A la découverte de l’Histoire de la ville de Chartres

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21 février 2021 – La ville de Chartres a très tôt pesé dans l’Histoire de France. Présente dès le Néolithique, Chartres verra passer beaucoup de grands hommes de Henri IV à Jean Moulin. Aujourd’hui, bien ancrée dans la modernité, elle se réinvente et est devenue, en l’espace de quelques décennies, la capitale de la lumière et du parfum. Miss Konfidentielle connaît et apprécie la ville depuis toujours… alors cap sur son Histoire afin de l’apprécier d’autant mieux lors de nos visites !

Une dédicace à Richard Lizurey, Directeur Général de la Gendarmerie Nationale (DGGN) du  au Vice-président de l’agglomération de Chartres métropole, Adjoint au Maire de Chartres.

Quand Chartres s’appelait Autricum

Le site de Chartres est occupé dès le Paléolithique par des populations qui s’installent sur un éperon calcaire au confluent de l’Eure et du Couesnon, site défensif naturel juste au-dessus de la vallée, là où elle se trouve plus encaissée. La ville devient par la suite la capitale de la tribu gauloise des Carnutes d’où elle tirera son nom.

Romanisée, Autricum devient une ville importante, siège d’un évêché dès la fin du 4e siècle.

Une capitale religieuse, politique et militaire

Les premiers siècles du millénaire sont ceux de l’évangélisation, puis des guerres et des invasions normandes (en 858 et 911). Saccagées par les Normands, la ville et la cathédrale revivent grâce au don fait en 876 par Charles le Chauve d’une relique dite le voile de la Vierge.

Chartres, qui domine un vaste plateau céréalier, boisé uniquement à son pourtour, acquiert rapidement un rôle de capitale religieuse, politique et militaire.

Le Moyen-Age et les temps modernes

Vers l’an Mil, au temps de l’évêque Fulbert, Chartres devient un foyer de formation intellectuelle et spirituelle, dont la réputation gagne l’Europe médiévale pour atteindre son apogée au 12e siècle.

La population s’accroît et la ville s’étend vers la vallée. De nouveaux remparts, dont subsistent aujourd’hui quelques vestiges, sont édifiés et des faubourgs s’étendent autour des douze portes de la cité, dont les plus importantes sont les portes Châtelet, Saint-Jean, Drouaise, Guillaume, Morard, Saint-Michel et des Épars. La ville médiévale fonde sa puissance sur son économie.

Chartres est alors séparée en deux parties par un dénivelé de trente mètres : la haute ville, avec le château et la cathédrale, et la basse ville avec les activités liées à la rivière : tanneries, corroieries, mégisseries, moulins…

En 1328, le pays chartrain, qui avait été longtemps dans la mouvance des puissants comtes de Blois et de Champagne, entre dans le domaine royal. La ville, place militaire, est également au cœur des guerres. D’abord, celle de Cent Ans (avec la signature, à sept kilomètres de Chartres, du traité de Brétigny en 1360), puis les guerres de Religion. En 1588, la ville sert de refuge à Henri III avant de subir l’assaut de Henri de Navarre, futur Henri IV. Pour se faire pardonner il choisit la cathédrale pour être sacré roi de France en 1584.

La cathédrale résiste à la Révolution française

À la fin du 17e siècle, Chartres cesse de jouer un rôle de place forte et les remparts sont alors remaniés afin de contribuer à l’embellissement de la ville. Elle reste néanmoins marquée par ses fonctions religieuses, administratives et de marché régional.

Grâce à la modération des Chartrains pendant la Révolution, la cathédrale ne subira que des dommages limités, mais un incendie accidentel, survenu en 1836, anéantira l’ancienne charpente. La couverture sera alors refaite en cuivre. Après la Révolution française, et la transformation de la cathédrale en Temple de la Raison (proposition d’Antoine-François Sergent-Marceau, pour éviter sa destruction), l’entrée dans le monde contemporain est marquée par des progrès importants avec l’arrivée du chemin de fer et l’inauguration de la gare en 1849, celle du tramway en 1899 et surtout avec la création en 1909 de l’aérodrome, un des premiers en France. Près de 3000 pilotes y seront formés dont les célèbres Farman et Latham…

La ville n’en demeure pas moins fondamentalement un gros bourg dont l’économie est assise sur son environnement rural.

Guerres mondiales : la ville partiellement détruite

La mutation conduisant à la ville d’aujourd’hui ne s’opère qu’au milieu du XXe siècle après que la ville eut effacé les plaies des deux guerres mondiales.

La ville subit son premier bombardement le 15 août 1918, avant de connaître ceux de juin 1940 et de mai 1944. Le 17 juin 1940, le préfet Jean Moulin s’oppose courageusement aux exigences de l’occupant, devenant ainsi le premier résistant de France.

En 1944, avant d’être libérée par le 20e corps U.S. et les patriotes locaux, la ville subit de nombreuses atteintes qui causent, entre autres, la perte de la Porte Guillaume et de sa bibliothèque, l’une des plus riches de France.

Le Renouveau

À partir des années 1950, Chartres connaît une véritable transformation économique et sociale sous l’effet de la décentralisation industrielle : création de 20 000 emplois dans l’agglomération, croissance rapide de la population (la ville passe de 27 000 à 42 000 habitants en quatre décennies), construction de plus de 7 000 logements dont une grande part sous forme d’ensembles de logements collectifs (La Madeleine, Beaulieu), création d’équipements culturels et sportifs, organisation de manifestations de renommées nationales et internationales…

Ville dynamique, Chartres développe une économie en pleine expansion. Située au cœur de la Cosmetic Valley, Chartres est aujourd’hui la capitale de la Lumière et du Parfum.

Avant de nous quitter, une jolie citation. Charles Péguy vint à Chartres en pélerinage en 1912 puis en 1913. Au cours de ce parcours spirituel, Notre-Dame lui inspira le poème “Présentation de la Beauce à Notre-Dame de Chartres”, dont voici un court extrait :

C’est la pierre sans tâche et la pierre sans faute, La plus haute oraison qu’on ait jamais portée, La plus droite raison qu’on n’ait jamais jetée, Et vers un ciel sans bord la ligne la plus haute

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