosystème, sur une thématique importante. C’est un événement magique pour nous car c’est le seul de ce type où nous pouvons rencontrer les prestataires sur lesquels nous nous appuyons pour aider les victimes.
– Les Assises de la Cybersécurité en octobre à Monaco. Date incontournable où l’offre et la demande cyber se rencontrent en un lieu unique. C’est aussi pour nous l’opportunité de rencontrer notre écosystème et de toujours progresser.
Stand cybermalveillance.gouv.fr, juin 2022 sur le FIC, Lille avec Jérôme NOTIN © GIP ACYMA
Souhaitez-vous partager un projet en particulier qui vous tient à cœur ?
Nous allons lancer un « module de e-sensibilisation » auprès de tous les agents de la fonction publique. Cela permettra de toucher plus de monde que ce que l’on peut faire en présentiel.
Le projet est prévu pour la fin d’année 2022 ou début 2023 avec 3 objectifs : comprendre ; agir ; être un relai de sensibilisation, autrement dit si on voit une personne qui a un comportement non adapté, le prévenir et lui transmettre les bonnes pratiques.
Un remerciement Jérôme pour notre entretien fort sympathique, alors que la canicule était à son plus haut niveau (photo voilée prise au GIP), ainsi que pour votre plein engagement à nous protéger.
Je salue vos équipes, en particulier Franck GICQUEL, que j’avais eu l’honneur d’interviewer en 2019.
Pour les curieux, je vous invite à aller plus loin.
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